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Critique de Verdorie


Le monde n'est plus qu'un vaste désert de sable...n'essayez pas de toucher un des derniers arbres desséchés sur pied : il se décomposera sous vos doigts !

Il existe encore quelques rares oasis, comme Isaomi, qui dépendent, ainsi que les autres ruines de la civilisation, du Consortium qui gouverne en maître. le Consortium est un ramassis de vieux débris humains, partiellement bio-niqués, tributaires de leurs médicaments. C'est aussi le Consortium qui dispose du monopole des tablettes de Beatifica, "spécialité" thérapeutique qui permet aux hommes de résister à toute pollution ambiante. Or, comme tout remède...elle recèle des effets secondaires... Ce sont ces derniers qui font de Beatifica une denrée très recherchée !

Dans cet univers post-apocalyptique où l'individualisme est proscrit, un homme, Vlack Saldo, chimiste de premier plan, s'est mis à l'écart. Des rumeurs le concernant racontent qu'il aura trouvé une formule améliorée de Beatifica...de quoi mettre le Consortium en alerte maximale.
Après que des pluies acides ont détruit leur baraque-laboratoire, Vlack et sa petite famille sont obligés de fuir à bord d'un Kerouac22, voiture-tank dans laquelle ils embarquent également une grande quantité de Beatifica concentré...c'est ce pactole qui fait sortir de leur trou, Beast Schubert et sa bande qui vont se la jouer "Mad-Max"...

...ça, c'est pour l'histoire...mais Jean Dufaux dans une première collaboration avec Griffo pour cette trilogie publiée entre 1986 et 1989 (complétée par un quatrième tome uniquement dans cette intégrale de 1992)...ne se contente pas de "raconter une histoire".
Il nous amène sur la pente, parfois glissante, d'un onirisme fantastique (à moins que le terme "fantasmé" soit plus correct ?) dans lequel il rappelle à la vie des personnages comme Victor Hugo, Franz Schubert, Michael Vogl, Andy Warhol (qui surgit ici comme "un cheveux sur la soupe"), Lou Reed, le comte de Monte Cristo, Rimbaud... Il faut rester concentré et attentif pour discerner à quel moment ils apparaissent en tant que "acteurs" du récit ou plutôt comme des incarnations immatérielles. On oscille donc constamment (surtout dans les tomes 2 et 3) entre la réalité et la déréalisation. Impression renforcée par les décors baroquisants de certaines scènes intérieures et les habits victoriens des protagonistes du Consortium. Cela contraste singulièrement avec le monde concret, dur et aride de l'extérieur dans lequel Vlack et sa famille luttent pour garder leur liberté...

Ce n'est qu'une fois l'album fermé que le texte de la quatrième de couverture (voir résumé éditeur) : "à toi qui te disjonctes parce que les couleurs du temps sont de boue et de larmes, qui branches sur tes neurones les chants passés, les légendes anciennes..." prend tout son sens !
On quitte les derniers paysages désolants, à jamais imprimés dans la mémoire...à la fin de cette traversée hallucinatoire...
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