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Nicolas Richard (Traducteur)
EAN : 9782823617887
Editions de l'Olivier (18/08/2023)
3.74/5   554 notes
Résumé :
New York enflait de l'optimisme tapageur de ceux qui croient avoir pris de vitesse le futur".

Wall Street traverse l'une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l'Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d'une famille d'industriels devenu magnat de la finance, il est l'époux aimant d'une fille d'aristocrates. Ils forment un couple qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 554 notes
°°° rentrée littéraire 2023 # 23 °°°

« Benjamin Rask ayant bénéficié de presque tous les avantages depuis sa naissance, l'un des rares privilèges qui lui avaient été refusés était celui de connaître une ascension héroïque : son histoire n'était pas marquée par la résilience et la persévérance, ce n'était pas la légende d'une volonté inflexible se forgeant une glorieuse destinée à partir de simples vétilles. »

Ainsi démarre la première partie de Trust, pour raconter l'histoire d'un certain Benjamin Rask, magnat de Wall Street, qui maitrise rapidement les leviers de la finance pour transformer son héritage en fortune inimaginable lors du krach boursier de 1929, entre intuitions infaillibles et magie des mathématiques. Un conte moral sur les secrets des plus riches, une prose élégante, un petit air de pastiche de Francis Scott Fitzgerald et Edith Wharton.

Et puis arrivent les deuxième, troisième et quatrième parties dont je ne dirai rien de plus car l'immense plaisir de cet exaltant roman réside justement dans son imprévisibilité. Quatre narrateurs, styles, tons, destinataires, programmes résolument différents. Ces quatre sections sont en conversation chacune avec les autres. Ce qu'une passe sous silence, une autre le trompette, là où la suivante va apporter des nuances avant qu'une autre renverse la table. Des motifs à peine perceptibles de quelques phrases se reproduisent plus tard, mais renvoyant un écho bien différent.

Comme dans un polar, le lecteur doit analyser des récits contradictoires, éviter les faux-fuyants ou les faux-semblants et rechercher les indices pour cerner les secrets bien gardés de l'élite américaine, sans jamais que le vrai ne soit réellement clarifié. La formidable quatrième partie est câblée de pièges explosifs sous les yeux grands ouverts du lecteur qui se régale de tant de virtuosité. La complexité narrative, totalement maitrisée par Hernán Diaz, est très impressionnante, d'autant que cet irrésistible puzzle n'est jamais alambiqué.

Trust pourrait relever du brillant exercice de style à la Borgès, mais son ampleur va bien au-delà. L'obsession centrale du roman se porte sur les liens et similitudes entre le domaine financier et celui de la fiction, comme semblent l'indiquer les titres à la polysémie troublante, qui font entrer dans ces mondes fictifs glissants en empruntant aussi bien à la qualité morale de la confiance qu'à des arrangements financiers.

« L'argent est une marchandise fantastique. Vous ne pouvez pas manger ou porter de l'argent, mais il représente toute la nourriture et les vêtements du monde. C'est pourquoi c'est une fiction. »

L'argent comme la fiction permettent de tordre la réalité autour d'eux, modifient la perception du monde jusqu'à pouvoir l'infléchir. L'auteur déconstruit ainsi les mythes sur la puissance américaine ainsi que les ressorts du capitalisme moderne, tout en évoquant les rapports de classe ou homme-femme jusqu'au vertige.

Epoustouflant!
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J'ai découvert Hernán Diaz, auteur américain d'origine argentine, lors de la parution de son premier roman « Au Loin ». En nous contant l'étrange destin d'Häkan qui effectuait une traversée à rebours, c'est-à-dire vers l'Est, d'une Amérique que la civilisation n'avait pas encore transformée, « Au Loin » revisitait la face sombre du rêve américain. Roman linéaire à la structure narrative d'un classicisme absolu, ce premier opus de l'auteur séduisait le lecteur par l'omniprésence d'un imaginaire parfois étrange, où pointait l'influence des mystères de la littérature argentine.

