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Critique de Ellane92


Delphine d'Orbelet, qui s'ennuie dans le château de sa marraine, a grandement apprécié la visite d'Amélie Pothier, modiste modeste. Ce fut l'occasion pour elle d'essayer de belles robes à l'élégante tournure. Et toutes deux sont d'accord pour affirmer que le rouge ne convient pas au teint des blondes. C'est pourquoi elle est à la fois choquée d'apprendre la mort de la jeune Amélie, tuée en retournant chez elle, un grand méchant loup lui ayant a priori séparé la tête du corps, et extrêmement étonnée de voir que la morte était affublée d'un chaperon rouge...
C'est Guillaume de Lautaret, jeune procureur tout aussi bien que fier de sa personne, qui mène l'enquête. Issu de la petite noblesse, il compte bien faire ses marques à Seyne-les-Alpes, d'autant qu'il n'y a pas qu'une seule mort violente à déplorer : un couple de petits vieux sans le sous a été retrouvé dans un ravin, enlacé, après avoir été étranglé. Mais que diable faisaient ces petits cailloux dans leur bouche ?

Sans aller jusqu'à dire que cet ouvrage vous fera passer des nuits blanches à la poursuite du Chat Botté, cette enquête policière est rondement menée, et nous fait redécouvrir par des chemins détournés (n'oublions pas de semer des petits cailloux, pour retrouver son chemin, si jamais l'on croisait un loup !) les Contes de la Mère l'Oye. L'écriture "fleurie" de Duchon-Doris sert plutôt bien à asseoir le contexte historique (les évènements se déroulent au tout début du 18ème siècle). Les tournures de phrases "à l'ancienne" sont plutôt jolies, le texte est assez travaillé, ce qui ne gâche rien, créant de jolies atmosphères.
J'ai particulièrement apprécié le tout début ainsi que les dernières pages de ce livre, au cours desquelles l'auteur reprend les codes qui initient et mettent un point final aux contes traditionnels. J'ai trouvé la première moitié longuette, l'intrigue peinant à se mettre en place, notamment la romance entre Delphine et Guillaume. La seconde moitié est plus rythmée, avec une intrigue qui tourne autour des huguenots. le tout forme un livre agréable, où quelques scènes cruelles ou érotiques plutôt crues et inattendues redonnent du punch au texte.
Bref, Les nuits blanches du Chat Botté, s'il peine un peu à se positionner entre le merveilleux, le policier, le thriller ou le roman historique (ce dont pâtit), s'avère une lecture plutôt maline et sympathique à même de ravir tous les amateurs du genre, à condition qu'ils aient gardé leur âme d'enfant !
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