Quand je pense à une mort idéale, je m'imagine sur un banc face à l'océan, ou derrière la vitre d'un bar en bord de mer. Seul.
La rivière est calme à nouveau. Rien ne s’est passé. C’est un endroit pour se convaincre que rien n’arrive : c’est ce que je viens chercher chaque été.
J’ai besoin de voir l’eau. La mer ou un fleuve de préférence, un lac à la rigueur. Ça m’est venu avec le temps. Ce besoin de sentir l’eau à proximité, sous mes yeux quand j’ouvre la fenêtre.
pour nous, vivre en paix est normal. Peut-être nous manquera-t-il toujours quelque chose : une épreuve partagée qui donnerait à notre vie sa valeur. La maladie isole. Seule la guerre rassemble.
Des années durant, je me suis replié sur la musique, comme à l'abri.
J'aime le clair-obscur, et le silence, l'existence au-dehors tenue à distance par les murs épais.
La vie me fait peur. J'en redoute les lubies, les exigences imprévisibles.
Il va me falloir agir, justifier ma présence en ce monde.
Nos vies seront exigeantes et nobles, détachées des plaisirs immédiats ; nous chercherons dans le passé des traces d'un monde idéal, dont la new wave se fera l'écho, à grand renfort d'accords mineurs : nous lui confierons notre inquiétude. Elle transfigurera nos faiblesses.
Des années durant, je me suis replié sur la musique, comme à l’abri. Puis des enfants m’ont dit : nous ne dansons pas sur ta musique, nous dansons sur tes mots.