Pourtant, il n’y a pas à être gêné d’avoir des moments de faiblesse. Ce n’est pas une honte, c’est simplement humain…
Je cours, je cours dans les rues à en perdre haleine. Je cours comme si cela me permettait de fuir la souffrance. La bonne blague.
Ce matin, j’arrive le premier au travail. Aussitôt au trentième étage, je m’installe au poste de ma charmante secrétaire et craque son mot de passe, qu’elle a beau changer tous les jours. Le bureau apparaît et je me fige. Le fond d’écran affiche une photographie d’un doigt d’honneur avec écrit « CONNARD ». Soudain, j’éclate de rire. Décidément, cette femme a le don de me surprendre !
Cette fille me rend dingue. Toutes mes attentions passent à la trappe : soit elle ne les voit pas, soit elle les attribue à son fiancé. Suite au coup des fleurs, j’ai essayé celui des chocolats de luxe avec un mot cette fois, signé « votre mystérieux adorateur ». Eh bien, ils se sont retrouvés dans la cafétéria avec un grand « servez-vous » ! Apparemment elle a cru à une blague, à quelqu’un qui souhaiterait ne pas la voir rentrer dans sa robe de mariée.
Je déglutis. Un homme d’une trentaine d’années se tient debout derrière les parois. Ses cheveux blond miel sont ramenés de manière indisciplinée vers l’arrière et surtout, ses yeux bruns restent fixés sur moi. Son regard me brûle la peau et les signaux d’alarme s’activent dans ma tête. Voilà donc le prédateur de ces dames, Andrew Hopkins.
— Bienvenue dans Electronic Dreams, Mademoiselle Janssens.
« Mademoiselle Janssens, vous avez le job ». La scène se répète en boucle dans ma tête. Devinez ce que j’ai répondu ? « Hors de question de travailler pour des cinglés ! ». Malgré tout, l’Asiatique ne s’est pas démonté et m’a tendu sa carte de visite en me demandant de prendre le temps de réfléchir.