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Critique de Tiephaine


Il est toujours frustrant et décevant de recevoir un livre dans le cadre d'une Masse Critique et de ne pas du tout apprécier l'oeuvre qu'on a reçu. Et je suis clairement dans ce cas avec cet Atlas des Lieux Sacrés.

Tout d'abord, il y a une erreur dans le titre: ce livre n'est pas un atlas. Il ne contient aucune carte, aucun plan. Il est illustré, certes, mais ce n'est pas un atlas. Et ce n'est pas parce qu'il y a des coordonnées GPS discrète dans le coin de la page que ça donne des indications géographiques utiles, dignes d'un atlas.

Ensuite, les textes. Je peux raisonnablement comprendre que le choix éditorial de n'exposer que des textes courts a pu imposer des contraintes à l'auteur dans son travail, mais cela a forcément un impact sur le contenu de l'ouvrage, qui est ici plus que succin. Les textes sont plutôt bien rédigés, donnent quelques informations, mais on reste sur sa faim, et on n'apprend quasiment rien. On est sur de la note de voyage, de panneau touristique, et c'est bien dommage parce qu'il y aurait eu tellement plus à dire sur chacun de ces lieux! Dommage également que malgré ce format court, des erreurs se soient glissées ici ou là: Stonehenge, par exemple, n'est pas originaire de l'endroit où il se situe actuellement et a été amené là depuis Waun Mawn (à 230km de là), puis complété avec des pierres venues d'une carrière "proche". le mur de Jérusalem, ou mur des lamentations, n'est pas un mur de fondation de l'ancien Temple, mais un mur typiquement romain.

Format court, quelques erreurs, en soi ce n'est pas bien grave, l'intérêt de ce genre de livre étant de nous faire voyager et de nous faire découvrir des choses, ici sur la thématique du sacré. Seulement, et c'est clairement un défaut rédhibitoire, il est invraisemblable et insupportable que l'auteur qui se prétend prêtre passe son temps à littéralement cracher sur tout ce qui appartient au sacré chrétien, remettant en question jusqu'à l'historicité même des lieux et reliques du christianisme, alors qu'il ne questionne jamais le moins du monde celle de ce qui appartient au sacré judaïque ou musulman, qu'il enjolive et encense autant qu'il déprécie ce qui ressort du christianisme. D'ailleurs, pas un seul mot au sujet de l'orthodoxie chrétienne, ni encore moins de l'Eglise copte, ni d'ailleurs de l'Islam chiite. Par contre, vous avez une double page sur le portable, ou encore un laïus sur l'ONU, le CERN ou le télescope James Webb, quatre exemples totalement antinomiques de ce qu'est le sacré, même dans ses acceptions les plus larges, et qui n'ont rien à faire dans un ouvrage avec cette thématique précise, parce qu'ils sont par essence absolument profanes.

Un titre qui ne reflète pas le contenu, des articles rachitiques, avec des erreurs, et un contenu biaisé et franchement très agaçant, avec en plus des morceaux qui n'ont rien à y faire, vraiment cette lecture a été frustrante de bout en bout. Et c'est d'autant plus frustrant que l'éditeur Arthaud a produit un très bel objet, avec une couverture soignée dans tous ses détails et une édition autrement irréprochable. Les illustrations de Karin Doeringer-Froger n'étaient pas à mon goût personnel, mais représentent au moins à peu près fidèlement les articles qu'elles illustrent, et plairont sûrement à d'autres: les goûts et les couleurs ne se discutent pas.

Ce livre plaira certainement aux personnes qui veulent découvrir des choses qu'ils ne connaissent pas du tout, et les invitera peut être à aller plus loin. Je pense, par exemple, aux plus jeunes, auxquels ce livre ne semble pourtant pas dédié.
Mais si vous connaissez un minimum le sujet, surtout si vous avez une sensibilité chrétienne, ce livre va clairement vous frustrer, vous décevoir et vous agacer.

C'est, je crois, la première fois que je préfère ne pas attribuer de note à une de mes critiques...
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