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Critique de RomansNoirsEtPlus


Si je n'avais pas été conquis par ma précédente lecture de l'auteure anglaise, j'avoue que ce roman qui ausculte sous le couvert d'un roman policier de belle facture , la condition de ces travailleurs étrangers, attirés par les sirènes de l'Europe occidentale et celles du Royaume Uni en particulier , apporte une nouvelle saveur à un récit parfaitement maîtrisé.
Situé à Peterborough, dans l'Est de la Grande Bretagne, le roman nous entraîne dans ces quartiers périphériques, où les travailleurs immigrés de toutes origines , rêvant d'un avenir meilleur, se retrouvent entassés, qui dans des hôtels tout juste salubres tenus par des marchands de sommeil , qui dans des refuges provisoires, en attendant la bonne fortune, qui se fait cruellement attendre.
C'est justement dans un abri de fortune, plus précisément un abri de jardin , qu'est retrouvé le corps carbonisé d'un homme d'origine estonienne.L'inspecteur Dushan Zigic et sa collègue Mel Ferreira , qui font partie de la Section des crimes de haine , vont tenter de retrouver la trace du meurtrier , car assurément l'incendie est d'origine criminelle.
Leurs investigations vont leur faire découvrir la misère ordinaire de ces hommes et femmes venues ici pour fuir la misère de leurs pays respectifs, pour se retrouver quelques années plus tard dans une précarité permanente attisée par cette crise économique qui les frappe de plein fouet , les transformant en cibles idéales pour des profiteurs dénués de tout scrupule et de toute humanité.
Il faut avoir le coeur bien accroché quand on s'enfonce dans les coulisses peu reluisantes de ce monde des travailleurs immigrés. Ces esclaves d'un nouveau genre, à la merci de celui qui les emploie, pour un salaire de misère , pour réaliser des travaux pénibles par tous les temps. Employés dans un pays qui se dit civilisé alors qu'ils sont moins bien traités et moins bien considérés que des animaux…
Mi roman social mi roman policier, l'auteure britannique ne nous cache rien de cet univers-là, bien loin d'une fiction même s'il se déroule dans un roman et non dans un essai documentaire. Il fallait pour cela des personnages forts et Zigic et Ferreira sont de ceux-là. Des immigrés eux aussi qui ont dû trouver leur place et la mériter. On suit donc leurs investigations dans cet univers où l'omerta est la règle et la peur le régime qui prévaut dans cette jungle du prolétariat immigré. le scénario, bien construit, nous embarque chaque page un peu plus loin vers les racines d'un racisme ordinaire, qui va vite se transformer en une haine farouche de l'autre, cet étranger qu'il est bon d'éliminer avant qu'il ne se reproduise.
Un témoignage nécessaire.

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