AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de hellrick


Souvent cantonné au simple rang d'imitateur variablement inspiré de Lovecraft, Derleth est aujourd'hui davantage respecté pour son acharnement à éditer des textes peu connus (via Arkham House) que pour ses propres écrits. L'AMULETTE TIBETAINE constitue donc l'occasion pour le lecteur de découvrir des récits ayant peu à voir avec Lovecraft mais qui reprennent les thématiques classiques de l'épouvante rétro.
L'auteur explore ainsi les thèmes de la malédiction, des zombies (« Ils ressusciteront »), des mains maléfiques (« la main de gloire »), de l'écriture automatique teintée de hantise (« L'obsession de McGovern »), des fantômes revanchards (« le retour de Sarah »),…Des thèmes classiques mais bien traités.
Derleth se tourne parfois vers un fantastique plus feutré, une certaine épouvante « tranquille » non dénué de poésie et de tendresse pour les « créatures de la nuit ». On citera, dans ce domaine et en particulier, « le petit garçon perdu » avec son jeune fantôme revenant (oups !) à l'école ou encore « Mademoiselle Esperon » dans laquelle la sorcellerie et les poupées vaudous viennent en aide à un enfant martyrisé par sa belle- mère. Ou même « la couverture à damier » et sa chambre hantée dans laquelle se glisse le soir un jeune spectre pressé de se recroqueviller sous la couverture du titre.
La plupart des nouvelles sont efficaces et courtes, témoignant d'une époque où l'écrivain allait droit à l'essentiel, une approche très pulp qui ne s'embarrasse pas du superflu mais dégraisse à l'extrême le récit jusqu'à n'en garder qu'un squelette d'éléments signifiants. Peu de développement, de background ou de fioritures stylistiques mais l'envie de brosser une situation étrange en une dizaine de pages avant de conclure par une chute plus ou moins inspirée. Dans ce registre, la dernière histoire, « Diner de têtes », apparait comme un petit modèle de concision saupoudré d'un humour noir féroce qui culmine dans une chute en une ligne à la simplicité digne des meilleurs E.C. Comics.
Une seule nouvelle, la plus longue (30 pages) se réfère explicitement à Lovecraft : « La chambre aux volets clos » sorte de suite à « L'abomination de Dunwich ». Ecrite en 1959, elle constitue un exemple honnête mais peu original de récit « à la manière de ». Derleth y reprend les conventions de Lovecraft pour en tirer une intrigue correcte à la progression cependant linéaire et à la chute trop attendue pour pleinement convaincre. Une lecteur néanmoins plus agréable que la vision de la médiocre adaptation qui en fut tirée dans les sixties sous le titre « La malédiction des Whateley ».
Dans l'ensemble ce recueil solide propose des nouvelles de bonne tenue et sans texte réellement faibles. Voici donc une bonne découverte et une occasion d'explorer les récits non liés au Mythe rédigés par un écrivain encore peu connu chez nous à l'exception de ses pastiches lovecraftiens ou à la façon de Conan Doyle.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          70



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}