Si mon esprit vous échappe, vous connaissez mon cœur et il n'est que justice et amitié pour vous.
Qui croyait avoir semé la panique récoltait ainsi la terreur !
Il y eut d'abord le roc, l'arbre et la source. C'était aux temps merveilleux des commencements, dans le scintillement des eaux qui cascadent sur les dalles de schiste et s'épuisent parmi les mousses. Les premières bribes de notre histoire naquirent, dit-on, du murmure des feuilles quand le vent se leva, susurrant des formules étranges. Il se répandit une rumeur, sourde d'abord, qui pressentait des présences furtives et transparentes, là, tout près. Élisant les matins de brume, elles peuplèrent bientôt les lisières des bois, les rives des eaux dormantes. Elles habitèrent nos crépuscules et nos ténèbres. On en parlait beaucoup, on les voyait peu (très peu !), mais nul ne doutait de leur existence. On les craignait avec affection. On les nomma fées.
La vérité est une belle chose surtout quand elle est nue
Qu'il rôtisse dans sa chair vive comme son âme le fera en Enfer
Lorsque le chevalier part à l’aventure, bien souvent il ne sait rient du chemin à suivre, ou des embûches qui l’attendent. Une mission lui est confiée, par son roi, par sa dame, par sa foi, et il doit l’accomplir. Même cette obligation cède devant celle, plus impérieuse encore, qui le force à affronter toute épreuve qu’il rencontre.
Le thème du chevalier errant s’installe si fortement dans l’imaginaire occidental qu’il perdure jusque dans les héros solitaires des westerns, ceux des fuites intergalactiques, et ceux des grandes suites chères à l’heroic fantasy.
Il me semble, que des deux côtés de l'Atlantique, la fantasy soit résolument repoussée hors des frontières de la littérature. Pourtant il ne lui manque ni le souffle, ni le sens de l'épopée, ni la construction du récit, et plusieurs générations d'auteurs y ont créé des univers et des héros emblématiques. Si toute la littérature est d'abord une machine à rêver, le fantastique, parce qu'il se désamarre du réel, du quotidien, et qu'il fait appel à de solides structures mythiques, assume brillamment cette fonction vitale pour l'esprit humain. Peut-être alors est-il préférable que cette veine se maintienne à l'écart de l'establishment intellectuel pour rester vivante, foisonnante et prolifique ?
[Préface de Claudine Glot de Thomas le rimeur d'Ellen Kushner]
On se gardera bien au passage d'enfourcher la vieille haridelle qui prétend opposer une «tradition réellement issue du peuple» à une «imagerie conçue par les intellectuels». Dans ce recueil, les contes traditionnels, qu'ils soient issus de la littérature médiévale ou du fonds populaire oral, ont été traités de la même façon. Nous nous refusons à dresser un mur entre les deux modes de transmission du matériau d'origine celtique qui les composent. Savoir qui prime l'autre, dans la qualité ou dans l'ancienneté, et s'il en est un plus authentique - un conte que l'on conte n'est-il pas toujours authentique - relève plus de l'idéologie que de la culture bretonne.
[Extrait de l'introduction de Claudine Glot]
"La paix est plus difficile à dompter que la guerre."
pour lui, une demi-victoire n’était jamais qu’une défaite qui ne dit pas son nom.