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Critique de Ziliz


Dans les romans et nouvelles de Virginie Despentes que j'ai lus* j'ai trouvé
- des mauvais parents ou une ville 'pécrave' (sic) de province à fuir
- une personne très en colère
- un mec mou mais sympa, de bonne volonté, cool, craquant, le copain idéal
- des gens qui bossent dans la musique
- une fille divinement bien gaulée, qui donne l'impression à chaque gugusse qu'elle aime « ça », qu'elle en redemande, qu'il est l'homme de la situation, le seul à la faire grimper aux rideaux comme ça... mais s'il savait...

Tous ces gens boivent beaucoup de bière - et pas que -, fument beaucoup de joints, se font pas mal de rails, sont donc souvent défoncés, et baisent beaucoup, à jeun ou chargés...
/!\ NB : il suffit d'avoir lu un texte de Despentes pour comprendre pourquoi 'baiser' est plus approprié que 'faire l'amour', comme terme - même si, parfois...

Avec ce type de personnages, Virginie Despentes réunit les conditions pour développer un de ses sujets fétiches : la complexité de la condition féminine - rivalités entre filles, relations hommes/femmes...

Ce n'est pas du #BalanceTonPorc, VD est beaucoup trop subtile pour donner dans le manichéisme. Tout le monde en prend pour son grade : le mâle dominant, certes, mais aussi la femelle qui entre dans ce jeu pervers de séduction et de soumission/domination pour y gagner reconnaissance, pouvoir, argent. A-t-elle le choix ? Oui, en tout cas dans cette histoire, où Despentes évoque joliment l'importance de « se respecter » soi-même...

Si on a découvert l'auteur avec sa trilogie 'Vernon Subutex', on peut trouver ses premiers romans décevants.
Il y manque en effet le contexte socio-économique & politique, qui ne figure qu'en filigrane, via les parcours de losers qui aspirent à devenir comme les winers blindés de tunes et dépourvus de scrupules qu'ils côtoient.

'Les jolies choses' date de 1998, l'auteur a évidemment gagné en maturité et en assurance depuis (on apprend quand même quelques trucs au cours des vingt années qui filent à toute vitesse entre la trentaine et la cinquantaine).
Quoi qu'il en soit, Virginie Despentes a toujours été douée pour les portraits, les dialogues, les interactions. Ça balance et ça claque, tout est finement observé et restitué avec acuité et humour. J'ai particulièrement savouré une scène nocturne, décrite à travers un regard à la fois naïf, étonné, distant et très lucide.

Un grand merci, Iris, pour cette lecture commune et nos échanges. J'avais commencé à lire ce roman en 2010, mais l'avais abandonné rapidement, parce qu'il ressemblait trop à l'intense 'Bye Bye Blondie'.
J'y ai trouvé beaucoup de jolies choses qui m'ont émue, amusée. Et de bien laides, aussi, qui m'ont écoeurée, indignée...
Quand tu veux, Iris, pour une LC de 'King Kong Théorie', que je redécouvrirai avec plaisir, et d'un autre oeil, maintenant que j'ai lu les fictions de l'auteur.

* tous sauf 'Les chiennes savantes'.
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