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Critique de dourvach


"L'Ombre de Caméléon", album millésimé 1966 (aux éditions du Lombard), avec au scénario (bourré de péripéties labyrinthiques et de fausses-pistes) le bon André-Paul Duchâteau et au dessin, Tibet (pour les persos) assisté de Mittéï (délégué aux décors qui gavaient le précédent, toujours impatient)... est un festival "Côte d'Azur" (bande littorale et arrière-Pays), évidemment très cotée à l'époque de Brigitte Bardot et Roger Vadim, La Madrague, Saint-Trop', de Funès, tout ça...

D'abord la couverture : vertigineuse, magnifique, couleurs rouge-orangée et émeraude (complémentaires) superbes... Une valoche en cuir "vachette" brune, bourrée de biffetons (l'argent d'une rançon), pend accrochée par un grappin, Ric est suspendu dans le vide et en préhension forcenée, une SEULE main autour de la barre extérieure d'un hélico en plein vol et un méchant à l'intérieur (au visage masqué) qui s'apprête à lui faire lâcher prise : on est déjà à une centaine de mètres au-dessus du sol...

La première case de l'aventure sera une vue en plongée (quasi-prise de vue par un drone) : Ric au bord du vide, se charge de rattrape un avion de gamin égaré sur la gouttière du 3ème étage d'un immeuble non-Haussmanien en plein coeur de Paris : et encore le vertige ! (Cf. "The Walk. Rêver plus haut" [2015] de Robert Zemeckis — heum, me souvenant m'être réfugié derrière le canapé du salon durant la seconde moitié du visionnage du DVD : allons, tout le monde n'est pas Philippe Petit !! ).

On retrouve ici ce satané ex-inspecteur Manière (viré de la P.J. pour solides raisons éthiques) de "Signé Caméléon" de 1963 (aventure qui précédait le "Traquenard au Havre" de riche facture scénaristique).

Sauf que Manière n'est qu'un comparse...

Car toujours les riches ont des problèmes de trésorerie en leur existence paisible (Pas faux ! Tapie, Cahuzac, etc.) : du coup, pas moins de TROIS méchants possibles identifiables en cette sinistre "Ombre" masquée (une denrée solide que le méchant masqué chez Ric depuis le "Traquenard au Havre", justement... ).

L'un ou l'autre des trois a mille raisons possibles (très personnelles ) de demander des rançons, braquer, piquer dans la caisse, faire évader trois crapules de prison... Des problèmes de riches, bref !

On a donc le choix entre trois coupables (au visage hors-champ) dûment "soupçonnables" et aussitôt soupçonnés : Monsieur de Thèvres (à particule et recevant en son château à Touranges, plus gros que celui de Fillon), le Directeur de la Banque internationale (chez qui aurait pu travailler le sémillant E. Macron) et le gérant du Casino (pas les magasins de la fameuse chaîne) de Ryou-sur Mer...

On voit l'affiche du film de Jacques Demy "Les parapluies de Cherbourg" (avec Catherine Deneuve, dont l'action se passe en pleine guerre d'Algérie) et on rentre même dans le cinoche aux fauteuils grenat pour y arrêter/castagner un malfrat aux côtés de Ric !

Tiens, Amaroussian, comparse piégé par les dispositifs de sécurité des gros sacs bancaires, a — malgré l'encre rouge indélébile fixée à son visage — un faux-air de Charles Aznavour (l'air de l'Arménie, sans doute...).

Gomez, l'autre comparse (lui aussi évadé de taule) a le nez enfoncé (la boxe, sans doute) , la coupe de cheveux est la même que celle de l'inspecteur Ledru (qui n'est pas une lumière, d'ailleurs) et jure en disant "Por Dios !" ou "Madre de Dios !" avec son air méchant....

Le Commissaire Bourdon, plein de bonne volonté, tend un piège à Caméléon pour, au final, se gourrer sans arrêt (mais avec ce Grrrrrand professionnalisme qui fait la fierté de notre Police Bleue-Blanc-Rouge) dans l'identification du VRAI coupable : il n'y a que Ric qui y arrivera...

Pendant ce temps-là, cet innocent de Ric a voulu faire un reportage-choc pour son journal "La Rafale" du type Florence Aubenas, fausse-femme de ménage en immersion professionnelle à "Ouistreham" (excellent reportage, mais conseil tout d' même d'éviter son exécrable adaptation ciné par le néophyte Carrère avec la minaudeuse Juliette Binoche) ou le Teuton entêté Gunter Wallraff faux-ouvrier clandestin dans "Tête de Turc" : bref, il a voulu se mettre à la place d'un bandit pour se faire coffrer et aller en zonzon... Une lubie de Ric qui occupe les douze première pages de l'album mais qui pourrait lui coûter cher (balancé dans la mer comme un sac de lest depuis un hélico, etc.) ! D'abord, ses deux compagnons de cellule risquent de le prendre rapido pour un "mouton", et cet idiot de Directeur pénitentiaire qui ne se rend même pas compte qu'il le fourre en sa qualité de faux-délinquant dans la même Cabane que celle de Manière-"Caméléon" (celui de l'album n°1) que Ric a fait arrêter... Sympa, l'ambiance taularde, dès lors !

Plein de rebondissements, pleins de beaux décors méridionaux, Ric et Bourdon sont de mieux en mieux dessinés... mais il nous manque encore Nadine (la nièce de Sigismond Bourdon), qui n'a pas encore fait son apparition, hélas ! D'ailleurs, sans les femmes notre pauvre monde s'écroulerait !! Bon, de là à voter facho (ou fille de facho, kif-kif, on dirait le même qu'en 2002 en perruque blondasse) les 10 et 24/04 prochains en Hexagone exsangue, loin de moi la pensée...
Et d'ailleurs, Nadine (la presque future-fiancée de Ric) est mille fois plus belle !!! :-)

Bref, digression sans importance !
Lisons Ric...
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