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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Challenge plumes féminines 2024 – n°48

Trouvé par hasard sur youtube. L'auteure est totalement inconnue pour moi. D'habitude, je ne me serais pas arrêtée mais grâce à youtube, j'aime à diversifier mes lectures, d'autant plus que l'audio est relativement court.

Le début m'a stupéfait. J'aurais dû m'en douter, vu le titre. Mais j'étais loin de l'histoire lue par l'auteure elle-même. Elle a, et ce malgré le sujet, plus d'entrain à sa lecture qu'Estelle Faye… le sujet choisi concerne ses grands-parents, juifs roumains, sur une période de plusieurs années, d'avant la 2nde Guerre Mondiale jusqu'à 1961 où la famille quitte définitivement la Roumanie. Cette histoire nous ai racontée entre biographie et enquête journalistique où l'auteure essaye de comprendre le parcours de ses grands-parents pendant les turpitudes du régime roumain et de la 2nde Guerre Mondiale. Quand je vois le nombre de bouquins actuels sur cette période charnière de l'Histoire mondiale, je me demande bien ce qu'ils peuvent bien nous raconter de nouveau. Mais certains sortent du lot, comme celui-ci sur un pays dont on parle peu dans les livres d'Histoire et qui pourtant a fait pire qu'Hitler… Pour certains passages, ce livre est vraiment glaçant d'effroi, comme à chaque fois qu'on parle des juifs… Pourquoi est-ce un peuple aussi mal aimé de tout le monde ? Qu'ont-ils fait pour mériter toute cette haine et cette rancoeur ? Un livre plain d'enseignements et de résilience de la part des grands-parents de l'auteure. C'est en cherchant et en lisant un livre sur le sujet qu'elle s'y est intéressée de plus près car sa mère et ses grands-parents parlaient peu de cette période et de ce qu'ils ont vécu. Elle n'a d'ailleurs pas pu apprendre sa langue maternelle, le roumain, mais uniquement sa langue d'adoption, le français. Grâce à ce récit, on en apprend de belle sur le peuple roumain et ses politiques. Mais en même temps, pourquoi ça devrait m'étonner ? Il y a toujours eu, et il y aura toujours, des rapaces pour profiter du malheur des autres à leur profit (pécuniaire s'entend). le pire étant de savoir qu'il était lui-même juif. Était-il philanthrope ou seulement rapace ? Aller savoir, il est décédé depuis trop longtemps…

Comme vous l'aurez compris, ce livre a été une très intéressante découverte, on ne peut pas parler de coup de coeur au vu du sujet. En revanche, le style de l'auteure est simple, sans fioritures et agréable. J'ai d'ailleurs très apprécié que ce soit l'auteure qui lise son histoire (dans tous les sens du terme). Je vous conseille donc de le découvrir, surtout si vous êtes de ceux qui ne veulent pas oublier le passé. Pour ma part, ce sera le prochain cadeau de Noël pour mes parents.

Sur ce, bonnes lectures à vous ;-)
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Ce roman est une mise en lumière glaçante de l'Histoire.
Ce roman est le récit d'une famille juive et roumaine, mai, au fond, ce roman raconte le destin d'un peuple effacé.
Ce roman est le fruit d'un travail journalistique de qualité, mêlé à un besoin de comprendre l'histoire familiale.
Ce roman est glaçant, fort, vibrant, « réparant ».
Ce roman est une nécessité.
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Que de traumatismes enfouis dans le passé. Les guerres ont ce triste pouvoir de rendre ordinaire la vie quotidienne abîmée des individus. Quelle résilience qu'ont eu les témoins de l'Histoire. Sonia DEVILLERS a exorcisé un pan de la tragédie juive pendant la seconde guerre mondiale et après. Pour se souvenir et ne pas oublier.
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Une page de l'Histoire roumaine qui m'était inconnue et pourtant, quel triste sort pour les Juifs roumains de l'époque communiste.

