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Critique de DragonLyre


Par-delà cette superbe couverture, c'est le nom de Niko Tackian qui a de suite piqué ma curiosité. Ne le connaissant alors que pour ses romans, j'avais très envie d'explorer son travail et sa plume sous une autre forme : celle de la bande-dessinée jeunesse.

Les parents de Solal et Lino ont embarqué leurs enfants dans un déménagement pour le moins extrême. Adieu la capitale, bonjour la bourgade en bord de mer, au charme désuet et aux rues désertes, dont les abords se nimbent de brume, comme dans les meilleures oeuvres de Stephen King ! En pleine crise d'adolescence, arrachée à sa vie et à ses amis, Solal est bien décidée à faire payer la note à sa mère et à son père. Mais très vite, elle nous apparaît sous un jour plus favorable, veillant de près sur son petit frère adoptif, plus solaire qu'elle, mais aussi plus tête brûlée. Peu après leur emménagement, Lino commence à avoir des visions troublantes, où la silhouette d'un jeune garçon n'a de cesse de l'implorer à l'aide. Les nuits blanches que ce spectacle lui vaut ne l'empêcheront pas de se lier d'amitié dès le premier jour d'école avec Erasmus, un élève studieux qui s'habille étrangement comme au siècle dernier. Tout ceci sous l'oeil circonspect du gardien du collège.

Cette couverture sombre, voire même glaçante, ne reflète pas forcément la véritable ambiance de ce premier tome qui se veut introductif. Niko Tackian et Soann collaborent pour nous proposer une bande-dessinée jeunesse au scénario bien huilé, à défaut d'être ouvertement original. Ils concentrent la narration sur la vie de Lino au sein d'une famille saine et soudée, ainsi que sur la découverte de son incroyable don. Côté fantastique, les auteurs tablent davantage sur la mélancolie que sur l'horreur. On ne se ronge pas les ongles, mais le coeur reste serré dans un étau à cause de ce sentiment omniprésent de fatalité et de gâchis. Les voyages spirituels de Lino dans le Noir Pays, comparable aux limbes où les fantômes errent en quête de rédemption ou d'apaisement, restent cependant inquiétants pour le public-cible, avec ces ombres qui s'effilochent, ces pupilles enflammées et ces eaux qui menacent d'engloutir le garçon à chaque instant. Les jeux de couleurs sont variés, passant des teintes glaciales de la première page à celles bien plus chaudes du quotidien. le character design est très bien travaillé, c'est frais et moderne à la fois. Les décors restent secondaires, quant à eux. Épurés au maximum, avec certaines perspectives parfois encore maladroites, ils permettent aux lecteurs de focaliser toute leur attention sur Lino et sa soeur.

Ce premier opus a pour principale fonction de camper l'univers et la manière dont Lino va gérer cette irruption du paranormal dans un quotidien à la base tout ce qu'il y a de plus banal. Il se referme sur un joli retournement de situation, que j'avais soupçonné grâce à un détail introduit en début d'ouvrage, qui nous laisse penser que les auteurs sont loin d'avoir fait le tour de la question du Noir Pays (et peut-être même des origines de leur jeune protagoniste ?). Tous les filons du genre sont présents au rendez-vous pour nous offrir un moment de lecture sympathique et abordable, apte à séduire plusieurs générations et orchestré comme l'épisode-pilote d'une nouvelle série TV. On en redemande !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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