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Critique de Peteplume


C'est avec La Passion de Joseph Pasquier que s'achève cette chronique d'une famille que je m'étais habituée à fréquenter quotidiennement.
On est ici dans la démesure du caractère de Joseph qui souffre manifestement des symptômes liés à l'exercice du pouvoir. Duhamel décrit par le détail la frénésie avec laquelle il occupe ses journées de travail, passant d'un interlocuteur à l'autre sans accorder le moindre intérêt à sa personne, considérant tout un chacun comme étant à son service. Joseph classifie essentiellement ses collaborateurs en deux catégories disjointes: les serviteurs dévoués et les canailles. Cette vision manichéiste n'est pas sans faille bien sûr et un jugement erroné sur les personnes l'amène à prendre des décisions à l'emporte-pièce aux conséquences financières fâcheuses. le pire est que l'obsession des affaires et de sa propre image, et surtout la certitude d'avoir raison en toute chose l'aveuglent. Il ignore la déliquescence de ses rapports avec sa propre famille et les drames qui s'y jouent. On assiste à une chute en cascades de ce que Joseph avait construit par un travail acharné et finalement à l'effondrement de l'homme qui s'avère moins solide qu'il le croyait.
Ce tome est une apothéose de l'oeuvre dans laquelle Duhamel s'est appliqué à dégager une certaine morale. En passant en revue chacun des protagonistes auxquels Duhamel consacre un tome, on retrouve la même philosophie de la vie. On peut lire en filigrane la même recommandation de se défier d'adopter une image idéale de soi qui risque de se figer avec le temps et d'amener une rigidité contraire à la vie.
Pour conclure, La chronique des Pasquier est une oeuvre riche, servie par une écriture précise qui rend une peinture de société réaliste, même si l'accumulation des talents et des travers dans une même famille paraît difficilement vraisemblable. L'oeuvre m'a permis de me rattacher à mes propres ancêtres et au milieu dans lequel ils avaient vécu. C'est donc avec une certaine nostalgie que je tourne la dernière page de cette saga.
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