Avant toute chose, merci à X. pour ses précieux renseignements!
"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, on va parler d'une BD poursuivant l'histoire d'une série animée de notre enfance. Ce travail est signé
Xavier Dorison,
Denis Bajram,
Alexis Sentenac,
Brice Cossu et Yoan Guillo. Vous êtes prêts? Goldorak go!
Or donc la Terre vit désormais en sécurité, débarrassée de la menace de ceux de Véga... jusqu'au jour où un Hydragon, le plus terrible des Golgoths, attaque Tôkyô! Seuls Actarus et Goldorak peuvent l'arrêter! Mais comment joindre le vaillant guerrier, parti il y a des années vers sa planète natale? Accours vers nous, prince de l'espace, viens défendre notre Terre, elle est en danger!
-Ah d'accord. Rédiger toi-même est devenu démodé, autant tout piquer dans les génériques, hein? Bravo, Déidamie, c'est du propre!
-"Lââ veunir du genre hummain, tu l'as dans tes mmaaaaains..."
-Quelqu'un connaît plus fort que "consternation"? moi, je sais plus, là... encore que ç'aurait pu être pire: elle aurait pu déclamer...
-"Viens défendre notre Terre de justice et d'amouuuur!"
-Ah, mais c'est pas vrai! tu regardes jamais les infos ou quoi?! Bon, bah, puisqu'elle est occupée à rejouer les karaokés de Japan Expo, je vais commencer. Je suis Méchante Déidamie et j'ai pas aimé!
J'ai pas aimé l'humour démodé! Etait-il vraiment utile de représenter Alcor en sale petit harceleur sur son lieu de travail? Qu'est-ce que ça apporte à l'histoire? Faut-il en conclure qu'Alcor est un abruti ordinaire? Pourquoi salir un héros?
-Oui, j'avoue que je n'ai pas compris ce choix... Sinon, j'ai été très agréablement surprise par la qualité du graphisme! le dessin des persos est modernisé, dépoussiéré, je me retrouve devant les héros de mon enfance à la mode du XXIe siècle!
-Le XXIe siècle... ça me dit quelque chose... on n'a pas rendez-vous avec quelqu'un, dans ce siècle? Quelqu'un qui doit revenir?
-Arrête les hors-sujets, Méchante Déidamie. J'ai trouvé les planches élégantes, lumineuses! J'ai eu l'impression de lire une fusion entre le comics, le manga et la BD franco-belge, une fusion qui exploitait le meilleur de ces trois supports!
-Mouais, mais je regrette que l'ordre de lecture des bulles ne coule pas de source! Plusieurs fois, j'ai buté sur l'agencement logique des phylactères.
-Et côté scénario, j'avoue que j'ai été soulagée par les éclaircissements de certaines zones d'ombre...
-C'est-à-dire?
-A la fin de la série animée, Actarus part avec sa soeur Phénicia "reconstruire Euphor". Reconstruire une civilisation pour et par deux personnes seulement, tu m'expliques comment c'est possible? le scénario prévoit quelque chose là-dessus que je trouve habile!
J'ai beaucoup aimé aussi de voir Goldorak abîmé, terni, cabossé: j'ai trouvé que cela renforçait le lien entre le fan et la machine de fiction: tous les deux ont vieilli et portent les stigmates du temps. Actarus lui-même ne va pas bien, chevelu et barbu comme un Thorgal déprimé.
-Ca tombe bien, que tu parles de scénar', Déidamie! J'en profite pour dire que la mauvaise foi, ça m'énerve!
Phénicia ment quand elle dit à Alcor qu'elle n'a jamais éprouvé quoi que ce soit pour Actarus. Prends-moi pas pour une imbécile!
-Oui, choix discutable...
elle aurait pu jouer la carte de la franchise et déclarer qu'elle avait renoncé à Actarus et vaincu ses sentiments... j'aurais trouvé ça plus grandiose, plus héroïque.
Mais peut-être qu'en réalité elle admet qu'elle a ressenti une attirance avec son "Je ne sais pas de quoi tu veux parler" ironique? Peut-être qu'elle se moque d'elle-même?
-C'est pas très limpide! Et ledit Actarus
aurait rencontré l'amour de sa vie, je n'ai pas compris d'où ça sortait! On ne la voit jamais, sa femme!
-Ah! là, tu as tort, Méchante:
Aphélie apparaît dans la série animée. Cependant, je suis d'accord avec toi: un petit flash-back aurait été le bienvenu!
-Voilà! Un flash-back, ç'aurait été appréciable! En plus, depuis le temps que je rêve d'une histoire d'amour avec Actarus...
-Quoi?
-Hein?
-T'as dit quoi, là, Méchante Déidamie?
-Mais rien,
Jeanne d'Arc! Va te laver les oreilles avant que leur fumet n'attire Winnie l'ourson!
-Bref, la BD joue dans tous les registres, le drame, l'épopée, la comédie... et évite le piège du manichéisme: le méchant, somme toute, est celui qui tord la réalité pour la faire correspondre à ce qu'il veut y trouver. L'oeuvre s'abstient également de niaiserie avec une conclusion joyeuse et mélancolique.
Goldorak n'est pas parfait, certes, mais il n'en reste pas moins un travail splendide, spectaculaire et intelligent. Bravo à l'équipe!
Une dernière chose... je soupçonne la présence d'un tout petit clin d'oeil à One Piece. L'avez-vous vu?"