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Critique de Bazart


Bazart
07 septembre 2012
Saviez vous que les algues qui servaient de cache sexe à Michel Blanc, alias Jean Claude Dusse dans les Bronzés, dans une scène oh combien mémorable du film, ont du faire un voyage de 12 heures en avion dans un container rempli de glace? En effet, comme en Cote d'Ivoire, il était impossible de trouver des algues, et que Patrice Leconte tenait à son gag (il a bien eu raison), ils ont été directement envoyés d'un restaurant de luxe parisien spécialisé dans les fruits de mer... personne n'avait pensé à ce petit détail qui a tant posé problème à l'équipe du film...

Ce genre d'anecdotes, Les Elephants, le dernier ouvrage de l'historien du cinéma Philippe Durant en regorge d'une bonne centaine, du même acabit. Dans ce nouveau livre sur le cinéma que j'ai pu lire grace à L'agence Moonfleet (un grand merci à eux), j'ai appris énormément de choses sur un cinéma que je connaissais finalement assez mal, du moins de l'intérieur (je ne lisais pas les revues Première de l'époque, of course) celui du cinéma populaire français des années 1970.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le titre du livre fait évidemment pas référence à ceux du PS 5les Jospin, Mauroy, Fabius et consort., mais au titre d'un des films phares de cette année, un film qui fait .partie pour moi de mes films de chevet, Un elephant ca trompe énormément. Ce film abrite en effet 4 des comédiens phares de cette époque, dont Rochefort et Victor Lanoux qui font partie des acteurs très présents dans le livre de Durant.

En effet, et ce, même si l'ouvrage n'élude pas non plus quelques cinéastes phares de cette période (dont Bertrand Blier, Jean Yanne, ou bien encor Francis Weber), il sera surtout question des comédiens "mastodontes" du cinéma populaire français. Les Depardieu, Carmet, Rochefort, Ventura, de Funès et autres acteurs de la Troupe du Splendid, ceux qui nous ont faire rire à gorge déployée et nous ont fait passer de sacrées bonnes soirées, assis devant le petit écran, à l'époque dorée où la TV diffusait 5 films par semaine.

Lino Ventura, Jean Carmet et de Funès ont carrément droit à un chapitre en entier qui insiste à chaque fois en détail sur l'évolution de leur carrière à travers cette décennie, et on cerne un peu mieux l'aura que pouvait avoir ces acteurs sur le public, et meme sur les professionnels du milieu, aura que bien peu de comédiens ont encore actuellelino-ventura_491ment.

J'ai pris un immense pied à redécouvrir toute cette génération, peuplée de forts en gueule et de bons vivants, baignant dans le faste des années 70, période insouciante, où la spontanéité était reine et où le cinéma était moins une affaire de business qu'aujourd'hui. Tournages rocambolesques, caprices de stars ( Brigitte Bardot, Delon, mais aussi Jean Rochefort , querelles d'égos, farces potaches, complicité entre acteurs charismatiques...

Au fil des plus de deux cents pages de ces « Éléphants », on sourit beaucoup et on découvre que ce cinéma là laissait la part belle à l'amitié entre les acteurs ( en témoigne notamment celle du tandem Dewaere/Depardieu ou encore celle autour du binome Ventura/ Brel)

Et les anecdotes recensées par Durant, et souvent totalement inconnues du grand public, sont franchement délectables : Francis Blanche qui donne le téléphone personnel de Jean Carmet à la radio en tant que spécialiste du hoquet ou lorsque Jean Yanne, producteur de « La Grande Bouffe », est contraint de mettre des panneaux « Défense de manger le décor : en fait, les acteurs, censés nager dans… leur excréments, évoluent dans un mélange de chocolat et crème de marrons de chez Daloyau, grand traiteur parisien.

Bref, un ouvrage qui est passé un peu inaperçu et qui m'a fait passé un moment incroyable et un peu empreint de nostalgie pour cette époque un peu révolue; l'auteur, même s'il ne le dit jamais ouvertement, semblant quand même un peu la regretter par rapport à notre époque actuelle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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