Sonia Devillers s'attache à nous raconter l'histoire de ses grands-parents, qu'elle a découverte très tardivement, le silence sur ce sujet régnant dans sa famille.
De leur histoire de famille, seuls les souvenirs heureux émergent malgré les difficultés et les écueils rencontrés et surtout subis. Ainsi, plusieurs épisodes de leur vie restent flous et sans réponses. Attisée par la curiosité, elle effectue des recherches. Ces dernières l'ont amené à découvrir un pan de l'Histoire roumaine plus que honteuse : l'échange de Juifs roumains contre du bétail d'élevage sous l'ère du communisme, de 1958 à 1989.
Un trafic d'êtres humains gardé sous silence et accessible aux Archives depuis peu. Des livres de comptes précis recensent les noms et prénoms des Juifs échangés avec la marchandise équivalente. A l'origine de ce trafic humain, un homme juif d'Europe centrale, Henry Jacober, et installé à Londres. Il endosse le rôle de passeur. Et bien entendu, les Juifs roumains ignoraient tout des circonstances de leur départ.

Un livre saisissant et percutant qui mêle une histoire familiale, celle des Deleanu, à un pan de l'Histoire. Des épisodes retranscrits avec distance, objectivité et pudeur malgré l'ignominie. A la lecture, une alternance entre les épisodes de vie familiales et les récits historiques très documentés se succède.

Un livre poignant, percutant et instructif.
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Tout d'abord, je tiens à remercier mon frère qui m'a offert ce livre à Noël, car il aime beaucoup l'auteure qui est journaliste.
Elle y raconte l'histoire de ses grands-parents, des juifs roumains.
Car oui, en 1930, la Roumanie comptait 750 000 juifs contre 10 000 lors de la chute du communisme.
Elle y raconte l'histoire de ses grands-parents qui ont connu la Shoah, le communisme et la déportation.
Des grands-parents qui évoquaient peu ce passé, qui taisaient... Comme s'il fallait effacer / oublier ce qui s'était produit.
Car oui, c'est tout un pan de l'histoire de la Roumanie qui nous est dévoilée. Un pan d'une histoire méconnue, dérangeante, abjecte, répugnante.
Car quoi de plus répugnant que d'imaginer des personnes, des humains, des enfants, comme l'étaient la tante et la mère de l'auteure à l'époque, échangés/troqués contre du bétail... exportés comme des "porcs"
Le livre est bien écrit, on y ressent la plume journalistique de l'auteure. Les chapitres sont courts, le récit chronologique et bien documenté.
En conclusion, je ressors abasourdie et indignée...
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J'avais ce livre dans ma liste de livres à lire depuis plusieurs mois et je repoussais cette lecture en me disant à tort qu'il s'agissait d'une énième histoire de famille d'origine juive. Quelle erreur de ma part car j'ai reçu une claque à la lecture de ce récit familial et historique. Récit familial, certes, mais famille d'origine roumaine et j'avoue que j'ai appris beaucoup sur le sort des juifs roumains grâce à cette lecture. Et les grands-parents de l'auteur sont hauts en couleurs et leur histoire passionnante. Et que dire du côté historique de ce récit et de l'exportation de la population juive roumaine qui m'a laissé sans voix et estomaqué !
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Encore une fois, on doit à une descendante de Juifs de troisième, voire quatrième génération, de briser la loi du silence et d'extirper de la mémoire et de la conscience collectives des faits qui ont concerné ses proches, et plus largement des milliers d'autres familles juives.

Comme quoi - et cela se vérifie encore une fois ici - il y a sans doute, un besoin inconscient et vital pour ces enfants, petits-enfants, voire arrière-petits-enfants, un besoin commun, de savoir, de comprendre, de mettre au jour pour, sans doute, réparer les non-dits et se construire (ou se reconstruire) une identité non amputée d'une partie de son histoire, de sa culture, de ses valeurs.

Sonia Devillers est journaliste. Ce récit littéraire qui concerne le vécu de ses ascendants est son premier livre. Bravo à elle pour avoir eu la volonté d'écrire ce livre et le courage de lui avoir donné une vie qui permet au monde d'en savoir plus sur ce qui a été.

Un destin familial marqué par l'exil, avec un arrière-grand-père quittant, au XIXe siècle, la Roumanie pour se soustraire à un service militaire de sept ans et s'installer aux Etats-Unis ; avec un grand-père né Américain qui revient en 1908 (à l'âge de 3 ans) dans le pays d'origine de ses parents ; avec une mère qui, en 1961, alors qu'elle n'a que quatorze ans, se retrouve contrainte de tout quitter pour suivre ses parents à Paris où ils ont été "exportés" avec l'aide d'un "passeur".

