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Critique de Erik_


Erik_
25 septembre 2023
L'héritage Wagner se propose de suivre les petits-enfants du prodige de la musique classique qui seront en proie à la montée du nazisme, puis de la dévastatrice Seconde Guerre Mondiale. On va se concentrer notamment sur les amours de Wieland qui dirige le festival de Bayreuth (l'un des plus important au monde) avec la belle et jeune Anja, chanteuse d'opéra d'origine russe.

Il faut savoir que le führer lui-même a utilisé le talent de Richard Wagner comme un symbole de la puissance de la création allemande. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements en glorifiant la race aryenne. Hitler, en grand admirateur de Wagner, s'est ainsi rapproché de la famille au point de devenir le parrain des petits-enfants et de veiller sur eux. Cela ne sera pas sans conséquence.

Il faut savoir qu'aujourd'hui encore, la musique de ce compositeur fait souvent l'objet d'un boycott en Israël à cause de ses opinions antisémites qui ont été abondamment utilisé par le régime nazi. Pour autant, peu à peu, il est à nouveau possible d'apprécier le génie musical de Wagner sans que cela implique l'acceptation de ses idées politiques ou sociales.

Pour revenir à la BD, il s'agit pour Wieland de faire sortir le mauvais passé afin de ressusciter malgré la souffrance et la culpabilité. Il a fini par transfigurer l'oeuvre de son grand-père et de sauver sa musique en la purifiant de ses relents nauséabonds et de ses outrances raciales et meurtrières. L'influence et le soutien d'Anja va être d'ailleurs assez déterminant dans ce long chemin.

J'ai beaucoup aimé car cela va au-delà de l'amour ou de la haine, des préjugés et cela parle de rédemption, loin de la dénazification voulue. A un moment donné, on se rend compte que les dignitaires ayant participé à cette folie meurtrière ont retrouvé de belles places dans la société allemande à la botte des Etats-Unis dans leur lutte contre le soviétisme. Bref, beaucoup d'hypocrisie.

Cette BD va incontestablement poussée vers une réflexion plus profonde qui est tout à fait honnête et salutaire pour aller de l'avant. Elle interroge également sur l'utilisation de l'art à des fins politiques. Bref, une belle surprise.
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