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Critique de Maelou01


Cette immersion au coeur d'une secte autrichienne à travers les yeux d'une enfant est éprouvante et dérangeante. La toxicité des adultes est décrite mais jamais nommée. La pédophilie, les addictions, les violences physiques, la manipulation psychologique, sont des actes du quotidien au même titre que les pique nique sur l'herbe, les jeux et les cours d'arts plastiques. Des scènes distordues (même intensité monocorde dans la narration mais description de faits malsains et traumatisants) restent gravées comme celles de la balle aux prisonniers, du confinement après la catastrophe de tchernobyl ou le tournage d'un film à la manière du dictateur de Charlie Chaplin.
Le style léger et le vocabulaire de l'enfance semble nier l'innommable dans le seul but de le dénoncer violemment.  C'est efficace, révoltant et brillant. Georgia Doll conclue son roman par ces 5 mots : "Les mots n'existent pas" comme un puissant cri de frustration. Grandir sous emprise par procuration me laisse quant à moi bouleversée.
Résumé :
Fortuna est la vaste propriété où vivent les recrues de la Kommune, une structure communautaire dominée par la figure de Kong, ancien instituteur devenu gourou. Dans cette presque forteresse séparée de la campagne autrichienne par de hauts murs, on prône en ces années 1980 un mode de vie alternatif, renversant capitalisme et famille nucléaire, encourageant la libération par la pratique artistique. En réalité, dans ce monde clos, Kong règne par un mélange de séduction et de punition, soumettant ses disciples à une hiérarchie arbitraire où la place de chacun peut basculer à chaque instant.
Dans ce lieu qu'elle n'a pour ainsi dire jamais quitté, une petite fille, Loly, joue son existence avec toute la gravité des enfants, sa propre place dans le système reflétant celle de sa mère Ariane, l'une des premières adeptes de Kong, qui s'est trouvée progressivement déclassée et séparée de sa fille.
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