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Critique de musaraneus


A cheval entre le récit de voyage et le manuel de psychologie de l'enfant, le témoignage que propose Michaeleen Doucleff m'a intrigué.
Lors d'une énième colère, cette mère de famille fait un jour ce constat : Entre elle et Rosy, sa petite fille de 3 ans , c'est devenu la guerre. La fillette pique des colères pour un rien, refuse d'aider à la maison, et même s'habiller pour l'école devient un motif de dispute. La mère de son côté est dépassée, ne comprend plus son enfant, le burn out maternel guette…
Mais il se trouve que Michaeleen est journaliste pour une station de radio qui l'envoi régulièrement aux quatre coins du monde. Lors d'un reportage chez les Mayas, elle assiste à une scène impensable pour elle : une ado de 15 ans, à peine levée, se met spontanément à faire la vaisselle. Quand l'autrice, qui n'en croit pas ses yeux, lui demande pourquoi, la jeune fille réponds « j'aime aider ma famille ».
Pour Michaeleen c'est le déclic. Elle décide de partir observer les interactions familiales de plusieurs groupes sociaux dont les méthodes très éloignées de celles préconisées dans son pays portent pourtant de bien plus beaux fruits.
Elle nous propose dans ce livre de découvrir l'extraordinaire autonomie des enfants Hadza, le calme et la pondération des petits Inuits, l'esprit de coopération des Mayas. Avec, à chaque fois une jolie claque à la clef. Oui Michaeleen (et nous aussi il faut bien l'admettre) faisons souvent tout de travers.
Des erreurs toutes bêtes et des idées parfois tellement simples.
Par exemple ce refus systématique que les parents occidentaux opposent aux enfants quand ceux-là veulent aider. «Non, tu ne peux pas m'aider à découper cette viande avec le grand couteau », «Non, tu ne peux pas plier le linge, il faut que ce soit bien au carré », «tu es trop petit, prend plutôt un jouet »
Des refus parfois justifiés par la peur qu'ils se blessent, (et parfois parce que nous sommes trop perfectionnistes pour déléguer !) mais qui sont contreproductifs. Car comment mieux décourager l'envie de participer d'un enfant, qu'en l'évinçant de chaque corvée ? Pourquoi ne pas plutôt lui faire une place dans l'équipe ?
Ce petit truc là, j'avoue l'avoir testé sur ma cadette (vous noterez au passage sa place dans la fratrie…) qui, à 7 ans, avait plutôt l'attitude d'un ado nonchalant, mou et renfrogné. Il m'a fallut moins de deux jours pour la mettre au boulot, et dans la bonne humeur en plus. Bluffant ! (Et vexant aussi, tant mon attitude sur-protectrice m'est apparue idiote).
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres et plusieurs points sont déjà largement étayés par des psychologues reconnus, notamment le fameux « ne jamais crier sur un enfant » qu'on retrouve dans tous les livres sur l'éducation bienveillante. C'est le point de vue qui est intéressant ici puisqu'on peut voir ce type de communication parents-enfants à l'oeuvre au quotidien au sein même des maisonnées.

S'il y a beaucoup de bonnes idées dans cet ouvrage, l'autrice, malgré tout ses efforts pour s'ouvrir au monde, reste une américaine hyper-connectée et ça se voit : le style est très marketé, avec beaucoup de répétitions inutiles, des résumés interminables… Tout ça alourdi tellement le propos que j'ai finit par zapper des passages. C'est dommage car la prise de conscience de cette mère au bord de la crise de nerfs est intéressant. de la domination du prisme occidental dans les études de nos spécialistes, au regard compétitif voir mercantile porté sur nos enfants, rien n'est adéquat, ni logique, ni même bienveillant dans la façon d'élever sa fille, apprise par Michaeleen.
Sa confrontation avec d'autres manières « d'être en famille » fait réfléchir.

Au final, toutes les solutions trouvées par cette mère en détresse, toutes les trouvailles qu'elle rapporte dans sa valise pourraient se résumer ainsi : Voir l'enfant non pas comme un petit être à part avec des besoins spécifiques (et au passage payants !) mais comme un membre entier de la famille, comme une personne.
Tiens, ça vous rappelle quelque chose ?
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