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Critique de Foxfire


Je suis fan du film de Ridley Scott et je suis fan de Dick et pourtant je n'avais pas encore lu « Blade runner » ou plutôt « les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ». C'est maintenant chose faite et je ressors ravie de cette lecture. J'ai adoré ce roman et il n'enlève en rien l'admiration que j'ai pour le film, et ce, même s'il s'avère très dissemblable. C'est peut-être même pour ça d'ailleurs. le plaisir que l'on prend à l'un et à l'autre est très différent.

Bien sûr, au long de ma lecture, j'ai joué au jeu des comparaisons avec le film. Mais, très vite, les deux oeuvres apparaissent comme totalement différentes. Si le déroulé de l'intrigue est quasiment similaire jusqu'à l'élimination de Zhora / Luba, par la suite les intrigues prennent des chemins très différents. Avant tout, ce qui différencie les deux oeuvres, ce sont leur tonalité et même le registre auquel ils appartiennent. le roman de Dick est à classer dans le registre de la science-fiction métaphysique alors que le film de Scott relève du tech-noir. Ce choix narratif très pertinent permet à Scott D installer une ambiance réussie, visuellement forte. Pour créer cette atmosphère noire futuriste, le film prend le parti de se placer dans un univers dystopique où Los Angeles apparait encore comme une mégalopole grouillante malgré la colonisation d'autres planètes. Au contraire, le roman ressemble plutôt à un post-apo où San-Francisco a des allures de quasi ville-fantôme. Là où « Blade runner » propose une intrigue de film noir teinté d'un certain romantisme pour être avant tout un récit d'ambiance, « les androïdes rêvent-ils… » s'attache à se questionner sur ce qui fait l'humain. Ainsi Deckard sera amené à s'interroger sur l'humanité des protagonistes qu'il rencontre mais aussi sur sa propre humanité. Dès lors, on retrouve ici une variation sur un thème Dickien récurrent : la réalité est-elle réelle. Mais dans « les androïdes rêvent-ils… » l'interrogation ne porte pas sur le monde extérieur mais sur l'essence même des personnages.

Cette richesse thématique est exploitée dans un récit très addictif. le récit est plus linéaire que beaucoup d'autres romans de l'auteur, il fait sans doute partie de ses oeuvres les plus accessibles. du coup, ce n'est pas le plus dickien des romans de Dick. Je préfère ses récits plus vertigineux, plus alambiqués mais « les androïdes rêvent-ils… » est un roman riche et profond qui se lit tout seul, un vrai page-turner.
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