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Critique de PlumeCanaille


Convaincue depuis le début de ma lecture que j'avais droit à une mauvaise traduction, je découvre avec stupeur que ce livre a été écrit par un auteur français, ce qui me laisse perplexe. Comment peut-on être écrivain et saboter à ce point la langue française? Tout n'est qu'anglicisme du début à la fin ! "Daddy", "man", "skinhead", "fun", "room service", "le no man's land"... Pouah! Bonjour la richesse lexicale! Je trouve tellement dommage de céder à l'anglo-américanisation quand on sait à quel point la langue française est riche et variée. Les écrivains français devraient se battre pour la perpétuer.

Concernant le reste du texte, l'auteur massacre les mots, casse les phrases pour en faire des morceaux. "Appel talkie. Sourire déférent." le travail de narration semble un peu compliqué on dirait. C'est de la ciboulette ciselée. Il n'y a que peu d'émotions qui passent avec une telle rédaction. ça fait presque penser à la lecture d'un scénario : un texte brut. Charge aux acteurs de nous émouvoir avec ces quelques mots!

Par ailleurs, ce livre ne dépasserait pas les 200 pages si l'auteur ne revenait pas constamment à la ligne pour chaque phrase. Sûrement une manière de donner de la dynamique au roman, de l'action ou peut-être même du suspense. Hélas, ce procédé ne fonctionne pas mais sert éventuellement à rendre la lecture plus rapide.

Richard Taleman nous pond tout le long de son livre les références qui lui ont servi à écrire son histoire et dans lesquelles il a puisé son inspiration. ça commence par Harry Potter, X-Men, les quatre fantastiques et bien d'autres... Pas étonnant donc que de gros clichés apparaissent tout le long de l'histoire. le héros surdoué qui réussit tout ce qu'il entreprend, le meilleur pote un peu simplet prêt à le suivre dans toutes ses aventures, la fille intello et le méchant vraiment très méchant sans que l'on sache pourquoi (Le Voleur d'Âmes, qui pourrait tout aussi bien s'appeler Vol de Mort...). le seul personnage intéressant pour moi est le professeur Wiseman (ça vous fait pas penser à Weasley?).

Du reste, je n'avais encore jamais lu un livre écrit au langage familier voire vulgaire ce qui m'a dérangée. "Putain", "enfoiré" "son mec", "son pote", "petit con", "crécher", "zoner", "cinoche", "fermes ta grande gueule", "je t'emmerde", "dégueuler", "baiser"... et j'en passe! Il y a au moins une grossièreté à chaque page! L'auteur se veut peut-être le plus proche possible de la réalité ou "djeun" et c'est bien ça le problème. Il y a suffisamment de vulgarité autour de nous pour que les livres soient source d'inspiration aux injures. Je ne ferai pas lire ce livre à des ados.

Que dire des valeurs transmises par monsieur Taleman? ... Fumer des joints, soirées à l'ecstasy, fille vierge trompée à gogo parce que son copain a des besoins en sexe et qu'elle ne peut le combler... ça vend du rêve ça? Nommer une femme "la blonde" tout le long du roman, ça fait légèrement phallocrate...

Bon parlons quand même des quelques points positifs : l'idée d'étudier les sciences paranormales est originale. le fait que les héros soient de jeunes adultes leur offre plus de libertés d'action et change un peu des éternels adolescents en pleine crise et en quête d'affirmation. On se laisse embarquer par cet univers assez plausible et par l'envie d'en découvrir chaque recoins et limites. Dommage que l'action ne soit arrivée qu'à la fin. ça termine par un beau cliffhanger mais pas sûr que je lise le deuxième tome. C'est un gros bof pour moi.

Bilan: une brunoise qui a été réchauffé et reréchauffé encore mais qui reste, somme toute, un repas que l'on sert à la cantine. Pas terrible mais ça se mange.
Encore une fois, très compliqué de trouver un bon livre de fantasy jeunes adultes.
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