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Critique de SophieChalandre


Un passionnant ouvrage sur le peintre du paysage visionnaire Jacob van Ruisdael (seconde génération des grands maîtres hollandais du 17è siècle). Présenté par thème (l'animation végétale, l'entrée en forêt, le chemin-le vent…), Jean-Philippe Domecq nous donne accès aux interprétations de l'un des plus grands peintres paysagistes.

Art discret aux apparences tranquillement solitaires, d'une légèreté éblouissante, Ruisdael y laisse pourtant frémir les inquiétudes : arbre mort, vanité du monde, ciels immenses et impérieux qui inspirèrent tant Turner (bon sang ces cieux de Ruisdael), "de la peur au calme", entre tempête, torrents, moulins à vent à fleur d'eau, intimité d'un cimetière et lumière tamisée d'obscurité.

Jeux de diagonales, horizons accompagnés de la verticalité des forêts ; panthéiste, la nature de Ruisdael semble "saisie de l'intérieur" nous intime l'auteur. Car il s'agit bien d'intériorité et d'homme, d'ennui des hommes, de source du regard d'homme et de celui de Ruisdael. Miroir du monde, où le recours à la réalité est moins pressant que l'appel de l'imagination : avec Ruisdael, "l'art du paysage nous montre la nature au-delà de nos reflets intérieurs, et il montre quelques reflets de ce qui est au-delà de la nature".

Le livre se clôt sur un texte de Goethe, "Ruisdael poète", puisque sa peinture inspirera plus tard les plus tumultueux romantiques.
D'une séduction redoutable, la lyrique peinture de van Ruisdael est d'une exquise beauté philosophique.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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