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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Situé dans un futur post-apocalyptique où la société est devenue matriarcale, ce roman nous fait suivre la vie de Rim, une « sorcière » orpheline qui a survécu au Fléau. Bien entourée par son parrain Ulysse, par la biotaniste Anthoïna et la mystérieuse Alex, Rim va en apprendre plus sur la réalité du Fléau et sur les raisons pour lesquelles les hommes ont chuté dans la hiérarchie sociale.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman ! L'intrigue est assez longue à se mettre en place et l'action est loin d'être omniprésente mais l'autrice nous propose un univers vraiment riche et intéressant. J'ai beaucoup aimé les notions de biotanique et d'arpentage, et j'ai aimé voir à quel point le renversement de la société patriarcale a pu affecter des choses auxquelles on n'aurait pas pensé. Même des contes comme Barbe-Bleue ou La belle au bois dormant se sont vus réécrits suite à ce renouveau de l'ordre social. J'ai trouvé cette approche vraiment intéressante.

J'ai beaucoup aimé l'ensemble des personnages (à part Olympe, faut pas pousser quand même !) que j'ai trouvé bien approfondis et nuancés. On a d'ailleurs de jolies relations comme celle de Rim et son parrain. L'écriture très agréable vient mettre tout ça en valeur.

Vous pouvez vous douter que si l'autrice a choisi de dépeindre une société matriarcale, c'est que ce roman traite notamment de sexisme, d'objectification ou encore de harcèlement. le fait d'échanger les rôles (poussés à l'extrême ici) permet peut-être de montrer de manière plus flagrante l'absurdité des inégalités hommes-femmes.

Notez quand même que le roman est classifié en young adult (puisqu'il fait partie de la collection Naos) mais que, pour moi, il s'agit plutôt d'un livre adulte. Pas qu'il soit compliqué à suivre ou particulièrement dur, mais je n'ai juste pas vraiment retrouvé de marqueurs spécifiques au YA.

Si je devais émettre une seule critique sur ce roman (et c'en est pas vraiment une), c'est que le titre ne me parait pas forcément adapté. C'est sûr qu'il interpelle mais je n'ai pas trouvé le rôle des biotanistes suffisamment important pour justifier ce titre. Toujours est-il que c'est un excellent oneshot que je vous conseille !
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Ce roman a été une très bonne surprise. L'ayant acheté totalement par hasard, pour sa couverture, je ne m'attendais à rien de particulier. Et pourtant...
On est ici dans un mélange de SF post-apo et de fantasy.
Le changement climatique a définitivement poussé l'humanité dans ses retranchements. Les femmes ont pris le pouvoir, les hommes sont une petite minorité exploitée. Une forme de virus, le fléau, décime la population. Les survivantes sont désignées par le mot "Sorcières" et obtiennent le pouvoir de se déplacer dans le passé. Ces voyages sont utilisées pour ramener des ressources et essayer d'améliorer le sort de la communauté qui vit dans un désert aride où la biodiversité a quasiement disparue.
Mais la communauté qui s'occupe des sorcières semble cacher de sombres secrets.
J'ai beaucoup aimé les personnages qu'ils soient bons ou méchants.
L'autrice parle de politique, de la façon d'une dictature sanglante peut se mettre en place en toute impunité.
Elle parle aussi de courage et d'amitié. le suspense est bien mené et j'ai adoré le dernier tiers de l'histoire.
Mon seul reproche c'est le temps de mise en place que j'ai trouvé relativement long, disons un bon premier quart du bouquin qui aurait mérité d'être plus dense pour prendre du rythme dès le début.
Les différentes lignes temporelles du récit sont parfaitement lisibles, la plume est accessible.
Pour moi, un très bon roman.
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Est-ce que je m'attendais à une histoire aussi riche et aussi haletante en ouvrant Biotanistes ? Pas du tout, même si mes attentes étaient élevées. Anne-sophie Devriese a néanmoins fait mieux que tout ce que j'avais pu imaginer : le worldbuilding est impressionnant, l'intrigue passionnante et les complots captivants. Certes, le sous-texte est riche, et il faut parfois s'accrocher, mais ça en vaut la peine.