Quatre ans plus tard, Hernán Diaz revient sur le devant de la scène, avec « Trust », son nouveau roman, auréolé du prix Pulitzer 2023. Un titre ambivalent qui évoque ironiquement la notion de confiance, et rappelle surtout qu'un Trust est une entreprise devenue gigantesque en rachetant d'autres entreprises plus modestes afin de dominer le marché.

La dissonance entre « Au Loin » et « Trust » est étonnante. Dissonance sur la forme tant ce nouvel opus nous propose une structure narrative élaborée, à des années-lumière de la simplicité rafraîchissante du premier roman de l'auteur. Dissonance sur le fond tant ce deuxième roman laisse peu de place à l'imaginaire, pour nous conter la destinée extrêmement documentée d'Andrew Bevel, figure archétypale du magnat de la finance du début du XXe siècle.

De la même manière qu'il y a des films à Oscar, il existe des romans destinés à obtenir le prix Pulitzer. En revisitant la financiarisation de l'économie américaine du début du siècle dernier et en donnant une épaisseur inattendue aux personnages féminins, Hernán Diaz donne à son roman une tonalité résolument moderne. C'est cependant la maestria d'une structure narrative complexe, audacieuse et enlevée qui a sans doute permis à « Trust » de remporter le prix tant convoité.

L'ouvrage est construit à la manière d'un puzzle composé de quatre pièces, qui s'emboîtent parfaitement pour composer une fresque cohérente, que le lecteur ne comprend qu'à la fin du roman, lorsque la dernière partie vient compléter le puzzle encore incertain formé par les trois premières parties.

La première partie du roman est elle-même un roman, dénommé « Obligations » composé par un certain Harold Vanner, qui retrace l'ascension fulgurante de Benjamin Rask, un financier né à la fin du XIXe siècle qui fit fortune au début du XXe siècle. Un génie mathématique bien né, qui décide de liquider l'empire industriel de ses aïeux pour l'investir en bourse. Un homme aux intuitions étonnantes, qui embauche une armée de mathématiciens pour manipuler les instruments de plus en plus complexes qui se mettent en place. Un homme aussi effacé qu'organisé, un homme dont la fortune prend une dimension phénoménale lors du krach de 1929 qu'il a largement anticipé en vendant à découvert des volumes colossaux puis en les rachetant pour une poignée de pain. Un capitaliste, qui croit dur comme fer à la théorie d'Adam Smith : la recherche de son propre profit est un bénéfice pour la société. Benjamin Rask épouse enfin Helen Brevoort, une femme supérieurement intelligente, doublée d'une mélomane sincère qui finance avec l'aide des fonds de son mari une fondation philanthrope consacrée à la musique.

Après cette première partie en forme de mise en abyme, Hernán Diaz nous propose « Ma vie » d'Andrew Bevel. Cette tentative d'autobiographie décousue et incomplète, nous laisse deviner que Benjamin Rask est en réalité un personnage issu du parcours bien réel d'Andrew Bevel, dont l'épouse se prénomme Mildred et non Helen. Si l'histoire que nous conte Andrew Bevel est, dans ses grandes lignes, proche de celle contée par Harold Vanner, elle diffère nettement du roman lorsqu'il s'agit d'évoquer son épouse Mildred.

La troisième partie « Un mémoire, remémoré » se déroule dans les années quatre-vingts et donne la parole à Ida Partenza. Dans ce texte, qui est paradoxalement le plus incarné et le plus attachant du roman, Ida revient sur ses années de jeunesse passées en compagnie de son père anarchiste. À la fin des années 30, elle est embauchée à l'issue d'un processus de sélection drastique par le richissime Andrew Bevel, légende vivante de la finance, ulcéré par le succès d'« Obligations », le roman d'Harold Vanner. La mission confiée à Ida est simple : il s'agit de réécrire une biographie (une hagiographie diront les mauvaises langues) du couple mythique formé par Andrew et Mildred. Pour l'aider à mener à bien cette tâche, le magnat de la finance va consacrer un temps important à narrer sa vie à la jeune Ida, qui tente de satisfaire au mieux les exigences de son employeur en échange d'un salaire conséquent. Cinquante ans plus tard, la jeune femme fougueuse est devenue une vieille dame qui reprend son enquête afin de lever enfin les mystérieuses zones d'ombre dans lesquelles baignent les destinées de Bevel et de son épouse.

