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L'héritage Wagner se propose de suivre les petits-enfants du prodige de la musique classique qui seront en proie à la montée du nazisme, puis de la dévastatrice Seconde Guerre Mondiale. On va se concentrer notamment sur les amours de Wieland qui dirige le festival de Bayreuth (l'un des plus important au monde) avec la belle et jeune Anja, chanteuse d'opéra d'origine russe.

Il faut savoir que le führer lui-même a utilisé le talent de Richard Wagner comme un symbole de la puissance de la création allemande. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements en glorifiant la race aryenne. Hitler, en grand admirateur de Wagner, s'est ainsi rapproché de la famille au point de devenir le parrain des petits-enfants et de veiller sur eux. Cela ne sera pas sans conséquence.

Il faut savoir qu'aujourd'hui encore, la musique de ce compositeur fait souvent l'objet d'un boycott en Israël à cause de ses opinions antisémites qui ont été abondamment utilisé par le régime nazi. Pour autant, peu à peu, il est à nouveau possible d'apprécier le génie musical de Wagner sans que cela implique l'acceptation de ses idées politiques ou sociales.

Pour revenir à la BD, il s'agit pour Wieland de faire sortir le mauvais passé afin de ressusciter malgré la souffrance et la culpabilité. Il a fini par transfigurer l'oeuvre de son grand-père et de sauver sa musique en la purifiant de ses relents nauséabonds et de ses outrances raciales et meurtrières. L'influence et le soutien d'Anja va être d'ailleurs assez déterminant dans ce long chemin.

J'ai beaucoup aimé car cela va au-delà de l'amour ou de la haine, des préjugés et cela parle de rédemption, loin de la dénazification voulue. A un moment donné, on se rend compte que les dignitaires ayant participé à cette folie meurtrière ont retrouvé de belles places dans la société allemande à la botte des Etats-Unis dans leur lutte contre le soviétisme. Bref, beaucoup d'hypocrisie.

Cette BD va incontestablement poussée vers une réflexion plus profonde qui est tout à fait honnête et salutaire pour aller de l'avant. Elle interroge également sur l'utilisation de l'art à des fins politiques. Bref, une belle surprise.
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Cette BD imaginée par Stephen Desberg s'intéresse à ce qu'il est advenu des oeuvres de Wagner, et du festival de Bayreuth qui lui est consacré, après la période des années 30, quand Winifred Wagner, la belle-fille de l'auteur se complaisait de l'amitié d'Adolf Hitler, fervent admirateur de la musique du compositeur. Des liens si proches que son fils Wieland était même le filleul du Führer.
Après avoir passé la guerre du côté des SS, c'est Wieland qui va relancer le festival de Bayreuth et notamment engager la soprano Anja Silja, dont il va tomber amoureux. C'est leur histoire d'amour, et le poids de l‘héritage familial qu'a choisi d'évoquer Desberg.

Les dessins de van der Zuiden conviennent au sujet, qui manque cependant de dynamisme. La faute en revient en grande partie au côté timoré et limité de Wieland, metteur en scène original, mais individu constamment gouverné et dirigé par sa famille, avec laquelle il a souvent choisi de ne pas lutter.
La BD intéressera donc plus les amateurs d'histoire de la musique que les curieux quelque peu ignorants de toute cette saga familiale.
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Richard Wagner est un grand compositeur mondialement reconnu, pourtant sa musique n'est pas sans tache tellement elle est liée au 3e Reich nazi. Son petit fils Wieland Wagner tente de se détacher de cet héritage nauséabond et d'imposer un opéra plus moderne et libéré de ce carcan hitlérien. Et sa maitresse, la belle et talentueuse chanteuse d'Opéra Anja, va le soutenir dans cette démarche. Non sans difficulté car rejeté par encore une partie de la population allemande et par la famille Wagner.