Ainsi, malgré un peu trop de romance en deuxième partie, ce fut un presque coup de coeur !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Si certains pourront regretter une mise en place lente de l'intrigue, cela n'est pas mon cas. Ce rythme est nécessaire, il permet de nous familiariser avec ce nouveau monde et ses différents aspects. L'autrice installe tranquillement mais surement son intrigue rondement menée. Les thèmes abordés sont multiples: égalité des sexes, culture, écologie , gestion des ressources. Ce récit est un bon moyen de nous questionner sur notre société actuelle et sur où toutes nos actions (ou manque d'actions) vont nous mener. Un 1er roman brillant que l'on n'oublie pas tant il raisonne avec l'actualité.
Lien : https://tassedetheetpiledeli..
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Biotanistes est un roman de science-fiction post-apocalyptique d'Anne-Sophie Devriese, dans lequel elle décrit une société matriarcale où les rôles genrés se sont inversés à la faveur d'une épidémie dont les femmes se sont mieux sorties que les hommes, et malgré les catastrophes environnementales qui ont détruit les écosystèmes.
Certaines survivantes de l'épidémie ont ensuite pris la main sur la société pour reconstruire le monde grâce à des technologies permettant de réparer le vivant, mais aussi des voyages dans le temps afin de récupérer des connaissances du passé permettant d'améliorer le présent.
Cependant, ces soeurs des convents perpétuent des usages sexistes à l'égard des hommes, que Rim, la jeune soeur qui est le personnage principal du roman, tente d'endiguer, par le discours, mais aussi des actions concrètes.
Si vous aimez les romans postapocalyptiques ou engagés, je vous conseille Biotanistes !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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En bref : "Biotanistes" présente un univers riche et complexe, tout comme ses personnages nuancés, terriblement attachants ou détestables, ses propos engagés sur l'environnement (le fléau viendrait-il de la Terre elle-même contre l'espèce humaine ?), la liberté d'expression, l'égalité des genres. À la fois young adult, post-apocalyptique, fantasy, roman d'apprentissage, féministe, Anne-Sophie Devriese nous offre une première publication de haute qualité, tant sur le fond que la forme. Elle propose une réflexion sur l'importance et le besoin de la culture, sur notre rapport à l'environnement et aux animaux, mais aussi sur les stéréotypes de notre société : sexisme, misogynie, différences, racisme…

Ce roman est diablement passionnant ! Vous ne pourrez que passer par diverses émotions au cours de votre lecture, à tel point que vous ne verrez pas les 600 pages passer !

Et si ce n'est pas assez clair : lisez-le, offrez-le !
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Le roman s'ouvre sur le sauvetage de Rim par Ulysse alors que son village finit de brûler. Il la retrouve au fond de la tour au vent, captant les quelques gouttes d'humidité flottant dans l'air pour en faire de l'eau. C'est ainsi que débute pour la jeune fille sa vie de sorcière avant qu'elle ne se poursuive au convent où toutes les femmes survivant au fléau sont amenées afin d'y recevoir soin, éducation et formation. Parce que les sorcières sont les femmes les plus précieuses qui soient. Ce sont elles qui vont ensuite arpenter le temps, filer des siècles plus tôt, et rapporter des savoirs ancestraux, centenaires, destinés à les sauver de la désolation. C'est grâce à elle que les quelques humains ayant survécu au plus fort de l'épidémie, continuent d'être nourris, continuent de vivre. C'est bercer par ces dogmes que Rim grandit, entourée d'Antho, une biotaniste surprenante créant des prothèses et des tenues vivantes, et d'Ulysse, le colporteur et conteur qui lui sert d'oncle.

Au fil des pages, d'autres points de vue se superposent à celui de la jeune femme et des dizaines de personnages font leur apparition : Magda, Olympe, Circé, Yseult, Imogène, Alex… Des prénoms principalement féminins puisque les hommes sont désormais relégués au simple rôle de reproducteurs entre prostitués, esclaves sexuels et homme au foyer. Un renversement des rôles qui fait le principal atout de ce roman. Loin des clichés qu'une telle situation engendre nécessairement, l'autrice s'amuse à replacer des remarques, des comportements et des scènes mille fois vécus par les femmes du monde entier. Ce léger décalage, ce « pas de côté », offre un regard étrangement neuf et révélateur aux lecteurs qui se retrouvent à prendre parti et à réfléchir à ce que cela signifie. Est-ce qu'à force d'en entendre parler, de le voir, de le vivre, ne sommes nous pas en train de banaliser tout cela, de le remettre au simple rang d'habitude ? de normalité ? Autour de ces situations, l'autrice tisse tour à tour des comportements dérangeants, des défenseurs, mais aussi des interrogations simples : les femmes auraient-elles fait mieux ?

