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EAN : 9782070369850
288 pages
Gallimard (07/12/1977)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Le dernier volume de la Chronique des Pasquier a pour personnage central un homme hors série, Joseph Pasquier, que sa volonté de richesse et de puissance va mener à la catastrophe. Et pourtant, «rien n'est jamais fini dans notre monde misérable».
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est avec La Passion de Joseph Pasquier que s'achève cette chronique d'une famille que je m'étais habituée à fréquenter quotidiennement.
On est ici dans la démesure du caractère de Joseph qui souffre manifestement des symptômes liés à l'exercice du pouvoir. Duhamel décrit par le détail la frénésie avec laquelle il occupe ses journées de travail, passant d'un interlocuteur à l'autre sans accorder le moindre intérêt à sa personne, considérant tout un chacun comme étant à son service. Joseph classifie essentiellement ses collaborateurs en deux catégories disjointes: les serviteurs dévoués et les canailles. Cette vision manichéiste n'est pas sans faille bien sûr et un jugement erroné sur les personnes l'amène à prendre des décisions à l'emporte-pièce aux conséquences financières fâcheuses. le pire est que l'obsession des affaires et de sa propre image, et surtout la certitude d'avoir raison en toute chose l'aveuglent. Il ignore la déliquescence de ses rapports avec sa propre famille et les drames qui s'y jouent. On assiste à une chute en cascades de ce que Joseph avait construit par un travail acharné et finalement à l'effondrement de l'homme qui s'avère moins solide qu'il le croyait.
Ce tome est une apothéose de l'oeuvre dans laquelle Duhamel s'est appliqué à dégager une certaine morale. En passant en revue chacun des protagonistes auxquels Duhamel consacre un tome, on retrouve la même philosophie de la vie. On peut lire en filigrane la même recommandation de se défier d'adopter une image idéale de soi qui risque de se figer avec le temps et d'amener une rigidité contraire à la vie.
Pour conclure, La chronique des Pasquier est une oeuvre riche, servie par une écriture précise qui rend une peinture de société réaliste, même si l'accumulation des talents et des travers dans une même famille paraît difficilement vraisemblable. L'oeuvre m'a permis de me rattacher à mes propres ancêtres et au milieu dans lequel ils avaient vécu. C'est donc avec une certaine nostalgie que je tourne la dernière page de cette saga.
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1925. Alors que Cécile en est à sa quatrième tournée triomphale en Amérique et que Laurent et Jacqueline coulent des jours heureux avec leurs trois enfants, rien ne va plus pour Joseph, l'homme d'affaires richissime. Ses intrigues pour se faire accepter à l'Institut tournent court. Au Mexique, une société de recherches pétrolières lui coûte une fortune et accumule les revers : puits ne crachant que de l'eau salée, grèves à répétition et incendies volontaires. Joseph a déjà dépensé un million de francs en pure perte quand il décide de s'en débarrasser pour une somme ridicule. Il apprend ensuite que tout va mieux et que l'affaire va rapporter gros alors qu'il est déjà trop tard. Il se retrouve également avec 300 tonnes de lentilles invendables sur les bras. Son secrétaire particulier l'abandonne en rase campagne au pire moment. Hélène et lui se séparent ce qui déstabilise gravement leur dernier fils Jean-Pierre et a pour conséquence un drame dont on devine que Joseph ne s'en remettra pas.
