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Critique de Dionysos89


Le Trésor du Temple est un tome charnière pour la série du Scorpion, mais souffre de certaines contradictions problématiques.


Après un passage en Cappadoce, la troupe d'aventuriers et leurs différents ennemis parcourent en partie la Palestine : le Proche-Orient est traversé à la va-vite, mais le scénario est fait pour aborder des points bien précis et on se focalise logiquement sur eux. de même, je regrette une certaine maladresse dans la fragile alternance des flashbacks : autant ceux incorporés au récit recèlent de révélations utiles pour l'intrigue en cours, autant ceux présents en début de tome sont trop souvent gratuits et peu intéressants, car ils viennent comme un cheveu sur la soupe, dans le seul but de nous rappeler encore une fois qu'un des objectifs de la série est bien de suivre la piste de l'ascendance du Scorpion. Enfin, nous avons droit, dans ce tome précisément, à un très bon développement de la personnalité de Rochnan (enfin, même, pourrait-on dire !) et des blancs présents dans l'histoire du christianisme et de son rapport aux autres religions du Livre (Islam et judaïsme). de son côté, Enrico Marini se fait réellement plaisir dans certaines scènes d'action, là où le mouvement de son trait fait le plus d'effets : ses corps transpercés, ses yeux énucléés, son sang dégoulinant et ses mouvements d'escrime sont très réussis.

Malheureusement, ces bons côtés sont quelque peu gâchés par des défauts non perçus auparavant dans la série. Par exemple, Stephen Desberg a de la peine à hausser le niveau de ses dialogues, une fois le pli de l'intrigue pris, mais il réussit à introduire quelques personnages anecdotiques, comme ici le Rabbi Schlomo, qui permettent de jouer une carte mi-loufoque mi-philosophique. de la même façon, et peut-être à cause de cette faiblesse, le scénariste multiplie les cartouches où le héros principal déverse ses impressions, comme s'il tenait un journal de voyage ; or, cela arrive quasiment de nulle part, le lecteur n'en ayant pas été informé avant. le pire est même sûrement que le Scorpion passe clairement pour un abruti, voyant les femmes comme des objets (qui lui rendent bien) et se moquant de tout et de tout le monde en-dehors de sa petite personne ; c'est fou comme ces considérations varient selon les tomes et dans ce sixième opus, ça me semble bien flagrant. Ce tome se termine finalement de manière abrupte et bien bancale, voire malheureuse, se passant de cliffhanger tendu mais surtout focalisant la prochaine attention sur Rome et non plus sur cet arc « oriental » désormais fini.


J'avoue donc avoir été déçu par ce sixième tome, à cause surtout de petits éléments contre-productifs choisis par les auteurs; il marque pourtant un tournant dans une série qui a, malgré tout, un très haut niveau tant scénaristique que graphique et qui incite, par conséquent, à se lancer dans le sprint final du Scorpion avec les quatre tomes restants.


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