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Critique de JIEMDE


Une réussite !

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un polar aussi bien ficelé et à l'intrigue totalement crédible et cohérente. Avec Les chemins de la haine, Eva Dolan réussit à nous tenir en haleine pendant 450 pages dont pas une n'est de trop !

À Peterborough, dans l'Est de l'Angleterre, les migrants des pays de l'est ne sont pas à la fête. Sitôt arrivés et sitôt alpagués par les gangmasters locaux qui leur promettent le gîte et le couvert en échange d'un travail dans le bâtiment. Derrière la promesse d'une épargne à venir pour bâtir un avenir meilleur, la réalité est toute autre : parqués dans des baraquements insalubres, exploités du matin au soir sans contrepartie financière, tout juste nourris, privés de liberté. Et parfois, en cas de velléité de rébellion, battus à mort.

Alors quand l'un d'eux est retrouvé carbonisé dans l'incendie d'une cabane de jardin qu'il squattait, puis un autre déchiqueté sous les roues d'un train, c'est naturellement vers ce monde à part - que tous les bons Anglais ont sous les yeux mais qu'ils préfèrent ne pas voir - que le sergent de police Zigic va se tourner.

L'intrigue est remarquablement déroulée, sans artifices ni twists à deux balles à chaque fin de chapitre, dans un rythme particulièrement agréable - en grande partie dû aux dialogues enlevés - qui fait entrer Les chemins de la haine dans le cercles fermé des "livres qu'on ne peut pas lâcher sans les avoir terminés". Sauf qu'ici, c'est vrai.

Eva Dolan travaille ses personnages et les rend particulièrement attachants - avec une mention particulière pour Ferreira - ce qui laisse penser au début d'une série. Elle ajoute un côté social objectif et jamais moraliste, sur cette Angleterre moderne à deux vitesses et ces communautés parallèles qui tentent de survivre au coeur d'une crise qui permet le retour à un esclavage moderne, dont la société s'accommode facilement en regardant ailleurs.

Vivement le prochain !
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