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Citations sur Les Chemins de la haine (24)

Elle avait toujours eu envie de travailler dans un bureau. Avoir un ordinateur, un téléphone, porter un tailleur élégant et déjeuner à sa table comme faisaient les femmes dans les publicités. Elle ne savait pas trop ce qu'elle ferait dans un bureau, mais soupçonnait pas mal des gens qui y travaillaient de ne pas trop le savoir eux non plus. Ils déplaçaient des papiers d'un endroit à un autre, jouaient à leur ordinateur.
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Combien d'hommes Tombak logeait-il au total ? Six dans la première pièce à l'entrée de la maison, sans doute six de plus dans la pièce d'en face et dans chacune des chambres. Une bonne trentaine de personnes entassées dans un espace conçu pour la famille nucléaire classique des années 70. Chacun lui versant 90 livres par semaine, sans compter les petits suppléments qu'il arrivait sans doute à leur soutirer.
(…)
[Mais] Tombak n'était pas seulement leur logeur. La maison lui appartenait, mais aussi les hommes. Non seulement il leur faisait payer le gîte et le couvert, mais il se chargeait de les placer chez les employeurs, et il contrôlait leur salaire, décidant quand il leur était versé et combien ils recevaient. Les horaires de travail étaient irréguliers et imprévisibles, et personne ne restait au même endroit assez longtemps pour savoir exactement combien le travail était censé rapporter. Tombak s'enrichissait sur leur dos et ils lui en voulaient, mais la situation était la même partout.
(p. 99 & 107)
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- Les familles peuvent être bizarres. (…) Peut-être qu'il y avait des tensions entre eux et qu'il ne voulait pas que sa famille le retrouve. Tu sais aussi bien que moi qu'il y a des centaines de bonnes raisons pour se brouiller avec sa famille.
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- T'es pas catholique ?
- Je l'étais, dit-elle en commençant à traverser le parking. Et puis j'ai grandi.
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Ils passèrent devant une enfilade de lits où un médecin effectuait sa tournée. Il conduisait un petit groupe d'étudiants, plus de femmes que d'hommes, qui l'observaient très attentivement réduire les patients à de vulgaires quartiers de viande malade en parlant d'eux comme s'ils n'étaient pas là.
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Derrière la maison, existait un dédale d'extensions illégales et de garages qui étaient reconvertis en logements pour les travailleurs immigrés trop fauchés pour se payer un lit dans une vraie maison. Officiellement, la mairie désapprouvait. Mais il devait y avoir une tolérance tacite. Il était bien plus économique de faire comme si de rien n'était que de mettre à disposition des logements avec l'argent public. Et tant pis si des gens se faisaient extorquer et vivaient dans des endroits insalubres.
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- Ecoutez, j'ai purgé ma peine et je retournerai jamais dans ce putain d'endroit. Je connaissais pratiquement pas ce [mec], pourquoi je voudrais le tuer ?
- A vous de nous le dire.
- C'est du harcèlement.
- C'est une enquête criminelle (…). Et quand on a un pyromane récemment libéré avec des tendances racistes…
- Je suis pas raciste, cria Renfrew. Bordel de merde, ma mamie est Belge !
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- Vous n'êtes pas anglaise, si ?
- Je suis née au Portugal. J'avais sept ans quand on est arrivés.
- Y avait pas de travail là-bas ?
- Disons que les opportunités étaient rares. (…) On est allés à Spalding d'abord, et quand mes parents ont mis assez d'argent de côté, on est venus s'installer ici.
- Et ils travaillent, vos parents ?
- Oui, dit Ferreira en allumant sa cigarette. Ils ont un pub.
- Ça leur a bien profité de venir ici, on dirait.
Ça leur a bien profité, se répéta intérieurement Ferreira. En trimant seize heures par jour, sept jours sur sept, son père dans les champs, sa mère dans des entrepôts gelés ? En vivant deux ans dans une caravane, puis cinq ans dans un trou à rats, elle et ses trois frères cadets entassés dans une chambre ?
- Ils doivent être fiers de vous, d'être rentrée dans la police.
- Ça a été quelque chose pour eux, oui.
- C'est toujours vous qu'on envoie quand un immigré est tué ?
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Ceux qui partaient tenter leur chance à l'ouest préféraient ne pas faire le voyage seuls : ils demandaient autour d'eux jusqu'à tomber sur l'ami du cousin de quelqu'un, lui aussi décidé à partir. Ils faisaient alors équipe pour la traversée en bus, longue et monotone, de l'Europe et de la Manche. Ils dormaient à quelques centimètres l'un de l'autre, buvaient, jouaient aux cartes, évoquaient les montagnes d'argent qu'ils allaient se faire, la maison et la voiture qu'ils s'achèteraient. Ils se berçaient de rêves pour calmer l'angoisse qu'ils sentaient croître dans leurs tripes à mesure qu'ils s'éloignaient de chez eux. Deux jours ainsi passés ensemble, et ils devenaient comme des frères de sang.
Jusqu'à ce que, une fois parvenus en Angleterre, l'un des deux réalise que l'autre ne partageait pas la même conception du travail.
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Ils l'avaient mise en garde. Sa mère lui avait dit ce qui arrivait aux filles qui partaient pour être serveuses en Angleterre. La cousine d'une de ses collègues de travail avait perdu sa fille comme ça. Elle n'avait appris ce qui lui était arrivé que lorsque la police de Londres l'avait appelée un matin, sans crier gare, pour lui annoncer que sa fille avait été retrouvée dans un parc, la gorge tranchée.
Cette fille méritait ce qui lui était arrivé, avait dit la mère d'Emilia. Elle n'avait qu'à pas partir mener cette vie-là.
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