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Critique de Cigale17


Julien est au chevet de son père mourant, aux soins palliatifs. le cuisinier, qui est déjà ailleurs, continue à faire dans le vide les gestes de toujours, fraiser la pâte sablée ou enfourner le pain avec ses mains qui portent les stigmates de ce métier difficile et exigeant…
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Julien va nous raconter sa vie, son enfance, heureuse puis marquée par le départ d'Hélène. On assistera au développement de sa passion pour la cuisine qui passe par l'admiration et l'imitation de ce père taiseux, avare de compliments et de gestes d'affection, tout entier pris par son travail, et qui cache à son fils les motifs d'une douleur profonde. On assistera à la rencontre entre son père et Hélène, au sentiment d'infériorité dont ce dernier ne se départira jamais face à elle, agrégée de lettres, au point qu'il tient à ce que son fils fasse des études pour s'élever dans l'échelle sociale et ne pas avoir à travailler autant que lui, dans des conditions difficiles. Dès l'école, Julien souffrira de ce sentiment de transfuge de classe. Il adore la cuisine : la faire, la goûter, la lire, l'écrire… D'ailleurs, où est le cahier de recettes que sa mère et son père écrivaient ensemble ?
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J'ai été touchée par ce roman simple et bref, assurément en partie autobiographique. Les savoureux personnages secondaires, le traumatisme de l'Algérie (20 mois !), le secret obligatoire sur l'homosexualité, le sens de la répartie, l'apprentissage par la pratique, autant de passages obligés, souvent douloureux, mais formateurs. J'ai retrouvé dans cette histoire une part de mon enfance et de mon adolescence dans la pâtisserie de mes parents et le bar attenant : la même vision du travail, la même pudeur de sentiments, la générosité, le respect, et le désir d'une vie meilleure que la leur pour les enfants… Et toute la place donnée au plaisir d'apprendre, de découvrir, de rire, d'aimer et de savourer !
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