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Critique de mfgaultier


Miss Endicott, de son prénom Prudence, est une très belle héroïne de BD, un peu têtue, un peu fragile aussi, de celle qui laissent une trace dans la mémoire des lecteurs, parce qu'elle nous ressemble tout en étant unique. Les grands enfants (à partir de 12 ans !) peuvent la découvrir, aussi bien que les adultes, dans la sublime collection Signé des éditions le Lombard, collection qui fête en 2014 ses vingt ans d'existence.

Marguerite, la mère de Prudence Endicott, vient de mourir à Londres, où elle était conciliatrice. Prudence décide alors de reprendre cette mission un peu particulière qui consiste, la nuit venue, à aider toute personne venant demander secours. Et durant la journée, Prudence devient la gouvernante du petit Kevin, dont les parents sont partis à la recherche de son grand-père disparu.

L'action se déroule au dix-neuvième siècle, si on se fie aux costumes des personnages, dont certains font penser à Oliver Twist. Et d'ailleurs l'intrigue a pas mal de similitudes avec cet univers à la Dickens : Kevin est quasi orphelin puisque ses parents sont absents, mais ce n'est pas lui le personnage principal, il s'agit plutôt de Miss Endicott face au peuple des Oubliés, « les loqueteux, les difformes, ceux que les gens d'au-dessus ne veulent pas voir et ne tolèrent que la nuit, quand les ombres nous dissimulent ». Ces personnes qui vivent sous la terre ont été chassés du monde de la surface et forment une tribu à part. Prudence, émue par l'un d'eux, va s'aventurer dans leur monde mystérieux. le problème, c'est qu'en découvrant ce monde des Oubliés, Prudence va s'attirer des ennuis, d'autant plus qu'en voulant suivre les aventures nocturnes de sa gouvernante, Kevin a été enlevé…

Cette Bd est un vrai plaisir de lecture : les dialogues savoureux de Jean-Christophe Derrien alliés aux dessins de Xavier Fourquemin font merveille dans ce Londres de l'époque victorienne avec tavernes douteuses, ruelles étroites et masures en bois menaçant de s'effondrer, sans oublier les voitures à chevaux. L'intrigue est bien menée, avec beaucoup d'humour et un soupçon de fantastique, ce qui permet d'adhérer à cette thématique d'êtres étranges habitant un monde parallèle… le mélange est vraiment réussi dans le premier tome ainsi que dans le second, même si je garde une préférence pour le premier titre, à cause peut-être de la découverte de cet univers mélangeant réalité et fantastique. Certains le qualifient de « steampunk », une expression à la mode que je retrouve sur pas mal de sites de BD ou de littérature. Toujours est-il que la BD est vraiment réussie, avec un double niveau de lecture, renvoyant aux deux mondes décrits : celui du haut et celui du bas. Certains dialogues sont aussi très percutants et étonnants comme celui-ci dans la bouche même de Miss Endicott (et ce sera le mot de la fin) : « ne jamais juger un livre à sa couverture ! ».

Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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