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Critique de Cigale17


J'ai trainé un peu avant d'écrire un avis sur ce conte, présenté comme un conte initiatique par l'éditeur, et j'ai dû relire le texte pour pouvoir le faire. David Diop commence son histoire comme un conte traditionnel par « Il était une fois » et plante le décor : nous sommes sans doute en Afrique, dans un pays en guerre où le sang coule tous les jours, non loin d'une décharge où sont déversés essentiellement des vêtements. La survie est aléatoire, le danger guette sous diverses formes. Vivent là une petite fille d'une beauté troublante, et sa grand-mère. Vous êtes dans le Pays de Rêve. Consciente des dangers que court une fille jeune et jolie, sa grand-mère la grime et la déguise pour l'enlaidir jusqu'à ce que...
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J'avoue ne pas avoir compris tous les aspects de ce texte. Bien sûr, l'auteur dénonce l'injustice d'un monde dans lequel certains n'ont rien alors que d'autres vivent dans le luxe. Bien sûr, il dénonce la jalousie et la rivalité, la violence et l'insensibilité. Bien sûr, malgré les dangers de la traversée, l'exil reste même aujourd'hui l'espoir de la survie. Mais si les motifs de la brouille entre Rêve et sa grand-mère sont clairs, ceux de la réconciliation le sont moins, en tout cas pour moi. Je n'ai pas compris non plus le revirement d'attitude de la grand-mère qui, égoïste et paniquée par son avenir à elle, devient soudain généreuse, pas plus d'ailleurs que la disparition du jeune homme. J'ai apprécié, en revanche, la langue poétique de David Diop et quelques jolies trouvailles : « les soldats désoeuvrés » qui revient comme un leitmotiv, le prince (ou le chef, ou le général) qui est nommé « le Grand désoeuvré », avec une majuscule à l'adjectif seulement. En revanche, la répétition trop fréquente à mon goût des « vêtements pulvérulents » a fini par m'agacer. L'objet livre, comme on dit, est magnifique   la présentation, la qualité du papier et surtout la magnifique couverture illustrée par Kebba Sanneh. Elle représente Rêve, la tête au-dessus des nuages, devant un océan de déchets. Une main qui porte deux anneaux d'or tient son épaule. Il faut ouvrir le rabat pour découvrir la grand-mère, abîmée dans sa tristesse.
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Merci à Babelio et aux éditions Rageot pour l'envoi de ce petit livre destiné aux ados. Merci aussi pour la carte qui porte la signature de l'auteur.
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