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Critique de bege2002


Cette trilogie danoise, déjà parue en français il y a une trentaine d'années et relativement passée inaperçue, a été rédigée entre 1967 et 1971.
TOVE DITLEVSEN est alors une femme dans la cinquantaine et séjourne en hôpital psychiatrique. Elle se suicidera en 1976.
Aujourd'hui, son récit de vie en trois actes, bénéficie d'une nouvelle traduction qui a le mérite de nous faire découvrir sa prose délicate.

Voici donc le premier tome : "Enfance".
Un thème récurrent dans la littérature.
L'enfance, quelle qu'elle soit, proche ou lointaine, ignorée ou fixée à nos trousses, existe, on fait avec.
T.D. est née en 1917 dans un quartier populaire de Copenhague, dans un milieu pauvre.
La fin du premier conflit mondial, comme dans de nombreux pays, est extrêmement difficile à vivre pour toute une population sans ressources.
Si ce drame de l'enfance, celui de T.D. se départi des autres, c'est grâce à la qualité de son écriture, unique, fluide et acérée.
Des mots nus qui expriment sa solitude, ses questionnements, ses incompréhensions, ses incertitudes, ses peurs, sa mélancolie et surtout sa conscience et lucidité foudroyantes.
Un regard sans fard sur ses années, son vécu qu'elle ne quittera jamais.
Une mère presque invisible, sans chaleur, malheureuse, aux sauts d'humeur imprévisibles, T.D. a presque peur de la déranger.
Un père, frustré de sa vie, qui en détruit la beauté et qui ignore sa petite fille.
Des géniteurs absents, on peut comprendre par la force des choses de la vie.
T.D. très tôt, pour supporter son quotidien d'être en devenir, s'invente un univers, celui de la poésie, des mots qui sont pour elle des anges gardiens.
Elle se fabrique une carapace qu'elle veut cacher à son entourage.
De toute manière elle se trouve moche, trop grande, maigre et inexistante.
Si son témoignage est dur, sombre et violent, il est surtout lumineux , imprégné et heureusement conservé et publié.
Voilà le propos de ce premier tome.
Vivement les deux autres.


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