Une jolie histoire, en partie vraie, sur ce désir de modernisation de l'Opéra allemand dans l'après-guerre.
Cela parle d'héritage trop lourd à porter et de désir d'émancipation. Cela parle d'acceptation d'un passé qu'on aimerait oublier tellement il nous écoeure et qui pourtant nous fait changer les choses en mieux. Cela parle aussi d'amour.
Les personnages sont intéressants et le fond de l'histoire aussi. Mais cela aurait pu aller plus long, creuser un peu plus les blessures et la psychologie. C'est peut être à l'étroit dans le format standard et cela reste un peu trop superficiel.
Les dessins sont ronds et plaisants mais ils manquent un peu de reliefs et de personnalité.
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Anja est une jeune chanteuse d'opéra qui a un joli brin de voix, une jolie silhouette, qui après les années de guerre, souhaite profiter de la vie et être libre. Elle va tomber amoureuse de Wieland Wagner, héritier de Richard, d'une famille qui gère le festival de Bayreuth et les oeuvres de Wagner, plus qu' amicale avec le régime hitlérien et le fuhrer lui même qu'ils appelaient Wolf. L'après guerre ne les a pas fait changer d'avis, toujours nostalgique des années brunes, conservateur dans l'ame. Wieland est différent, il ressent de la culpabilité vis à vis de ses années proche d'Hitler, il souhaite apporter un souffle nouveaux aux créations de son grand père, renouveler les mises en scène, alléger la pompe voulue par sa mère, digne héritière du maitre et des nazis. Tous deux vont vivre quelques années de relative liberté même si le poids de la famille et des traditions restera fort, même si Anja découvrira que Wieland a aussi quelques secrets honteux.
Un personnage solaire qui cherche à aider l'homme torturé qu'était Wieland. Difficile de déterminer si elle était rééllement amoureuse de lui ou attiré par son aura de metteur en scène mais ici c'est la part de légereté qu'elle lui a apporté qui est mise en avant...
Une histoire en partie véridique (les personnages sont réels et Anja est toujours vivante), avec ce qu'il faut de romance et sans doute d'invention (mais où se trouve elle?) mais joliment dessinée et racontée.
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Belle découverte que cet album qui s'intègre parfaitement dans une ligne éditoriale des éditions Grand Angle faite d'histoires intimes et de visions décalées de l'Histoire. Totalement étranger à la culture de l'opéra et à cet élitisme culturel germanique, j'ai pris grand plaisir à découvrir cet univers pour lequel l'auteur de L'étoile du Desert et le Scorpion s'est quelque peu émancipé de la véracité historique pour créer une histoire d'amour impossible qui illustre l'ouverture de la société à la modernité des années soixante en même temps qu'elle questionne la dénazification toute relative de l'Allemagne après 1945.

S'ouvrant sur une très dure séquence d'une marche de la mort (qui rappelle que ce volume conclut une trilogie des auteurs sur la période de la seconde Guerre mondiale), l'album nous laisse tout le long dans l'expectative de savoir si l'amour de l'héroïne et du créateur est sincère ou s'inscrit dans son plan de carrière pour intégrer le Saint des saints. Maitrisant parfaitement sons scénario, Desberg parvient à équilibrer les nombreux éléments qu'il veut mettre dans son histoire, sans nécessairement de lien entre eux. Il enrichit ainsi sa ligne proche du thriller de contexte historique et culturel. Si le lien avec la Shoah peur paraître un brin hors sujet, il permet néanmoins de rappeler la proximité permanente de la famille Wagner avec le nazisme. Il est ainsi remarquable de parvenir à complexifier un projet sans perdre sa lisibilité, sans vouloir choisir entre la romance, le drame historique et la reconstitution culturelle. Créant une galerie de personnages jamais manichéens, on remercie l'auteur pour la finesse de son traitement qui choisit de ne pas délivrer de condamnation facile.


