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Critique de GaletteSaucisse


Ça débute quatre mois après l'Armistice. C'est l'histoire d'un mec qui s'appelle Jacques. Jacques, il s'est marié Hélène, veuve d'André, tué en '17 pas loin de Craonne. du coup, tous les deux décident de s'installer dans le bled d'où est originaire Hélène, Crécy, dans l'Aisne, pas loin de Craonne non plus.

Sauf que, si tu as bien suivi tes cours d'histoire au collège, tu sais que l'Aisne a pas mal douillé pendant la Guerre de Quatorze. du coup, comme elle a moyen envie de se peler les miches dans sa maison qui n'est plus qu'un tas de gravats, Hélène décide de rester à Paris.

En même temps, je la comprends. Surtout qu'à l'époque, à Paris, y'avait pas encore de bobo-hipsters qui jouent au molkky en écoutant Feu!Chatterton dans le Bois de Vincennes.

(Ouais, j'aime bien les clichés.)

du coup, Jacques reste à Crécy et s'occupe de reconstruire la maison, et tant qu'à faire les petites baraques des environs. Pratique, vu qu'il est architecte.

Sauf que peu à peu, Jacques apprend qu'André – le premier mari d'Hélène, si tu as bien suivi – était complètement délaissée par sa femme, qui s'est rendue compte que, les caresses des matous, c'est cool, en fait. Et Jacques prend conscience de ça quand il tombe sur les lettres désespérées du pauvre gars, allant jusqu'à maudire celle qu'il aime pourtant plus que tout. Et Jacques se rend compte qu'Hélène est quand même une sacrée salope.

En gros, l'histoire, c'est ça. Ça donne pas vraiment envie, mais tant pis, je ne sais pas comment la résumer autrement.

Alors, si tu as la curiosité nécessaire pour aller sur la page Babelio du livre, tu verras, en tout petit, l'étiquette « fantastique ».

T'excite pas le burnous, l'aspect fantastique du bouquin n'est que sur une quinzaine de pages.

Pourtant, c'est un super livre. Un de mes préférés, oserais-je dire ?

Oui, j'ose. Un de mes préférés.

On a une écriture très agréable et des idées conformes aux miennes, donc, oui, j'aime bien ce livre.

Surtout qu'au-delà du roman, on a une question qui se pose, qui est la suivante :

Une veuve de guerre peut-elle convoler après la mort de son mari ?

Si tu connais bien les opinions de Roland sur le sujet de la mémoire, tu connais la réponse.

Parce que s'il y a un truc sur lequel il déconne pas, c'est bien ça. Il va même jusqu'à maudire ouvertement ceux qui auraient la mauvaise idée d'oublier les morts.

D'où le portrait au vitriol de l'ingrate Hélène, qui se réchauffait dans les bras de son amant – Jacques, hé oui… - tandis que son bonhomme de mari se gelait les couilles dehors.

On est en droit de se dire que Roland pousse le bouchon un peu trop loin, surtout qu'après tout, c'est humain de vouloir retrouver l'amour après un deuil pas très fun. Vivre sans tendresse, on ne le pourrait pas, et cætera, je connais la chanson.

Moi, j'ai beaucoup aimé le livre. Pour tout vous dire, la mémoire, en général, mais particulièrement par rapport au sacrifice des soldats de 14 – je ne sais pas pourquoi cette prédilection, c'est peut-être l'omniprésence de la moustache qui m'émeut – me touche beaucoup. J'ai donc eu trois-quatre bonnes crises de larmes en lisant ce bouquin, ce qui est à chaque fois un réel plaisir.

Je ne peux donc, en conclusion, que vous encourager à lire le Réveil des Morts, qui est un véritable chef-d'oeuvre. Même s'il n'est plus édité, vous devriez le trouver à bas prix sur des sites de petites annonces. Ou au pire en format numérique, si vous êtes des hérétiques.
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