Au-delà du pamphlet humaniste qu'articule Anne-Sophie Devriese autour de ses personnages, les rendant tour à tour aveugles ou emplis d'une clairvoyance rafraîchissante, elle trace un futur apocalyptique où plus aucune végétation, aucune abeille, ne vient donner vie. Un futur où la terre se serait vengée et aurait obtenu justice. Des étendues désertiques à n'en plus finir, une chaleur accablante, une épidémie chronique, des nornes posant des pièges et sapant le travail des sorcières du convent… Pourtant, si, on devine les bienfaits qu'ont apporté les sorcières on ne peut s'empêcher de s'interroger sur la quasi absolue autorité qu'elles semblent exercer, leur disparition soudaine, parfois, ou même le contrôle de l'information qui semble s'opérer au sein même du convent sous couvert de protectionnisme. Là encore, on retrouve des réflexions intéressantes finement entremêlées à la trame de l'histoire où l'on va jusqu'à questionner l'essentialité de l'art, de la musique ou de la littérature. Des questionnements bien trop contemporains n'est ce pas ?

Bien sûr, n'y voir qu'une accumulation de revendications sociales, écologiques, humanistes serait on ne peut plus réducteur. Je me suis clairement laissée happer par la plume complexe et poétique de l'autrice, ou encore par ses personnages avec des mentions spéciales pour Antho, Rim et Magda mais bien sûr aussi pour Enora. Quel plaisir de croiser son prénom donné à un personnage qui passe clandestinement des romans dont A La Croisée des Mondes. J'ai adoré me faufiler d'intrigues en intrigues, d'autant plus qu'on voit les bons comme les méchants et que ni les uns, ni les autres ne sont tout blanc ou tout noir, loin du manichéisme dont les romans dits Young Adult sont habituellement friands. D'ailleurs, Rim, que l'on voit sans doute le plus dans ce roman choral est loin d'être exempte de défauts et je l'ai adorée pour cela !

Le rythme est assez lent au début, nous permettant de nous immerger petit à petit dans l'univers, d'en comprendre les travers, de commencer à en apercevoir les ombres et les recoins, avant que l'action ne commence véritablement passée la première moitié du roman. Grâce à Rim et aux sorcières nous retournons dans le passé, lointain pour eux, quasi présent pour nous comme par exemple dans la « djeungeule » de Calais où Rim assistera à sa démantélation mais aussi plus loin, du temps où les femmes étaient considérées comme des sorcières que l'on faisait brûler.

Maintenant que j'écris cette chronique, je me rends compte que l'exercice de vous dépeindre la complexité, la sagesse, la beauté et la brûlure de ces pages est loin d'être aisé. Je pourrais vous écrire des pages que je n'aurais pas écrit suffisamment et que je vous en aurais sans doute trop dit. Aussi, je ne vous parlerai ni des relations amicales, amoureuses, fraternelles, familiales, ni des trahisons, des mensonges, des secrets, ni des animaux mécaniques qui peuplent ce récit merveilleux. Découvrez-le et épargnez moi la honte d'en écrire trop peu.