La dernière pièce du puzzle, dénommée « Futures », est la plus courte. Présentée sous la forme de fragments transcrits de l'écriture quasiment illisible de Mildred, elle est aussi la plus émouvante et permet au roman d'Hernán Diaz d'entrer dans une autre dimension. La dimension d'un prix Pulitzer.

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« Trust » est un exercice littéraire virtuose. En découpant astucieusement son roman en quatre parties distinctes et pourtant intimement liées, Hernán Diaz, compose, à la manière d'un musicien, les lignes mélodiques qui se superposeront pour former une pièce magistrale. En insérant un roman dans son roman, une tentative d'autobiographie maladroite, un témoignage en forme d'enquête, ainsi que des fragments manuscrits, l'auteur démontre son aisance à passer d'un genre à l'autre, tout en construisant une intrigue aussi prenante que cohérente.

« Trust » nous propose une plongée passionnante dans le monde de la finance du début du XXe siècle. En revenant sur la folle montée des cours des années 20 qui sera suivie du krach de 1929, Hernán Diaz nous rappelle que la financiarisation de l'économie n'est pas un phénomène nouveau, et si ses intentions sont souvent honorables, ses effets sont parfois dévastateurs. Les deux premières parties évoquent l'arrivée des contrats à terme (Futures en anglais) censés permettre aux industriels de se prémunir contre les variations à venir du prix des matières premières, et reviennent sur la multiplication sans fin des possibilités d'emprunts et de prêts, dont l'émission obligataire n'est qu'une des facettes. Les titres « Obligations » et « Futures », sont évidemment des allusions à double sens à ces instruments financiers que Bevel maîtrise à la perfection.

Le discours teinté de protestantisme, et fortement influencé par la théorie économique énoncée par Adam Smith que défend inlassablement Andrew Bevel n'est jamais explicitement démenti par l'auteur. le lecteur devine pourtant l'ironie discrète qui se dissimule entre les lignes d'une apologie d'un libéralisme qui permit une création de richesse prodigieuse, en même temps qu'il conduisait au krach le plus retentissant de l'histoire. La redistribution (partielle) des richesses accumulées par Bevel au travers des oeuvres de bienfaisance de Mildred épouse la théorie, jamais démontrée, du ruissellement, selon laquelle les richesses amassées par quelques happy few, bénéficient in fine à la société tout entière. Là encore, l'auteur se montre mystérieux, et laisse au lecteur le soin de dénicher la malice éventuelle qui se dissimule sous l'écume des apparences.

Quatre ans après un premier roman magnétique, Hernán Diaz reconstruit la destinée d'un couple mystérieux, au travers d'un roman en forme de puzzle à la virtuosité étourdissante. Si « Trust » évoque une oeuvre musicale composée de lignes mélodiques qui se répondent avec une habileté confondante, il lui manque le supplément d'âme qui irriguait le long périple d'Häkan dans « Au loin ». Aussi géniale soit-elle, la complexité de l'édifice narratif imaginé par l'auteur, ne permet pas à la poésie improbable de son premier opus d'éclore, telle la fleur du mal qui gangrène le rêve américain.

