Petit monde

Loly grandit dans une structure fermée, auprès de Bal, son ami, partagée entre le respect des consignes qui déterminent le classement des individus dans leur groupe d'âge. Malheur à celui qui déçoit, il sera relégué en fin de liste. Il suffira parfois même de juste déplaire à Kong, le chef suprême pour être en disgrâce. le monde est ainsi ordonné, il n'existe pas d'autre vérité.
Mais Loly grandit et au cours des quelques années que parcourt le roman, le regard s'affute et le conditionnement ne suffit plus pour accepter les contradictions qui pointent.

Il y aurait beaucoup à dire sur le fonctionnement de ce qui n'est autre qu'une secte, dirigée par un gourou qui a bien compris comment, à partir d'une théorie angélisme de la communauté, tirer partie de l'emprise qu'il exerce sur ses disciples.

Le regard d'un enfant qui sait reconnaitre que le roi est nu est plus clairvoyant que celui des adultes qui jouent le jeu. Mais il est si difficile de reconnaître que l'on s'est fourvoyé. Et si facile de se laisser piégé.

Le propos est interessant mais l'écriture manque de relief. Et si l'on constate facilement l'évolution de la pensée de l'enfant, le style reste monocorde jusqu' la fin. Dommage car ce premier roman développe un sujet intéressant et original.

208 pages Rouergue 16 août 2023
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Les romans sur le thème des sectes me mettent toujours mal à l'aise. Chaque fois je me dis : mais pourquoi ? Pourquoi ces gens restent? Qu'est-ce qui les attirent, les fascinent chez ce genre de gourou complètement barré? Comment ils en viennent à accepter ça ? Autant de maltraitance ?
Bon, je n'ai pas la réponse à mes questions, je ne comprends toujours pas. À moins d'être fragile, vulnérable ou pervers. Ou un enfant qui n'a connu que ça. C'est le cas de Loly, notre petite héroïne. Née d'une mère complètement paumée, embrigadée dès son adolescence, Loly grandit dans une atmosphère incestueuse, une promiscuité sexuelle permanente, dans la violence (surtout psychologique) quotidienne, la domination par l'humiliation. Petit à petit, par à coup, Loly va cependant prendre conscience, depuis sa taille d'enfant, des disfonctionnements, des contradictions qui régentent sa communauté. Son amitié avec Bal, si particulière, si belle, y est pour beaucoup.
J'ai été touchée par Loly, par Bal, par Benji, par Ariane aussi (et j'ai toujours envie de mettre dans un cachot au fond de l'eau les individus de l'espèce de Kong). Pourtant la fin m'a un peu déçue, un peu précipitée.

Loly vit dans un vase clos, loin du monde réel. Elle fait partie de la Kommune, une structure communautaire dirigée par Kong. le Mâle Alpha.

Loly vit dans une secte. Kong en est son gourou. C'est lui qui décide de tout, selon ses humeurs et son bon vouloir. Les enfants ne connaissent par leur père et tous rêvent d'être un élu, l'enfant de Kong.

Pendant quelques temps, Loly sera une de ses préférées. Jusqu'à ce que Kong se lasse. Mais Loly ne comprend pas ce changement.

Loly n'a jamais connu que ce petit monde. Elle ne connait pas l'extérieur mais elle se rend en compte, au fur et à mesure qu'elle grandit que son petit monde est étrange. Peu à peu, elle ouvre les yeux pour s'émanciper de l'emprise de Kong.

Georgia Doll signe un premier roman intéressant, qui se lit facilement et de manière fluide. Elle décrit très bien l'emprise, le culte de la personnalité et la tyrannie de Kong. le roman n'est jamais malaisant. Mon seul bémol est qu'il reste trop en surface. J'aurai aimé des personnages plus profonds et qu'elle tire les conclusions de ce qu'elle raconte, qu'elle nous amène avec elle au plus près de la secte, de Kong et de Loly.

C'est d'abord cette couverture étrange qui m'a attirée vers le premier roman de Georgia Doll, puis lorsque j'ai découvert le sujet du livre j'ai succombé.

Fortuna est une communauté dominée par Kong, le gourou. Loly et Bal sont deux jeunes enfants qui y vivent enfermés. A travers leur histoire on découvre leur vie au sein de cette secte à la hiérarchie subjective et aux moeurs particulières.

