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Critique de colimasson


Pauvre Monsieur Jean. Déjà revêche et grognon dans le premier volume, nous le retrouvons ici complètement abattu par la crise de la trentaine. A la base de ce remue-ménage existentiel, on désignera le coupable « amour », qui brille ici par son absence. Et que fait un homme de trente ans qui vit comme un éternel adolescent ? Il fête son anniversaire dans une pizzeria et se chope une indigestion. Il zappe ses dossiers en cours d'étude et se rend à une soirée porte-jarretelles. Et pour se changer les idées et faire la promotion de son dernier livre, il se rend au Portugal et parle avec un invétéré de Fernando Pessoa. Quel bonheur de retrouver l'auteur du Gardeur de troupeaux au milieu de tous les personnages pâles et gentils qui traversent cet album ! Si Monsieur Jean reste complètement hermétique à son « emmerdeur » d'interlocuteur, Fernando Pessoa vient cependant nous remettre du baume à l'âme. Sa duplicité talentueuse et son incarnation de la « saudade » intraduisible en français (« c'est quand un homme se sent dépossédé de son passé ») donnent un peu de corps à l'histoire du triste et désespéré Monsieur Jean.


"- Pessoa avait l'habitude de discuter à la tombée du jour, autour d‘un verre, avec ses amis poètes : Ricardo Reis, Alberto Caeiro, Alvaro de Campos et Bernardo Soares. Ensembles, ils avaient fondé une revue littéraire.
- Comme c'est intéressant…
- Très ! Sauf que ses amis avaient tous une certaine spécificité : ils étaient tous une seule et même personne, Fernando Pessoa lui-même !"


En deux volumes seulement, Monsieur Jean se sera frayé une voie vers l'abattement de plus en plus certaine. Son lourdingue de copain l'avait prévenu : « ‘Tain ! Arrête de faire la gueule , on se croirait dans un film de Jacques Oignon ! ». Remplacez le « Jacques Oignon » par le nom de n'importe quel autre réalisateur français à tendance onaniste larmoyante et vous comprendrez. Ne reste plus qu'à se jeter sur un bon morceau de Fernando Pessoa pour se consoler.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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