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Une chose est particulière dans ce roman, on pourrait lire la première partie et s'arrêter là. On aurait lu un roman plutôt court sur l'histoire d'un couple, dans lequel l'homme nous est présenté comme le riche héritier d'une famille implantée dans l'industrie du tabac pour l'essentiel, avant qu'il ne revende tout pour faire fructifier le capital dans la finance avec une réussite faramineuse, tout autant que scandaleuse. Celle qui deviendra sa femme est quant à elle issue d'une famille d'aristocrates, elle aura elle aussi sa part de mystères et d'incertitudes, avant de sombrer peu à peu dans ce roman : « Ce qui importait, c'était son incapacité à arrêter de penser à ses pensées. Ses spéculations se reflétaient mutuellement, comme des miroirs parallèles– et, à l'infini , chaque image à l'intérieur du tunnel vertigineux contemplait la suivante en se demandant si elle était l'originale ou une reproduction ».
La lecture pourrait s'arrêter là et on aurait le sentiment d'avoir lu un bon roman, empreint d'un classicisme du début du 20ème, de s'être plongé dans le Wall Street de ses années 20 de crise financière sous le point de vue d'un romancier, que l'on recroisera. On pourrait s'arrêter là mais ça serait dommage. La suite va s'appuyer sur ce roman et le déconstruire dans une perspective borgésienne : ici ça serait la fiction qui s'immiscerait dans le réel pour le tordre et l'altérer, à l'image du magnat de la finance n'avouant jamais ses erreurs mais faisant « usage de tous ses moyens et ressources pour tordre la réalité afin de la faire coïncider ». La deuxième partie est ainsi une controverse au roman de la première, sous la forme d'un manuscrit incomplet de confessions. Elle sera suivie par un troisième texte, les mémoires d'Ida qui a bien connu le couple en question. Une troisième partie – la plus longue – sous le ton palpitant de l'enquête sur les différents mystères, amenant le lecteur à devenir enquêteur lui aussi en profilant avec Ida la silhouette de moins en moins éthérée de l'épouse. Enfin le quatrième texte est un journal intime, il apportera un nouveau point de vue sur la vérité de ce couple. Une vérité se dessinant sous le prisme kaléidoscopique de parties qui vont se contredire, se refléter, s'encapsuler dans une association de textes sujets à interrogations pour le lecteur, chaque partie avec son style, l'écriture fluide et modulable d'Hernan Diaz y étant virtuose pour son adaptation au genre et au personnage qui tient la plume.
Mais il est possible que le roman ne s'arrête pas là. Certains pourtant passionnants à la lecture ne laissent pas vraiment de traces quand d'autres continuent à forer leur chemin dans les méandres des synapses. le genre de roman à susciter des interprétations et des retours, déjà bien nombreux par ici. Toujours est-il qu'on pourra s'engouffrer dans le labyrinthe des différentes textes, se questionner sur la vérité et étendre au rapport qu'entretiennent fiction et réalité, on pourrait même se ramener à la mémoire – individuelle ou collective, et l'élaboration des histoires ou des légendes. Hernan Diaz est spécialiste de Borgès, l'adepte des plans de fiction et de réalité entremêlés, à silhouette labyrinthique. Il semble s'en inspirer avec ce vertigineux roman sur l'argent et surtout la vérité, original dans sa forme, qui nous entortille les neurones tout le long et nous prend encore à revers dans le final.
