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Critique de hannah851


Dans un style original, poétique et sans dialogue, ce roman d'apprentissage nous mène à la rencontre d'Uma, une jeune indienne Warao, à la recherche de ses parents enlevés par les gardes nationaux et emprisonnés à Tucupita. Aidée par José, un jeune Yanomami, dont le père a été l'une des nombreuses victimes silencieuses des prospections de l'Oil Company, elle se rend en ville pour payer la rançon. Malheureusement celle-ci est trop élevée, l'argent en leur possession ne suffit pas pour la payer. Furieux, José s'emporte et les gardes l'emprisonnent. Uma se retrouve seule dans ce monde, plus hostile pour elle que la forêt, dans lequel elle va devoir apprendre à se mouvoir et à apprivoiser les êtres qui y vivent pour repartir avec les siens. Installée dans les bas-fonds de Tucupita, Uma trouve auprès d'Escuanda la prostituée et de Maurizio le dealer l'amitié et l'entre-aide dont elle a besoin pour supporter la misère et les vices qu'elle supporte client après client. Récit sans complaisance du passage de l'adolescence à l'âge adulte et de la vie "idyllique" dans la forêt à une vie urbaine miséreuse, le roman est aussi un plaidoyer contre les dangers qui menacent le mode de vie traditionnel de ces populations autochtones de l'Amazonie brésilienne. En effet, ce roman témoigne du combat actuel et incessant que mènent les Yanomamis et Waraos pour protéger leurs ressources naturelles de la convoitise des orpailleurs et des multinationales. Ce combat pourrait paraître vain au premier abord comme la quête d'Uma sauf si, aider par une aide extérieure et en faisant front ensemble, les populations autochtones décident de se battre jusqu'au bout comme semble le suggérer la morale de cette histoire. Malgré la tristesse du roman, j'ai beaucoup aimé le rythme des chapitres qui semble évoquer le cours de l'Orénoque. J'ai lu ce livre dans le cadre de Masse critique et je remercie les éditions in octavo pour cette découverte.
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