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Critique de Laureneb


"L'enfer, c'est les autres", aurait pu écrire Dostoïevski avant Sartre...
Oui, car même après sa mort, il faut supporter les bassesses, les compromissions, l'hypocrisie, les conventions sociales. On n'a pas de repos entre morts au cimetière, puisque chacun discute, se rend visite, joue aux cartes avec ses voisins de fosse. Il faut cependant se méfier de l'odeur, de la puanteur qui arrive par effluves. Et, peu à peu, la conscience s'éteint en six mois, les dernières lueurs de conscience étant la répétition de "bobok, bobok" avant de se taire définitivement.
C'est plus féroce que véritablement humoristique, même si entendre les morts vouloir littéralement se mettre à nu pour enfin arrêter de respecter les normes est savoureux. Féroce, oui, car les hiérarchies sociales se maintiennent. Et puis, une ombre plane sur le Narrateur. Je ne sais pas à quel point c'est en partie un autoportrait, mais dans plusieurs de ses nouvelles Dostoïevski présente un écrivain qui a du mal à vendre ses oeuvres, qui n'est pas compris par la critique, et qui est obligé de prostituer sa plume en quelque sorte en acceptant des textes de commande. Dans les dernières lignes de la nouvelle, les morts parlent de ceux qui vont bientôt les rejoindre, notamment un écrivain et un rédacteur en chef, alors même que le Narrateur projette de vendre à un journal ce qu'il a entendu dans le cimetière et qu'il s'éloigne en toussant...
Il ne fait pas bon être écrivain dans les nouvelles de Dostoïevski...
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