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Critique de p-maude


Dans ce 3ème tome des aventures d'Angélina toutes leurs belles certitudes vacillent. le doute s'installe. Angélina et Luigi reviennent de leur pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle ou Angélina devait expier une faute grave dont seul le couple et Rosette connaissent l'existence. En effet, dans le tome précédent, Rosette, la petite protégée d'Angélina avait été honteusement abusée par son père, un ivrogne notoire. Elle s'était alors retrouvée enceinte et avait vainement tenté de mettre fin à ses jours en se jetant dans le vide. Après que Rosette et Luigi, son mari, l'eurent péniblement convaincue. Angélina fit le geste qui sauverait la vie de son amie mais qui, s'il était révélé au grand jour compromettrait à jamais sa réputation de de sage-femme, elle pratiqua un avortement. Acte puni par la loi et passible de prison. Pourtant les mois s'écoulèrent sans encombre… Angélina et Luigi revenait au pays heureux et insouciants ou presque. Angélina est enceinte et à l'heure qu'il est, le fils de Gersande est contrarié à l'idée de mener une vie de famille bien rangée lui le baladin fantaisiste se laissant porter au gré du vent. Mais par-dessus tout, c'est l'état de sa petite « Violetta », comme il aime la surnommer dans l'intimité qui le préoccupe… Il ne réalise pas encore bien qu'il va devenir père mais il craint de perdre Angélina lors de l'accouchement. Quand à Angélina, elle craint que ses chères patientes ne l'aient oubliée au cours de son long périple. Une fois arrivée dans sa chère cité de Saint-Lizier, la rumeur cour, une autre sage-femme s'est installée dans le village. C'est avec une vive appréhension qu'Angélina s'apprête à la rencontrer. Il s'avère finalement que c'est Magali Sotto, une fille avec qui Angélina à étudié à Toulouse. Angélina l'accueil à bras ouvert au sein de son foyer. Cette dernière tombe sous le charme de Joseph de Besnac, l'époux d'Angélina…
Une nouvelle protégée d'origine asiatique est sauvée par Angélina. Celle-ci avait été achetée par un homme sans scrupule désireux d'avoir une esclave au service de la maison et au service de ses désirs sexuels plus qu'impétueux. Cette toute jeune femme cachée et cloîtrée depuis sa grossesse et son retour du continent asiatique était terrorisée par ses maîtres. Mais c'était sans compter sur le tempérament de feu de la sage-femme qui lors de l'accouchement a décelé la détresse de sa patiente et l'a logée chez Gersande de Besnac.
Pendant ce temps au manoir des Lesages, rien ne va plus ! Guillemet, l'ancien amant d'Angélina devenu infirme suite à un accident de carriole se morfond dans ses appartements avec pour consolation des domestiques payées doublements pour assouvir ses pulsions. Dans ce sombre univers seuls ces deux petits garçons comptaient. En effet, il ne soupçonnait pas encore que son existence allait être bouleversée par le petit Henri, officiellement le filleul d'Angélina, qui n'est autre que leur fils illégitime. Cependant il a des doutes qui sont confirmés par Angélina en personne. Léonore sa femme, se console avec un avocat. Mais elle sait que ce mari qui l'a battu et humilié pendant des années est pétrit d'amour pour son ancienne maîtresse. Alors elle prépare sa vengeance en secret. Il faut à tout prix nuire à la parfaite Angélina Loubet respectée de tous. Pour cela rien de tel qu'un secret glané au détour d'un confessionnal par une domestique prête à tout pour s'attirer les bonnes grâces de sa patronne machiavélique, qui ira le répéter à son tour, « par mégarde » à son amant d'avocat.