Encore une fois, il s'agit d'un récit évoquant l'histoire d'une famille confrontée aux événements de la grande Histoire, à la différence près que l'auteure, journaliste, a mené une enquête rigoureuse pour informer précisément ses lecteurs de certains épisodes méconnus de l'histoire roumaine :

1/ en ce qui concerne notamment la façon dont avant-guerre et pendant la Seconde Guerre mondiale, les fascistes au pouvoir ont pris leur part active dans la traque et l'éradication des Juifs roumains.

2/ en ce qui concerne, après-guerre, la construction de la Roumanie communiste (à laquelle les grands-parents de l'auteure ont pris une part active convaincus d'oeuvrer pour l'élaboration d'un monde meilleur), construction assortie d'un arbitraire et de dérives touchant toujours plus le peuple et d'une corruption systémique bénéficiant aux "élites" du moment, dont eux-mêmes faisaient partie.

3/ en ce qui concerne, entre 1958 et 1965, la façon dont certains dirigeants au pouvoir ont organisé et outrageusement monnayé "l'exportation" des Juifs roumains (redevenus des indésirables, mais aussi pour beaucoup désireux de sortir du pays) contre du bétail, des matériels et installations agricoles.

4/ pratique qui a perdurée (et s'est même élargie) dans la Roumanie de Ceausescu après que des accords aient été passés par lui directement avec Israël. le deal était : on vous envoie nos Juifs contre des dollars sonnants et trébuchants. Une "traite" d'humains qui aurait sévi jusqu'en 1989 (!!!) date à laquelle le régime a été renversé. Autant dire, hier. Et, bizarrement, personne n'en a jamais entendu parler.

Ce qui est intéressant ici, c'est que l'auteure confronte les non-dits de sa famille : qui a passé sous silence la façon dont elle est passée entre les mailles du filet durant la guerre et qui a toujours cautionné l'idée que les Roumains n'avaient pas directement participé à la Shoah ; qui a été jusqu'à changer son nom (nom d'un personnage de roman !) pour ne pas paraître Juifs ; qui occupait des postes importants dans l'appareil d'état communiste et qui, pourtant, vivait dans la nostalgie de la vie dorée des années trente ; qui, certes, est "passée clandestinement" à l'Ouest tout en semblant ignorer les conditions réelles de cette transaction... aux non-dits de la Roumanie, qui s'agissant des Juifs, des pratiques de la police secrète d'Etat (dont on voit notamment que tout le monde était surveillé de près), ou de ses "transactions commerciales et économiques" tendant à faire du pays un grand pays exportateur n'a qu'un leitmotiv : ce qui n'est pas dit n'existe pas !

Lorsque j'ai entendu parler de ce livre, je croyais qu'il s'agissait d'un xième témoignage évoquant la Shoah. Certes, c'est évoqué très succinctement. Mais, non, il s'agit d'un sujet vraiment méconnu. Rideau de fer oblige ! Donc, la lecture de ce livre très documenté et enrichi de l'analyse de nombreux historiens m'a vraiment intéressée. Il a le mérite d'être éclairant sans toutefois être barbant.

Et en plus, malgré la tentative de mise à distance d'une auteure-journaliste qui cherche à documenter son sujet avec le plus de recul possible, il est également très sensible ! Car, par la voix de l'une de leurs descendants (pour ma part, j'entendais bien la voix de la petite-fille qui regrettait les mensonges ou oublis de ses grands-parents), ce récit donne également à voir beaucoup de l'intimité de la famille : son vécu, ses personnages-clés, ses métiers, ses décors, ses objets et souvenirs, ses oppositions ou jalousies, ses périples avec ses peurs, ses silences et mirages...

Pour ma part, je suis heureuse d'avoir eu la curiosité de m'intéresser à ce livre. Sans cela, je serais restée dans l'ignorance de faits qu'il me semble important de faire connaître... pour ne pas les oublier...




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Quel livre ! La journaliste a mené une enquête fouillée pour comprendre le sort des juifs en Roumanie. Elle mêle de façon très judicieuse la vie de sa propre famille d'origine juive roumaine et l'histoire du pays. Il faut vraiment lire jusqu'au bout ce livre, car les questions qu'elle se pose dans le dernier chapitre je me les posais tout le long du livre.