La tension monte. Ou plutôt on l'imagine et on l'attend, car les anecdotes restent de même intensité. L'autrice n'a pas misé sur le voyeurisme, ce qui est positif, mais l'histoire aurait mérité d'être plus déroutante. le coeur du roman se situe dans la lutte entre Emprise contre Individualisme.

J'ai trouvé le texte décousu, semblable à un patchwork de scènes sans connexion. L'échantillonnage crée de la distance et rend le récit froid exempt de sentiments, interdisant la compassion. le manque d'intimité avec les personnages aboli la force du texte.

Le thème était prometteur mais la forme ne m'a pas convaincue. Cela reste un roman intéressant qui se lit facilement et j'aurai plaisir à lire vos impressions de lecture, qui sont/seront peut-être toutes autres.

'Petit monde' décrit le quotidien d'une secte vu à travers les yeux de la petite Lolly. Kong en est le gourou. Les années passent et on voit la petite Lolly grandir, empêtrée dans l'incompréhension de ce qui pourrait faire plaisir à ce lunatique Kong. Dérives sexuelles, emprise, endoctrinement... Tout dans ce livre met mal à l'aise. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment compris le message que l'autrice à souhaité faire passer. La fin est abrupte et je suis passée à côté. Les récits sur les milieux sectaires m'intéressent mais il m'a manqué quelque chose pour m'accrocher. Je garde un goût âpre en bouche pour l'inconfort de ma lecture. Ce livre n'a pas réussi à m'atteindre.

Un ouvrage malaisant qui aurait pu être dirigé autrement

Je ne peux pas dire que j'ai pris plaisir à le lire ou que j'en ai retiré quelque chose de fort en terme d'émotion ou de réflexion...

Il est tout de même bien écrit et se lit très facilement, le thème, en revanche, est difficile ; il parle d'une secte où règne un gourou totalement malsain (emprise psychologique, abus sexuels, pédophilie, violence, manipulation...) et qui soumet ses adeptes à agir comme lui tout en étant totalement sous contrôle.

La secte fonctionne à l'adoration et à la peur que suscite Kong (le gourou) avec un système de hiérarchie subjectif et tordu.

Kong prône un mode de vie artistique selon ses exigences - souvent contradictoires- ainsi qu'une vie en tant qu'"interne" contre les "externes" (les gens du dehors), et contre la société (quand cela l'arrange, il fait des exceptions en toute contradiction, encore).

L'histoire suit Loly, petite fille ayant grandi dans la secte, qui au fur et à mesure observera le fonctionnement de son univers sans vraiment comprendre le mal qui y sévit, mais ressentira un malaise grandissant à force d'évènements choquants et traumatisants. Son ami Bal avec qui elle a un lien particulier lui permettra d'aiguiser ses ressentis jusqu'au jour où sa mère, une des plus anciennes adeptes - qui finira écartée du groupe - vient "l'enlever".

À la fin, on retrouve Loly et Bal quelques années après, sans savoir clairement où en est leur vie ni ce qu'il adviendra de leur relation.

Ce livre était assez éprouvant à lire, sans émotion ou ressenti autre que du dégoût pour ce que subissent les adeptes.

Globalement le livre s'articule autour des moments de vie de cette secte à travers l'oeil de Loly et parfois, de sa mère ou de Bal, et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ni aux relations qu'ils ont pu créer tant elles sont dominées par la malsanité.

J'espérais que le dénouement soit un peu lumineux, plein d'espoir ou avec un approfondissement de la relation de Loly et Bal ou de Loly et sa mère, sauf que non.

Je pense qu'un récit documentaire ou autobiographique m'aurait plus intéressée avec ce type de sujet.

Ce n'est pas un mauvais livre, mais j'étais soulagée de le terminer...

Roman passionnant malgré le sujet… on a du mal à comprendre une telle soumission collective, en tout cas concernant les adultes.

La distance émotionnelle maintenue par l'auteur m'a rendu la lecture supportable.

