Le pays de Rêve

Une fois arrivée à l'un des sommets incertains, debout, en déséquilibre, elle scrutait la mer sombre sous un ciel éteint, ses écumes englouties par un horizon invisible.

p.16

Un beau jour vide, un jour sans contours, Rêve décida de ne plus cacher ses cruelles pensées secrètes à sa grand-mère.

p.25

Il était une fois Rêve, une très belle jeune fille. Rêve s'appelait Rêve parce que ses parents l'avaient voulu ainsi. Ils avaient pensé que c'était un cadeau, que Rêve était un prénom magnifique dans toutes les langues. Ils ignoraient que chaque langue croit son rêve plus beau que celui des autres.

C'était une magnifique lecture. Une plume poétique, de belles tournures de phrases et des noms de lieux ou personnes qui font à la fois rêver, peur et voyager.

Une intrigue courte, étrange et légèrement violente. Mais sans violence affichée frontalement. De l'injustice, des sentiments parfois irrationnels, des rebondissements inexpliqués...

Bref tous les ingrédients du conte, réunis dans ce cours roman qui semble à la fois très vieux et très moderne...

Histoire éternelle comme disait l'autre!!

La grand-mère de Rêve la conduisit dans un dédale de ruelles poudreuses vers la montagne-décharge dont les cimes se perdaient dans un brouillard orangé sillonné par de grands oiseaux silencieux.

p51

Le pays de Rêve était un enfer où toujours couvait le feu et coulait le sang. Un de ces pays sans trêve et sans repos où l’on récolte par brassées, au lieu de blé, de riz ou de maïs, des milliers de vies animales et humaines.

Chaque langue croit son rêve plus beau que celui des autres.