Anna Yes a aussi chroniqué ce livre et elle pourra voir combien ce livre m'a plu, (je l'avais lu une première fois sans mettre de billet )

Rappel historique, la Roumanie s'est retrouvée avec une forte minorité juive après la guerre 14/18 , car étant du côté des vainqueurs son territoire a été augmenté de provinces où vivaient de fortes minorités juives. Pendant la montée des nationalismes fascistes avant la guerre 39/45, ces minorités juives posent un problème important au régime nationaliste roumain. L'originalité de ce pays est de n'avoir pas déporté sa population juive de Bucarest. Ce que les archives montrent c'est que leur extermination était prévue mais le dirigeant de la Roumanie a compris que les Allemands pouvaient perdre la guerre , donc les neuf derniers mois de guerre ils ont changé de bord. La famille Deleanu, grands-parents de Sonia Devillers, était une famille juive très influente de Bucarest. Ils ont perdu tous leurs droits pendant la guerre mais pas la vie ! Ils épousent avec enthousiasme la cause communiste, et ne parlent jamais des exterminations qui ont eu lieu dans d'autres régions roumaines. Il faudra beaucoup de temps pour que ce pays accepte ses responsabilités sur l'extermination qu'elle voulue et organisée. Officiellement, la Roumanie voulait être le pays qui a défendu ses juifs.

Et puis, le communisme, a refermé le pays sur lui-même et la chasse aux juifs a recommencé. Mais, et c'est là le sujet du livre, il a su en faire une monnaie d'échange pour renflouer les caisses de cet état qui était très pauvre, car l'URSS leur a fait payer leur solidarité avec l'Allemagne. le régime a donc échangé les juifs roumains contre ce qui manquait tant à ce pays : des cochons, des vaches, des fermes, des abattoirs …

Ainsi chaque juif qui est parti de ce pays peut savoir ce qu'il valait , car les comptes sont très bien tenus : tant de porcs pour le départ d'un juif.

À la tête de ce trafic humain, un passeur qui fait tout ce qu'il peut pour permettre aux juifs de sortir, Sonia Devillers essaie de cerner la personnalité de ce passeur, est-il un mafieux ou un sauveur ? Elle ne peut pas répondre à cette question.

La question qu'elle pose aussi à la fin de ce livre, qui lui a été suggérée par des lettres de Roumains, on peut être, choqué de voir que la vie de ses parents valait tant de porcs, ou de vaches, mais comme le disent les pauvres Roumains au moins, vous, vous pouviez sortir et vivre.

Ce qui est choquant aussi, c'est que tous ces faits ont été révélés depuis longtemps mais la presse française (elle cite Libération et le Monde) ne voulaient pas le dire car il y a eu si longtemps une Omerta sur la dénonciation de l'antisémitisme communiste. Il a fallu l'ouverture des archives de Roumanie, pour que ces faits choquants soient enfin révélés pour l'opinion publique européenne.

Il me reste aussi une question , échanger des êtres humains contre de l'argent que ce soit sous forme d'animaux ou de dollars, n'est ce pas ce que fait tout état pour récupérer des otages ? Il est vrai que ce qui est différent c'est qu'il s'agissait de Roumains persécutés parce que juifs donc otages dans leurs propres pays par leurs compatriotes.

Le livre est passionnant, et se lit très facilement mais il faut aussi savoir que c'est souvent insupportable en particulier les exterminations par les Roumains de la population juive sans aucune défense.
Lien : https://luocine.fr/?p=17442
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Sonia Devillers retrace l'histoire de sa famille maternelle, les Deleanu, et le destin tragique des Juifs de Roumanie, à travers le parcours de ses grands-parents Harry et Gabriela. Elle raconte notamment comment, sous l'ère communiste, des Juifs ont pu être échangés contre des cochons.
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Un ouvrage important sur un chapitre méconnu de l'histoire. Mon grand père étant lui-meme juif roumain, et ayant fui vers la France après un séjour en prison sous le communisme de Ceaucescu, ce livre lève le voile sur une partie de mon histoire méconnue, dont mon grand-père ne voulait jamais parler.



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