Les personnages de Loly et Bal sont touchant, on aimerait qu'une belle vie soit encore possible pour eux à la fin mais ce n'est pas le cas hélas. le sujet est traité de manière réaliste mais déprimant, et cette fin rapide, décevante, me fait un peu regretter d'avoir enduré tout ça :-/

Années 80. Dans une vaste propriété nommée Fortuna sont rassemblés des recrues dirigées par Kong, un ancien instituteur devenu gourou. Dans cet endroit isolé du monde, caché derrière de hautes murailles qui lui donnent une allure de forteresse, le groupe prône un mode d'existence détaché du capitalisme, encourageant la pratique de l'expression par les arts. Malgré cette apparente sérénité, le maître fait régner une discipline rigoureuse, alternant les punitions et les récompenses, soumettant chacun à une hiérarchie fragile, qui peut basculer sans crier gare. Dans ce monde abrupt, on découvre Loly, une gamine dont la mère n'est autre qu'une ancienne disciple de Kong. A travers son regard, Georgia Doll analyse cet univers à nul autre pareil, avec ses tiraillements, ses ambiguïtés, sa lutte incessante entre loyauté envers la communauté et désir de mener ses envies ailleurs. Outre une dénonciation des absolutismes, l'auteure passe ici au crible les exactions en tous genres, les dérives autoritaires et les limites du tolérable. Elle parle également de l'amitié qui unit l'enfant à un petit garçon de son âge, tous deux enferrés dans la même histoire. Enfin, elle interroge sur le consentement face à l'autocratie et analyse les ressorts qui peuvent amener certains à se comporter de manière bien plus cruelle que leur mentor.

Cette immersion au coeur d'une secte autrichienne à travers les yeux d'une enfant est éprouvante et dérangeante. La toxicité des adultes est décrite mais jamais nommée. La pédophilie, les addictions, les violences physiques, la manipulation psychologique, sont des actes du quotidien au même titre que les pique nique sur l'herbe, les jeux et les cours d'arts plastiques. Des scènes distordues (même intensité monocorde dans la narration mais description de faits malsains et traumatisants) restent gravées comme celles de la balle aux prisonniers, du confinement après la catastrophe de tchernobyl ou le tournage d'un film à la manière du dictateur de Charlie Chaplin.
Le style léger et le vocabulaire de l'enfance semble nier l'innommable dans le seul but de le dénoncer violemment.  C'est efficace, révoltant et brillant. Georgia Doll conclue son roman par ces 5 mots : "Les mots n'existent pas" comme un puissant cri de frustration. Grandir sous emprise par procuration me laisse quant à moi bouleversée.
Résumé :
Fortuna est la vaste propriété où vivent les recrues de la Kommune, une structure communautaire dominée par la figure de Kong, ancien instituteur devenu gourou. Dans cette presque forteresse séparée de la campagne autrichienne par de hauts murs, on prône en ces années 1980 un mode de vie alternatif, renversant capitalisme et famille nucléaire, encourageant la libération par la pratique artistique. En réalité, dans ce monde clos, Kong règne par un mélange de séduction et de punition, soumettant ses disciples à une hiérarchie arbitraire où la place de chacun peut basculer à chaque instant.
Dans ce lieu qu'elle n'a pour ainsi dire jamais quitté, une petite fille, Loly, joue son existence avec toute la gravité des enfants, sa propre place dans le système reflétant celle de sa mère Ariane, l'une des premières adeptes de Kong, qui s'est trouvée progressivement déclassée et séparée de sa fille.

Loly, jeune fille d'une dizaine d'année, nous pousse les portes d'une secte (imaginaire semble-t-il) : la Kommune. Elle a 10 ans et vit depuis toujours là bas. Cette secte rejète le capitalisme et prône l'art ainsi que l'ouverture du couple. Nous voyons comment peut se créer une secte, comment elle perdure et comment les adeptes donneraient tout pour un peu de reconnaissance du chef. le tout est donc partagé du point de vue d'une enfant, ce qui rend l'histoire plus effrayante. Toutefois, même si je suis plutôt bon public, surtout sur ces thématiques difficiles, cela est resté trop en surface pour moi. J'aurais aimé que certains sujets soient creusés davantage dont notamment la fin. Un bon bouquin, noir évidemment, surtout pour ceux qui n'ont jamais lu sur la thématique !