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Critique de Laureneb


Il suffit à Dostoïevski de quelques pages pour évoquer tout un monde, peindre tous les vices d'une société, mais aussi condenser certaines de ses thématiques de prédilection. On lit d'abord la description qui pourrait être comique de la société très hiérarchisée avec tous ces fonctionnaires, ces provinciaux, ces hommes d'affaires qui font littéralement la cour à ceux qui sont placés plus haut qu'eux, dans l'espoir d'en retirer quelque chose et d'avancer eux-mêmes dans la carrière. Oui, cela pourrait être comique, et cela évoque d'autres nouvelles de Dostoïevski. D'autant plus qu'ici, les hommes – les adultes – sont réunis autour du prétexte d'une fête pour enfants, d'une distribution des cadeaux, tout en discutant entre eux.
On retrouve la finesse des analyses psychologiques de Dostoïevski des sentiments enfantins – adjectif que je n'emploie pas dans le sens péjoratif de niais : il montre bien la rivalité des enfants entre eux, leur cruauté, mais aussi la tendresse et la douceur de certains. Comme chez les adultes, il peut y avoir du harcèlement, de la bassesse, un souci des classes sociales – ce que l'on retrouve dans l'Idiot ou dans les Frères Karamazov.
Toute la nouvelle est construite sur l'opposition entre les sentiments extrêmes des enfants - que ce soit dans l'envie ou dans l'amitié - et les froids calculs des adultes. Et c'est un marchandage, une négociation qui s'engage, dont le prix n'est autre qu'une fille de onze ans... Oui, cela fait froid dans le dos.
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