« Il livra le bon combat », inscrivit-on à sa prière, sur sa
pierre funéraire, et quoique je sois convaincu que ses dernières
pensées furent pour Baruch le Noir et Wilson le Crabe, aucun de
ceux qui le connaissaient ne se refusait à voir un sens symbolique
dans ce résumé de sa vie d'honnête et vaillant homme.
Je m'apperçu que l'excentricité était là aussi à la mode, comme me l'avait dit mon oncle, et si les continentaux nous regardent aujourd'hui comme une nation de toqués, c'est sans doute une tradition qui remonte à l'époque où les seuls voyageurs qu'il leur arrivât de voir appartenait à la classe avec laquelle je me trouvais alors en contact.
L'orgueil! A mes yeux c'était un attribut mixte , moitié vertu, moitié vice. Une vertu en ce qu'il maintient un homme au dessus de la fange, un vice en ce qu'il lui rend le relèvement difficile quand il est une fois déchu.
Il n'avait point encore atteint ses six pieds de hauteur, mais pour peu qu'on se connût en homme (et toutes les femmes s'y entendent), il était impossible de voir ses épaules parfaites, ses hanches étroites, sa tête fière posée sur son cou, comme un aigle sur son perchoir, sans éprouver cette joie tranquille que nous donne toutes les belles choses de la nature.
Si le peuple n'avait pas eu en surabondance cette humeur batailleuse, il est certain que l'Angleterre aurait succombé.
L'Angleterre avait une armée et une flotte composée uniquement de volontaires, qui s'y engageait pour obéir à leur instinct batailleur, et elle avait en face d'elle un pays (La France) où une loi despotique pouvait faire de chaque citoyen un soldat.