En résumé

Magie, fantasy et post apocalyptique se mêlent avec brio pour servir les propos de l'autrice, formant un roman dense et vivifiant aux limites des genres. Entre un pamphlet humaniste, féministe, écologique et un roman choral aux personnages attachants, poignants, Anne-Sophie Devriese nous plonge avec talent dans un univers original et déstabilisant où les relations hommes / femmes sont totalement inversées donnant lieu à des réflexions d'autant plus fortes que notre regard n'est plus confiné à l'habitude. Un conte poétique, effrayant en un sens, mais qui pousse sans cesse à interroger nos propres dogmes, notre société, et notre futur incertain. Un coup de coeur.
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« Biotanistes » est un roman Young Adult qui combine plusieurs thèmes très actuels. Un très chouette roman avec une couverture qui reflète bien l'atmosphère que l'on va trouver à l'intérieur : nature, sorcières et une pointe de steampunk. J'avais hésité à me l'offrir car j'avais eu peur de ce que le résumé annonçait. Et c'est en lisant quelques avis que je me suis finalement laissée tenter. le roman est directement ouvert sur l'action. le lecteur a donc, dans ce rôle d'observateur opportuniste, un peu de mal à comprendre chaque subtilité dans un premier temps. Mais cela est d'autant mieux que l'on découvre l'univers par nous-même.
Une des thématiques centrales est le changement climatique et ses conséquences dans le futur. Nous sommes à une époque où la Terre a subi tous les cataclysmes liés aux abus de l'Homme. Ce point qui est largement représenté dans la littérature actuelle est abordé de manière originale. On parle notamment des inspirations de la science dans la nature. A cela est ajouté un petit aspect steampunk avec des insectes mécaniques par exemple. Cela fait référence au biomimétisme : manière de copier le vivant pour innover. C'est un sujet très intéressant et il n'est qu'effleuré dans l'histoire. C'est un peu dommage car davantage de détails auraient encore plus enrichi l'univers ! On voit toutes les séquelles qu'ont pu causer les catastrophes climatiques dans l'histoire sans vraiment les aborder de front puisqu'elles sont distillées dans le récit.
La thématique de l'égalité homme/femme est le second élément d'importance dans le roman. J'avais peur que le traitement de ce sujet soit juste un renversement de la situation féminine. On voit parfois des femmes qui veulent presque se venger des hommes. Et inverser une domination ne permet pas d'atteindre une situation d'égalité. C'est le message véhiculé également dans le livre. Pour cela, l'autrice dépeint une situation où l'homme est soumis à la femme. Une petite déception cependant vis-à-vis de cela : les qualificatifs, les gestes ou situations que l'on peut retrouver vis-à-vis des femmes sont justes transposés aux hommes sans adaptation. Les hommes deviennent donc des êtres doux avec des attributs très féminins. J'aurais préféré une vraie adaptation des caractères généraux des hommes et pas juste une féminisation de la gente masculine…
Cet aspect du roman est renforcé par les personnages féminins qui sont en majorité des sorcières. Elles prennent, quant à elles, un caractère plutôt masculin… le récit rebondit sur le destin sombre qui était réservé aux sorcières pour en faire ici une caste privilégiée. J'ai beaucoup aimé ce jeu sur l'inversion de la position de sorcière en prenant en compte l'Histoire.
La place de la culture est importante dans le texte. Bannie car jugée inutile, l'autrice nous démontre avec force son intérêt par le biais des voyages dans le temps dont il est question dans le roman.
On pourrait se dire que cela fait tout de même beaucoup de thèmes sur un unique roman. Et c'est ce que je me suis dit au début. Néanmoins chaque élément trouve sa place sans donner une impression d'accumulation de thématiques. le récit est orchestré de manière à ce que l'ensemble soit harmonieux et que chaque thème accompagne, complète l'autre. Les personnages sont complets et les portraits dressés ont beaucoup de caractère, particulièrement ceux des héroïnes.
J'ai donc beaucoup aimé ce roman qui distille la magie des sorcières modernes et met en avant un mode de vie où la nature est vénérée. Une sorte de dystopie post-apocalyptique…
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Un voyage époustouflant. Des personnages attachants, un univers tout en beauté et plein de détails aussi sublimes que subtiles. Ce livre fut un rendez-vous renversant et inspirant, j'ai été conquise dès le départ. Alors, si vous aimez les intrigues emplies d'humanité et de chemins fantastiques, je vous recommande cette histoire de tout coeur !
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Le roman d'Anne-Sophie Devriese, Biotanistes, c'est un savoureux mélange entre post-apo, médiéval et dystopie. Ajoutez des idées foisonnantes de créations mécaniques à tous les coins de rues, du voyage dans le temps, et vous voilà avec un univers vu nulle part ailleurs.

RESUME
Dans une ambiance à la Nausicaah la Vallée du Vent, dans le sable et le voyage initiatique, débute Biotanistes. Au milieu du désert, un convent (en référence aux sorcières) de soeurs domine l'une des rares cités à s'être reconstituées après les cataclysmes écologiques du XXIème siècle. Rapportée par l'errant Ulysse, Rim va grandir dans le convent, et découvrir peu à peu ses savoirs technologiques, mais également les secrets et mensonges qui l'entourent. Peu à peu, elle va entendre d'une oreille plus attentive les rumeurs de la ville, et ses quelques discours subversifs.
Et si faire des hommes et des femmes des êtres égaux n'était pas une idée si saugrenue ?

