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Critique de pilyen



Il y avait des lustres que je ne m'étais plongé dans une oeuvre de Philippe Djian. Dans les années quatre-vingts, en adolescent attardé que j'étais, " 37.2 le matin" m'avait ébloui. Pour la suite de ses parutions, ma mémoire défaille, la probabilité à en avoir parcouru est grande mais le souvenir s'est évaporé. Je ne me rappelle que de la pénible lecture dans les années 2000 du premier tome de "Doggy bag" dont l'accumulation de clichés au milieu d'une intrigue au feuilletonesque improbable m'avait prodigieusement rasé. C'est donc avec curiosité que je me suis plongé dans son dernier roman au titre étrange ( un vers de Rimbaud) et à la couverture post Hopperienne. Après l'avoir refermé, un sentiment étrange m'envahissait, un mélange de perplexité et d'incompréhension.
Quitte à vous paraître dispersé, je vais vous livrer quelques réflexions qui m'ont assaillies durant la lecture... Je ne suis pas sûr que cela vous ralliera à l'ouvrage.
L'écriture est simple, composée de phrases souvent courtes mais émaillées d'ellipses qui soudain rendent ce récit, somme toute assez banal, apparemment plus complexe. Des événements importants se sont déroulés sans que l'on en soit averti, donnant l'impression d'avoir sauté une page ... La première fois, on écarquille les yeux, on revient en arrière, on ne voit rien,.. Elle a donc un enfant ? La maison a brûlé ? ah oui ...l'auteur y revient quelques lignes plus tard. Ce petit jeu, intrigant au début, un peu plus rigolo par la suite, franchement ridicule à la fin, amène à penser que nous sommes plus dans une pose d'auteur que dans une vraie nécessité littéraire.
Ce montage est sensé enjoliver une histoire de bobos vaquant dans le cinéma. Yann qui plus il prend du ventre, perd des cheveux, épouse une encore adolescente dénommée Myriam, créature sans beaucoup de sentiment, frigide mais qui écarte les jambes à la demande. Cette héroïne évaporée permet des scènes de sexe de vieux libidineux avec de nombreuses plongées de mains dans sa culotte qu'elle retire prestement mais sans enthousiasme. Entremêlé à une sombre histoire de famille avec frère dealer et belle soeur dépressive, cet érotisme de pacotille connaît un climax vers le milieu du livre, lorsque son héroïne connaît par hasard un orgasme. Soudain, on craint le pire, c'est à dire une soudaine frénésie sexuelle façon film porno bas de gamme...mais non, Myriam est une cruche, et donc le restera jusqu'au bout. Même si Mr Djian essaie de nous faire croire qu'elle est quand même un être plus complexe qu'il n'y paraît, le roman traîne en longueur malgré un apport de coke ou une montée d'instinct maternel. Oui, ces deux ingrédients peuvent détonner l'un avec l'autre mais sont pourtant les rares ressorts dramatiques d'une deuxième partie fort longuette.
La fin sur le blog
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