Diaz l'exilé s'amuse de son propre désenchantement, comme à son habitude. Son héros cubain, Bárbaro Valdés, journaliste, noir, puceau, à l'enfance sordide et jamais sorti de son île communiste, est parachuté loin de son pays crocodile et de sa chaleur caribéenne dans un enfer glacé soviétique où il sera l'étranger absolu, le barbare. Et c'est en terre étrangère que Bárbaro Valdés tiendra toutes ses promesses, terrassant les préjugés, les idéologies et les blessures originelles, jusqu'au bout de tout comme de lui-même. Truculent et cruel, entre rhum castriste et vodka communiste, cet avant-dernier roman de Diaz pose toutes les questions sur sa propre cubanité et interpelle sur qui est l'étranger de qui.
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