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Critique de Elamia


Après avoir croisé l'illustrateur Lawrence Rasson une première fois au festival Cidre et dragon, c'est aux médiévales de Provins que ma moitié et moi-même nous sommes décidés à acquérir cet ouvrage. Aucun regret n'en découle. L'objet livre est magnifique et le contenu est une découverte merveilleuse.

La république invisible est le titre d'un manuscrit écrit par Robert Kirk au XVIIème siècle. Il semble qu'une première édition ait existé du temps de l'auteur mais il n'en reste aujourd'hui aucune trace. Sous l'aura bienveillante de Pierre Dubois et Claudine Glot, grâce aux connaissances historiques de Caroline Duban et le talent de Lawrence Rasson, ce manuscrit est enfin sorti de l'ombre.

La préface signée Claudine Glot ne pouvait pas nous plonger davantage dans l'ambiance de ces Trossachs écossais. S'étant elle-même rendue sur place, elle nous parle avec ferveur de ce voyage aux confins de ces terres sauvages et mystérieuses. Alors que j'entre dans l'ambiance du livre, toute disposée à écouter les légendes, qu'il regorge, Caroline vient nous éclairer sur le contexte historique du XVIIème. J'ai ainsi ré-appris et même appris certains évènements qui ont façonné la Grande-Bretagne.

Il est inévitable, si l'on veut comprendre l'oeuvre, de ne pas connaître la vie de Robert Kirk.
Ce révérend écossais, membre éminent du clergé dès l'âge de 20 ans, va concilier, durant sa très courte vie, théologie et recherches sur le Petit peuple.
Fruit de ses observations, de ses escapades à travers les Trossachs et du collectage de témoignages, ce manuscrit décrit avec force détail les intra-terrestres, comme Kirk se plait à les appeler. Il nous parle bien évidemment des légendes écossaises et irlandaises qui couraient autrefois dans le monde rural, bien avant que la médecine moderne ne fasse son apparition.
L' auteur prend les choses très à coeur, et ses recherches, plus qu'une lubie,  deviennent un  véritable objet d'étude. L' on pouvait penser à juste titre qu'un homme d'église de cette époque n'aurait qu'une vision étriquée à nous livrer. Mais finalement, il parle le plus sérieusement du monde de la Faërie. 
Toutes les descriptions présentes ici sont systématiquement complétées par des observations qui apportent des précisions utiles, littéraires ou historiques. Par ailleurs, les références bibliques reviennent assez fréquemment tout au long du texte. Il faut garder à l'esprit que Kirk, en homme d'église, se devait de garder une certaine contenance face à ses contemporains. Ce qui ne l'a pas empêché d'immiscer le doute dans l'esprit des gens. Si bien que sa disparition soudaine laisse planer le mystère sur une explication surnaturelle.

Lawrence Rausson habille le texte par des illustrations originales et un style vraiment très personnel. Les couleurs aux tons pastels, et les contours légers rendent le tout très poétique, presque vaporeux. A l'image de cette République invisible mais peut-être bien réelle...
C'est avant tout la dédicace sur la page de titre qui rend ce livre encore plus unique à mes yeux.

Il est très difficile de se procurer cette auto-publication, ce qui est fort dommage. Alors je ne peux que vous recommander de guetter la présence de Caroline et Lawrence lors de festivals fantastiques.

Cet ouvrage au format BD  est avant tout ce que l'on appelle un beau livre. C'était plaisant de redécouvrir la Faërie à travers les yeux d'une personne d'il y a quatre siècles !
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