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Critique de Christophe_bj


« Tordre la réalité pour la faire coïncider. » ● Benjamin Rask, né à la fin du XIXe siècle, est issu d'une lignée d'hommes d'affaires dont l'ancêtre qui a débuté la dynastie a fait fortune dans le tabac. Mais le tabac n'intéresse pas Benjamin, qui va liquider l'empire industriel au profit d'une firme purement financière. C'est ainsi que dans les années 1920 il va considérablement augmenter la fortune reçue en héritage. Tous admirent son incroyable flair, qui lui permet non seulement d'éviter la crise de 1929 mais de faire pendant cette période des profits colossaux, en prenant des positions courtes, c'est-à-dire en spéculant à la baisse. Il faut dire qu'il associe à ses intuitions une armée de mathématiciens qui mettent leur talent à sa disposition. ● Je dois dire que j'ai failli lâcher la lecture de ce roman, malgré son prestigieux prix Pulitzer, lorsque je me suis rendu compte qu'il me faudrait lire la même histoire trois fois… ● Jusqu'à la page 270 environ (quand même !) je trouvais le récit plat, verbeux, interminable… Puis les choses se mettent enfin en place et ça décolle ! Une tension narrative apparaît. Dans la partie III de « Un mémoire, remémoré », on apprend des choses qui nous permettent de reconsidérer ce qui précède, et c'est encore plus vrai dans la dernière partie de l'oeuvre, « Futures ». ● Néanmoins, il y avait sans doute moyen de raccourcir la matière des pages 1 à 270 ; je trouve le roman vraiment trop long. Et si la dernière partie, « Futures », donne enfin la clé du roman, avec un vrai retournement de situation, il devait être possible de moins utiliser ce style télégraphique pas franchement agréable à lire. ● Evidemment, on comprend l'attribution du prix Pulitzer, avec la thématique de la financiarisation de l'économie, la mise en abyme, la construction alambiquée, la reconstitution et l'exhibition du geste d'écriture, et avec le retournement final que je ne dévoilerai pas mais qui met assurément le roman du bon côté du politiquement correct. ● Finaliste du prix Pulitzer pour son roman Au loin (In the distance) en 2017, il est certain que Hernan Diaz a tout bien calculé et pesé pour obtenir le prix cette année. Et ça a marché. Malheureusement, cela aboutit à un livre calibré pour gagner plus que pour susciter chez le lecteur un plaisir de lecture. ● En conclusion, c'est moins mauvais que ce que j'avais craint à la lecture des trois premiers quarts du roman, mais ce n'est tout de même pas un livre que je conseillerais.
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