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Critique de sultanne


La démarche est alléchante, pertinente, prometteuse ; l'auteur, jusqu'alors inconnue du grand public, présente patte blanche : historienne, chercheuse, son sérieux ne fait pas l'ombre d'un doute. Elle propose de refaire le tour des dictateurs les plus connus du XXème siècle à travers les femmes qui les ont marqués.

Par trop narratif, le livre de Diane DUCRET en devient parfois ennuyeux car, pour la plupart de ces dictateurs, nous les connaissons, nous connaissons les grandes lignes de leur vie et il n'y a aucun suspens quant à leur fin. Même, le choix narratif fait par Ducret en devient dangereux puisqu'elle est forcée à de nombreuses reprises, à passer sous silence ou à bâcler certains faits historiques : la marche sur Rome ou l'annexion de l'Ethiopie par Mussolini, sont à peine esquissées, les belles demoiselles n'ayant pas joué le moindre rôle dans ces événements.

Néanmoins, la galerie de personnages proposée par l'auteur n'en est pas moins intéressante ! D'un Mussolini-gigolo à un Salazar-couguar, en passant par un Staline incestueux et un Hitler-poète, les portraits offrent un regard parfois inattendu sur ces monstres sacrés qui ont fait trembler l'Europe et ont été adulés par des peuples entiers. Mais la démarche s'essouffle bien vite et se réduit, durant le troisième portrait à une succession de galeries de femmes, se bornant aux événements historiques et aux éléments biographiques les plus basiques. Plus encore, en n'y prenant pas garde, on en viendrait presque à souffrir d'une certaine empathie pour un vieux Salazar esseulé ou un Staline dévoré par le chagrin à la mort de sa belle Nadia… perplexe, je suis parfois restée étonnée devant ces tableaux de beaux poètes qui cachaient des mares de sang.

Il y avait, pourtant, matière à rester analytique car les dictateurs en question présentent de bien nombreux points communs : des hommes souvent élevés dans un univers féminin, une égérie de jeunesse qui marque à jamais la suite de leurs relations avec les femmes, une boulimie sexuelle, une attirance parfois honteuse pour les jeunes filles, des relations empreintes de violence…

Plusieurs passages ont su, pourtant, me toucher assez profondément : le couple Ceausescu est édifiant (je pense que le fait d'avoir vécu presqu'en direct la fin de ces deux dictateurs m'a marquée à jamais) et l'auteur a su mettre en valeur la personnalité dérangée et insoupçonnée de Madame ; par ailleurs, lorsqu'on découvre qu'Hitler a été par deux fois au bord du suicide pour une histoire d'amour... il y a des anecdotes, tout de même, qui laissent songeur, voire rêveur.

Enfin, à observer, de loin, confortablement installée dans la paix de mon pays, des ascensions toutes plus improbables les unes que les autres, je me range à la voix de l'Europe entière qui, aujourd'hui encore, en est à se demander comment cela a pu être possible.

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