Un roman MAGISTRAL, auréolé qui plus est du Pulitzer. C'est bien là son seul défaut à mes yeux ^^, qui lui coûte la dernière demi-étoile. Faut pas exagérer non plus ;)
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« Tordre la réalité pour la faire coïncider. » ● Benjamin Rask, né à la fin du XIXe siècle, est issu d'une lignée d'hommes d'affaires dont l'ancêtre qui a débuté la dynastie a fait fortune dans le tabac. Mais le tabac n'intéresse pas Benjamin, qui va liquider l'empire industriel au profit d'une firme purement financière. C'est ainsi que dans les années 1920 il va considérablement augmenter la fortune reçue en héritage. Tous admirent son incroyable flair, qui lui permet non seulement d'éviter la crise de 1929 mais de faire pendant cette période des profits colossaux, en prenant des positions courtes, c'est-à-dire en spéculant à la baisse. Il faut dire qu'il associe à ses intuitions une armée de mathématiciens qui mettent leur talent à sa disposition. ● Je dois dire que j'ai failli lâcher la lecture de ce roman, malgré son prestigieux prix Pulitzer, lorsque je me suis rendu compte qu'il me faudrait lire la même histoire trois fois… ● Jusqu'à la page 270 environ (quand même !) je trouvais le récit plat, verbeux, interminable… Puis les choses se mettent enfin en place et ça décolle ! Une tension narrative apparaît. Dans la partie III de « Un mémoire, remémoré », on apprend des choses qui nous permettent de reconsidérer ce qui précède, et c'est encore plus vrai dans la dernière partie de l'oeuvre, « Futures ». ● Néanmoins, il y avait sans doute moyen de raccourcir la matière des pages 1 à 270 ; je trouve le roman vraiment trop long. Et si la dernière partie, « Futures », donne enfin la clé du roman, avec un vrai retournement de situation, il devait être possible de moins utiliser ce style télégraphique pas franchement agréable à lire. ● Evidemment, on comprend l'attribution du prix Pulitzer, avec la thématique de la financiarisation de l'économie, la mise en abyme, la construction alambiquée, la reconstitution et l'exhibition du geste d'écriture, et avec le retournement final que je ne dévoilerai pas mais qui met assurément le roman du bon côté du politiquement correct. ● Finaliste du prix Pulitzer pour son roman Au loin (In the distance) en 2017, il est certain que Hernan Diaz a tout bien calculé et pesé pour obtenir le prix cette année. Et ça a marché. Malheureusement, cela aboutit à un livre calibré pour gagner plus que pour susciter chez le lecteur un plaisir de lecture. ● En conclusion, c'est moins mauvais que ce que j'avais craint à la lecture des trois premiers quarts du roman, mais ce n'est tout de même pas un livre que je conseillerais.
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L'histoire qui ouvre le roman n'est pas sans intérêt : la rencontre de deux êtres hors norme dont l'originalité les conduit à ce que l'on pourrait appeler une carrière brillante, si la perspicacité dans les affaires financières est considérée un témoin de réussite.

