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Critique de Domichel


Il en est - à mon avis - des reprises en BD un peu comme des suites au cinéma. Cela peut être très réussi comme absolument loupé, et sans conteste terriblement casse-gueule. La liste serait longue des films ratés, que je ne citerai pas par manque de place, et de peur de faire de la peine à ceux qui les ont faits comme à ceux qui les ont aimés.

En ce qui concerne la BD après les reprises successives de Spirou, Lefranc, Alix, et Blake et Mortimer pour les plus classiques, on a pu voir que l'exercice était plus ou moins difficile et réussi pour les auteurs, et agréable ou insupportable pour les lecteurs. Je laisserai à ces derniers le choix de leurs humeurs. Pour des créations plus récentes la pratique semble plus courante du fait même que l'auteur est toujours de ce monde et peut choisir son successeur, sans que le lecteur puisse crier à la trahison, avec cependant un résultat toujours aléatoire.
Dans tous les cas deux options sont possibles.
La première est de respecter le dessin absolument au coup de crayon près, et là, quid de la création ; la seconde de laisser libre cours à un nouveau style et les puristes crieront au scandale graphique !
En ce qui concerne le scénario le choix est un peu similaire, insérer un nouvel album dans l'oeuvre de départ en respectant à la virgule près les codes de narration, ou alors emmener le personnage vers de nouveaux horizons en laissant de côté l'esprit même du créateur. On le voit, les difficultés sont de taille et le risque important.

Je ne suis pas un grand spécialiste de Corto Maltese (j'en ai la moitié de ses aventures) cependant je suis un grand admirateur du dessin d'Hugo Pratt. Son tracé paraît au premier abord très rapide et instinctif, mais il est en réalité très travaillé, mêlant les contrastes et l'épure à l'extrême, pour ne garder que l'essentiel, ou à l'inverse fournir au dessin un maximum de détails pour simplifier le récit. Côté scénario, je suis plus réservé, les histoires revêtent souvent un aspect onirique que j'ai du mal à appréhender. Malgré tout j'aime suivre Corto dans ses aventures avec ses compères, réels ou imaginaires, comme Raspoutine, Pandora ou Jack London.

Et cet album me direz-vous ?
Eh bien il est absolument dans la veine des précédents et c'est tant mieux. Les amateurs du genre y retrouveront tout ce qui a fait la renommée de l'auteur comme du héros. Tant sur le plan du dessin que de celui du scénario. Les nouveaux lecteurs découvriront un univers totalement étonnant et bien loin de créations contemporaines.

Différentes versions sont en vente, noir et blanc (sublime), couleur (plus courantl), augmentée d'un cahier de croquis et d'interviews (chez un grand distributeur uniquement), ou encore en tirage limité couverture cuir ou coffret toilé…
De quoi satisfaire toutes les envies des lecteurs et les recettes de Casterman…
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