CRITIQUE
Dystopie matriarcale :
Anne-Sophie Devriese joue l'inversion avec notre réel : le sexisme est renversé, et avec lui l'oppression systémique, où, dans ce futur pas si lointain, ce sont les femmes qui dominent la société, et particulièrement les hommes.

Belle et le Beau Dormant, le Petit Chaperon rouge, Barbe Bleue, le Beau et la Bête, l'histoire même des contes est réécrite en inversion dans cette matriarchie qui a assis son pouvoir avec une culture à son image. La mythologie et les légendes médiévales sont également réutilisées dans ce but, donnant de nombreux prénoms aux protagonistes du roman.

Les savoirs scientifiques et technologiques sont privatisés majoritairement par une classe sociale′; le convent, les femmes. Cela donne une saveur particulière′: le steampunk tel que je l'aime le plus′: un rapport à la technologie ancré dans les rapports de domination.

Finesse de la déconstruction:
Au travers de Rim, Anne-Sophie nous présente un personnage en quête du juste, et dont les étapes sont décrites avec précision. Rim passera par diverses étapes ; d'une fille éduquée dans le matriarcat et impulsive, elle va subir quelques déclics, rendus possibles par certaines ouvertures créées par son entourage. Rim passera également par l'étape de la militante convaincue dans le discours par l'égalité des sexes, mais dont la remise en question ne touche pas encore son mode de vie et ses actes.

Ces nuances transportent le récit de son évolution dans le réaliste, lui donnent une touche de complexité très appréciable.
Un parcours reflet de nombre de militants d'aujourd'hui dans leur déconstruction des croyances et normes de la société.

Si Rim choisit dans une certaine mesure de prendre les portes de sortie de son aliénation que ses proches lui proposent, les déterminismes puissants que l'autrice met en jeu dans son univers nous montrent bien que tous n'ont pas ce choix. Comme Olympe, qui, piégée dans un set cognitif et de valeurs rigides, n'a pas le choix d'opter pour le camp des oppresseurs et de l'atrocité.

Style :
Au moment où l'on pense que Rim sera l'héroïne du récit, les autres personnages entrent en scène, prennent la narration, et équilibrent les parts d'action de l'intrigue. Miroir de la critique d'une telle société inégalitaire, la diversité des personnages narrateurs ancre Biotanistes dans une certaine apologie d'une réelle mixité égalitaire.

Cependant, quelques défauts d'un début de carrière pointent le bout de leur nez ; notamment la présence de certains événements que le lecteur peut (pré)voir longtemps à l'avance, s'il a l'habitude de lire.

Délicat équilibre entre description de l'univers et intrigue, le style ménage ses pauses et actions. Beaucoup dans la suggestion, l'autrice nous laisse remplir les parts de cet univers aux consonances médiévales, mais truffé de technologies et pensées anachroniques. Avec de nombreux rebondissements, l'immersion est assurée.

La lecture est très souple, les phrases très accessibles, rendant le livre intelligible à un public très jeune son propos politique féministe et écologiste appuyé.

Une fin un peu trop parfaite ?
Si la fin ouverte est excellemment trouvée, ouvrant sur une nouvelle aventure, espoir pour l'humanité toute entière, la fin de l'intrigue locale, notamment celle des personnages, peut laisser quelque peu certains lecteurs sur la faim.
Heureusement, cet aspect n'éclipse absolument pas le reste de l'oeuvre et la complexité que l'autrice a insufflée sur les thématiques abordées et dans l'évolution de ses personnages.
Et si la fin est positive, elle a l'excellent mérite de ne pas tomber dans le cynisme ou défaitisme écologique, et de pousser à l'action.

Conclusion :
Des abeilles mécaniques à la chaleur suffocante, le propos de Biotanistes bourdonne intelligemment à mes oreilles, prolongement de l'actualité écologique. Un roman initiatique somme toute classique mais à l'enrobage parfait.

Un beau roman résolument féministe qui nous donne bien envie de découvrir les prochains d'Anne-Sophie Devriese !
Lien : https://marchombre.fr/critiq..
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