AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de andras


Je trouve que ni le titre ni la couverture de ce livre ne rendent justice à l'essai de la jeune romancière Sophie Divry. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet essai où la romancière nous faire part de ses interrogations sur le roman et partage avec nous quelques uns de ses enthousiasmes et de ses secrets de "cuisine". Passant en revue quelques unes des thèses les plus célèbres sur le roman (Flaubert, Woolf, Sartre, Robbe-Grillet, Fuentes, Bergougnioux, ...) et donnant une place particulière au "nouveau roman" qui "a jeté la vieille boite de jouets par la fenêtre" pour inventer de nouvelles formes de littérature, elle propose au (futur) romancier de délaisser la voie "soustractive" (on enlève l'intrigue, on supprime les personnages, etc.) pour privilégier la voie additive : aller piocher dans toutes les incroyables inventions littéraires que nous a offert la littérature depuis ses débuts, et, sans prendre ombrage des critiques conservatrices qui ne manqueront pas de maugréer, prendre des risques en inventant de nouvelles formes romanesques ! La recette n'est sans doute pas révolutionnaire mais l'argumentation m'a semblé bien charpentée et l'enthousiasme de Sophie Divry est sincère et communicatif.

Je me suis alors précipité sur le dernier roman paru de Sophie Divry "Quand le diable sortit de la salle de bain" et on y trouve justement une mise en pratique des préconisations de "Rouvrir le roman" : titres de partie à rallonge à la mode "XVIIIe siècle", moults jeux calligraphiques, listes interminables, mots valise à gogo, etc, tout un patchwork de techniques littéraires adossées à un récit d'où les personnages n'ont pas disparu. Le résultat ne m'a hélas pas convaincu peut-être parce que les ficelles stylistiques m'ont paru trop grosses et de nature à étouffer les personnages. J'ai nettement préféré la leçon magistrale à la séance de travaux pratiques. Peu importe : "Rouvrir le roman" est un essai vivifiant que je conseille à tous ceux qui s'intéressent à la "fabrique de littérature" (je fais référence ici au livre jouissif de Duchesne et Leguay, "La petite fabrique de littérature", paru à la fin du siècle dernier, qui, j'en fais le pari, a dû inspirer Sophie Divry).
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}