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Critique de litolff


Coup de projecteur sur un touche-à-tout de génie, bienfaiteur de l'humanité injustement oublié du grand public et dont la vie méritait bien un roman, merci Patrick Deville.
C'est avec un enthousiasme contagieux que Patrick Deville nous convoque sur les traces trépidantes de cet homme hors du commun, « pasteurien » des premiers jours mais passionné pas tant d'autres sciences qu'il en négligea les honneurs qu'il aurait pu récolter en traînant dans les salons parisiens.
Le ton est vif, incisif, ironique pour décrire une vie menée tambour battant par un génie universel qui fut souvent le premier dans ses multiples domaines de prédilections, le premier à isoler le bacille de la peste et à réaliser un vaccin, mais aussi le premier à importer une automobile en Asie, et « premier voyageur à relier par voie de terre la côte de l'Annam au Kampuchéa », un des premiers également à voyager en dirigeable pour relier Paris à l'Indochine.
Ascète au désintéressement total, curieux et scientifique insatiable, médecin, biologiste, physicien, botaniste, architecte, agronome Yersin s'enthousiasmait pour tout ce qui pouvait améliorer la vie et le confort de l'humanité sans jamais vraiment se frotter à cette humanité qu'il gardait à distance. Insensible aux honneurs, étranger à la politique, imperméable à la corruption, il a mené une vie aventureuse et solitaire que Patrick Deville livre de façon passionnante : un esprit libre et anticonformiste qu'il n'hésite pas à comparer à Rimbaud et même à Louis-Ferdinand Destouches, ancien pasteurien renégat alias Céline.
Pour l'anecdote, allez voir sur Google les photos de Nha Thrang : on comprend assez bien qu'il aie préféré y vivre ses dernières années plutôt qu'auprès des paillasses de l'Institut Pasteur.
Près de chez moi, l'hôpital s'appelle Louis Mourier : quand on lit les 3 lignes consacrées à Louis Mourier sur Google, on se demande pourquoi pas un hôpital en France ne porte le nom d'Alexandre Yersin…
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