C'est ainsi qu'un après-midi, Rosette et Angélina sont emmenées par la police au palais de justice puis en prison pour avoir respectivement consenti et pratiqué un avortement. Lorsque la nouvelle se répand c'est un cataclysme pour toute la famille. Octavie la servante, madame Gersande ainsi que le papa de la belle « Violetta » n'étaient pas au courant du malheur. Ils l'en blâmaient et se sentaient tous trahis et meurtris malgré les explications de Luigi qui clamait sans honte ses opinions en faveurs de femmes. Même sa mère s'offusqua de ses propos avant-gardiste. Elle la protestante montrée du doigt pour son opposition aux grands carcans de l'époque. Mais s'en était trop pour Jean Bozon, le loyal et robuste montagnard, l'oncle d'Angélina… Alors que l'esprit des villageois commençait à s'échauffer et que le dispensaire avait été saccagé. Il débarque à Saint-Lizier pour réconforter Luigi, affectueusement nommé « l'aristo » par cet oncle qu'il affectionne. Un conseil de famille « extraordinaire » est organisé par Jean Bozon, son verdict est sans appel tous se doivent de soutenir la sage-femme dans son combat et ce jusqu'au procès ! Luigi rend visite à sa femme dès qu'il le peut, il a réussi à s'attirer les faveurs du gardien de prison contre quelques bouteilles de bon vin ou autres denrées rares. Pendant qu'Angélina défend sa cause devant l'avocat sans flancher ni rougir même si elle craint de donner naissance à son enfant derrière les barreaux… Rosette se morfond, sortie de la misère grâce aux soins d'Angélina, tout le poids de la faute l'accable. L'idée de témoigner de son déshonneur devant le tribunal et la famille de son fiancé, Victor, lui est insupportable. Elle se résigne alors à passer le reste de sa vie au bagne. Née dans la misère, elle mourait dans la misère ! Un jour le gardien vint chercher Angélina car sa femme allait accoucher et les choses se présentaient mal. Une autre personne était au chevet de la patiente et celle-ci connaissait bien la bonne réputation d'accoucheuse de sa consoeur, elle l'a laissa donc oeuvrer jusqu'à la naissance d'un beau garçon. Angélina pleurait de bonheur et de tristesse car elle vivait sans doute les derniers instants de son métier qui était toute sa vie mais aussi un engagement solennel auprès de sa défunte mère, Adrienne Loubet dont les louanges étaient restées ancrées dans l'esprit toutes les femmes en couches depuis des génération même par-delà la mort. Au procès un nombre incalculables de patientes virent se présenter pour témoigner en faveur de l'accusée. Même Guillemet qui à la naissance de son deuxième fils officiel avait pu constater le savoir-faire d'Angélina. Elle en fut quitte pour une grosse amande et l'interdiction d'exercer dans sa région. Rosette fût acquittée après avoir exposé avec tant de vérité son existence, car chacun était d'accord sur les souffrances infligées aux femmes sous la rudesse de certains hommes
Le bonheur paisible d'une vie simple retrouvée planait sur toute la famille. Et pour cause, Luigi avait eu le temps de révéler au petit Henri les vraies circonstances de sa naissance. le petit garçon ne paru pas s'en inquiéter. Dorénavant Il savait que sa Marraine était en fait sa vraie maman et que Guillemet était son père. Il avait aussi un deuxième père Luigi. Lorsqu'Angélina rentra chez elle, Henri clayonnait « maman ». Elle l'avait espéré tant de fois que ce mot l'a fait pleurer de bonheur et de soulagement. Fini les secrets bien gardés. C'est en toute sérénité et sans que personne ne le sache qu'elle donna naissance à Aurore sous la bienveillance du pastour. Pour elles, une nouvelle aube commence…

Marie-Bernadette Dupuis a dans ce livre plus que jamais maitrisé l'art d'écrire avec une justesse peu commune. Je dirais même que c'est une portraitiste hors-pair ! Aucune facette humaine n'est oubliée, c'est ce qui rend ses personnages uniques et attachants. On entre dans le récit pour ne plus en sortir que frustré à la fin. Mention spéciales car les longueurs qui me font souvent décrocher de l'histoire dans les romans précédents ont étés sabrées. Ce qui donne au récit plus fluide et plus danse ! Bref c'est un vrai bijou ! Merci Madame Dupuy ! Avis aux bibliovores ce virus et contagieux. Bonne lecture à tous et bon Voyage ! A consommer sans modération !
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