Lorsque cette narration prend fin, un sentiment d'étrangeté peut saisir le lecteur, il semble que l'on nous raconte une deuxième fois l'histoire, à quelques nuances dans les noms des personnages et encore plus étonnant, des notes intercalées dans le texte, comme de futurs paragraphes à compléter…

Il faudra arriver à la troisième partie pour comprendre la malice de l'auteur qui nous piège avec ces histoires gigognes, tout en nous faisant comprendre tout l'enjeu de relater une biographie, que la variabilité des sources et des enjeux sous-tendus par l'écriture rend complexe.

En plus de nous offrir un panorama de l'histoire des Etats-Unis du début du vingtième siècle, alors qu'une croissance effrénée faisait déjà craindre le pire en matière d'avenir, on a une véritable analyse du processus de la création littéraire, portée par des personnages suffisamment atypiques pour être accrocheurs.

397 pages L'olivier 18 août 2023
Traduction : Nicolas Richard

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (7)
LaPresse
18 décembre 2023
Comme un roman à clefs fictif, cette incursion dans le jeu des transactions boursières et l’univers des démesurément riches – où absolument tout peut s’acheter – s’avère en somme bien intéressante.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
09 octobre 2023
Avec "Trust", l’écrivain d’origine argentine Hernan Diaz signe un brillant roman gigogne [...]. À découvrir sans faute.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
22 septembre 2023
Une fortune décuplée dans le New York des années 1920, racontée par quatre voix différentes. Un roman étourdissant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
OuestFrance
06 septembre 2023
L'Américain a conçu un remarquable roman gigogne mettant en scène un couple richissime, pour nous parler de prodigieuses spéculations et des vertigineux rapports de la réalité à la fiction.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeFigaro
05 septembre 2023
Un brillant roman à tiroirs construit autour d’un couple de la haute société new-yorkaise des années 1930.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
01 septembre 2023
Hernan Diaz s’attaque aux mythes de la finance dans un roman ambitieux, complexe et séduisant.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Culturebox
21 août 2023
Ce roman audacieux dans sa conception interroge sur le pouvoir de l'argent et la machine capitaliste, et sur l'automystification, celle que les hommes de pouvoir cherchent à imposer, mais aussi plus largement celle qui a contribué à construire le "rêve américain".
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Quoique le passé nous ait apporté, il appartient à chacun de nous de tailler au burin son présent dans le bloc informe du futur.
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Chacune de nos actions obéit aux lois de l'économie. Quand nous nous réveillons le matin nous échangeons du repos contre du profit. Quand nous allons nous coucher le soir nous renonçons à du temps potentiellement profitable pour reprendre des forces. Et durant la journée nous nous lançons dans d'innombrables transactions. Chaque fois que nous trouvons un moyen de minimiser nos efforts et d'augmenter notre profit nous effectuons une transaction commerciale, même si c'est avec nous-mêmes. Ces négociations sont tellement enracinées dans notre quotidien que nous les remarquons à peine. Mais la vérité est que notre existence gravite autour du profit.
Nous aspirons tous à davantage de richesse. La raison en est simple et se trouve dans la science. Parce que rien dans la nature n'est stable, on ne peut pas simplement conserver ce que l’on a.
Comme les autres créatures vivantes, soit nous nous épanouissons, soit nous disparaissons. C'est la loi fondamentale qui gouverne tout le règne du vivant. Et c'est l'instinct de survie qui fait que tous les hommes désirent Smith, Spencer, etc.
Evangile de la Richesse, Individualisme américain, Le Chemin de la Richesse, L'Individu et Sa Volonté, etc.
Testament philosophique.
Etc.
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Toute vie est organisée autour d'un petit nombre d'événements qui soit nous propulsent soit finissent par nous entraver. Nous passons les années entre ces épisodes à bénéficier ou à souffrir de leurs conséquences jusqu'à l'arrivée du moment déterminant suivant. La valeur d'un homme est établie par le nombre de ces situations décisives qu'il est capable de se créer pour lui-même. Il n'est pas toujours nécessaire que ce soit un succès, car échouer peut être un grand honneur. Mais il se doit d'être l'acteur principal dans les scènes significatives de son existence, qu'elles soient épiques ou tragiques.
(p.173)
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Sans les écrivains et musiciens qui avaient élargi son monde au cours de ces dernières années, elle avait regagné la silencieuse cachette intérieure qui l'avait abritée durant son enfance et sa prime jeunesse, et éprouva du réconfort à retrouver ses vieilles habitudes solitaires, ses livres, le journal qu'elle tenait, ses promenades. Par le passé, elle avait cru cet espace en elle aussi vaste et sereinement inexplicable que le cosmos. À présent, elle le jugeait étroit et plat. Personne, parmi ceux qui assistaient à ses lectures et concerts, n'était devenu, au sens propre, un ami, mais en tant que groupe, tous ensemble avaient fini par constituer une présence nécessaire dans sa vie. Elle avait perdu son goût de la solitude.
(p.85)
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- la fiction, inoffensive ? Regarde la religion.
- La fiction, inoffensive ? Regarde les masses opprimées qui s'accommodent de leur sort parce qu'elles acceptent les mensonges qu'on leur fait avaler. L'histoire elle-même n'est qu'une fiction - une fiction avec une armée. Et la réalité ? La réalité est une fiction avec un budget illimité. Voilà ce que c'est. Et avec quoi la réalité est-elle financée ? Avec une fiction de plus : l'argent.
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Philippe de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023 "C'est formidable. C'est impossible de le lâcher."
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