Sous la ligne claire très moderne d'Emilio van der Zuiden, l'album propose un découpage cinématographique où la maîtrise technique de l'artiste permet d'éviter justement des planches dont le dessin classique aurait pu trop correspondre au sujet poussiéreux. S'intégrant parfaitement dans l'idée d'un Wieland Wagner cherchant à moderniser la mise en scène du répertoire de Bayreuth le dessinateur croque une superbe blonde pulpeuse en osant des scènes sexy entre deux décors très tradi et sait percuter l'action par des cadrages dynamiques. Une sorte d'alliance parfaite entre la lisibilité de la ligne claire et la puissance du dessin moderne.

Très bien construit, documenté, cet Héritage Wagner est une réussite qui parviendra à toucher un grand public. Pari pour un sujet a priori orienté vers un public de niche, cet album montre qu'avec de l'exigence narrative on peut rendre intéressant toute thématique. de quoi donner envie de reprendre les deux autres albums de la trilogie, a priori construits comme des one-shot dédiés à la Shoah (Les Anges d'Auschwits), sur l'Occupation (Aimer pour deux) et cet après-guerre.

Lire sur le blog:

Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Dans cette BD, il est question d'amour passionné pour la musique, pour l'héritage de Wagner, mais aussi d'amour illégitime.

Le petit-fils de Wagner tente de faire oublier les liens entre le musicien et le 3e Reich. Mais il se retrouve confronté aux intellectuels conservateurs, nostalgiques de cette période sombre. Sa relation avec une toute jeune chanteuse d'opéra l'aide à affronter les obstacles.

Stephen Desberg, scénariste de cette BD, est passionné par Wagner depuis son adolescence. On le ressent vraiment au travers de son héros.

J'ai appris pas mal de choses sur le compositeur.

C'est une bonne lecture.
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Et si un amour illégitime avait sauvé Bayreuth - et Wagner par la même occasion - de la fange nazie qui recouvrait son héritage ?
À la recherche de figures tutélaires et d'un mythe pour son régime et son rêve d'une race unique, le chancelier du 3ème Reich nourrit avec les Wagner une relation ambigüe, mi-familiale - Oncle Wolf - mi-dictatoriale et manipulatrice du compositeur, son oeuvre, les siens et le festival qu'ils animent...
Cette bd inattendue et originale raconte comment une jeune cantatrice et son amour inconditionnel pour Wieland Wagner vont aider le jeune allemand à se reconstruire lui et l'oeuvre de son grand-père. Lyrique, historique, brûlant et enflammé. Bravo !
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Combattre ses démons

Refermant sa trilogie consacrée à l'Allemagne nazie, Stefan Desberg nous raconte l'histoire d'amour qui a redonnée vie à l'oeuvre de Wagner…

Désireux de faire éclater le carcan nationaliste entourant l'oeuvre de son grand-père, Wieland Wagner peine à s'opposer aux siens qui frayèrent avec Hilter bien avant son arrivée au pouvoir… Sa rencontre et sa liaison avec Anja Silja, cantatrice allemande iconoclaste, allait l'aider à affronter les démons de son passé et à donner corps à son rêve…

Solidement documenté, ce récit historique est joliment mis en image par le trait élégant de Emilio van der Zuiden (avec qui il signa les bouleversants Anges d'Auschwitz et l'intimiste et très personnel Aimer pour deux) et les couleurs délicates de Jack Manini. Tout à la fois édifiant et captivant, cet album souligne les zones d'ombres de la famille Wagner tout en redonnant à Wieland Wagner son rôle essentiel dans le regain d'intérêt pour l'oeuvre de l'auteur de l'Anneau du Nibelung…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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BD historique intéressante qui parle de l'héritage qu'une personnalité controversée comme Richard Wagner laisse à ses descendants, eux même très proche d'Hitler et du parti Nazi. Une lecture qui fait réfléchir. Un hic, les femmes sont trop sexualisées à mon goût.
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