Ce dixième tome de la Chronique des Pasquier est certainement le plus dramatique de la série. La folie mégalomane de Joseph l'a poussé au-delà des limites du raisonnable. Ses mauvais choix mettent en panne une machine à profits si bien huilée, ses accumulations de biens, ses affaires compliquées, ses trafics plus ou moins honnêtes finissent par écraser l'arriviste qui perd de plus en plus le contrôle. Et le châtiment tombe. L'argent ne fait pas le bonheur, dit-on. Duhamel le démontre magistralement dans cette histoire éminemment morale tout en immergeant son lecteur dans le monde impitoyable des affaires, monde dans lequel il faut toujours réussir. le moindre échec amenant rejet et mépris du reste de la profession. Les méthodes des spéculateurs et autres grands financiers sont minutieusement démontées. A un siècle de distance, elles permettent même de mieux comprendre certains éléments de la crise économique actuelle.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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l'histoire d'une forme de Harpagon, grognon et dur en affaires mais ce que j'ai aimé c'est la verve de l'auteur, les magnifique tournures de phrases, il est agréable de lire, même si l'histoire n'est pas extraordinaire des textes aussi bien écrits
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Des hommes incorruptibles, eh bien ! Gn'y en a pas. Moi, je n'en ai jamais vu. Le tout c'est de trouver le point faible des prétendus incorruptibles. Gn'y en a, c'est l'argent ; mais ça, c'est l'enfance de l'art. D'autres, c'est leur famille. D'autres, ce sont les honneurs. Des bouffis ! Des baudruches ! D'autres, c'est l'orgueil, la gloriole ! Gn'y en a, c'est drôle à dire, on les a par la vertu. On leur dit : « Vous, vous êtes incorruptible. » Ils commencent à baver et, pendant ce temps-là, on leur tire les vers du nez, ou ils donnent une signature, ou ils trahissent leurs copains, enfin, ils tournent en eau de boudin.
- Fichtre ! Papa, fit le jeune homme, vous avez sur l'humanité des vues plutôt pessimistes, plutôt amères.
- Moi ? fit Joseph d'un air scandalisé, moi, pas du tout. Moi, je respecte l'humanité. Je ne lui demande qu'une chose, c'est qu'elle me foute la paix. Et alors, Fourdillat ? 
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D'instinct, depuis le premier jour, Joseph, en Obregon, avait reniflé une canaille. Et voilà que cette canaille s'avisait d'être un honnête homme. Quand un gaillard que l'on estime une canaille se comporte comme un honnête homme, c'est la pire des canailleries, c'est surtout la moins pardonnable de toutes les canailleries, parce qu'il n'y a plus moyen de s'y reconnaître.
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L'argent : tu dis l'argent ! Mais moi, je suis un saint de l'argent, un martyr de l'argent. Ne ris pas. Tu aurais le courage de rire ! Mais tu ne comprends donc pas que je n'ai jamais de bon temps, jamais de repos et que je finirai par en crever ! » Comme je continuais à garder le silence, il a dit encore : « Autrefois, je croyais, oh ! Je ne m'en cache pas, je croyais que l'argent était immortel. Mais non, mais non, l'argent n'est pas immortel. L'argent meurt, comme tout. L'argent meurt pour un rien. Et il faut toujours l'empêcher de mourir.
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J'ai une Pierlot huit cylindres et je sais ce que cela me coûte. Mais si j'ai cet instrument, c'est pour faire ce que je veux et pour qu'on me foute la paix. Oui l'hypocrisie est partout, mais, grâce au ciel, pas sur la route ! Là, c'est la loi du chiffre et rien de plus. Les dix chevaux dépassent les cinq chevaux et ma vingt cinq chevaux doit, nécessairement, dépasser les quinze. Né-ces-sai-re-ment ! Comme ça, la vie est simple et il n'y a pas de singeries. On en a pour son argent. 
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A fouler ce sol qui lui appartenait, à toucher ces pierres qu'il avait acquises et qui maintenant faisaient en quelque sorte partie de sa substance, partie de sa charpente, à contempler ces arbres majestueux, ces pelouses, ces fleurs, ces champs, ces récoltes, qu'il avait pouvoir de détruire ou de bouleverser à son gré, Joseph éprouvait une espèce de volupté qui n'était pas sans analogie avec les mystérieuses félicités de la chair.
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Vidéo de Georges Duhamel
Première partie de la conférence sur Georges Duhamel donnée le 25 mai 2016 à l'Institut Henri Poincaré à l'occasion du Festival Quartier du Livre (Paris 5ème) par Philippe Castro.
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