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Critique de Wyoming


La lecture, il y a quelques années, de Bérézina, livre écrit par sylvain Tesson, avait déjà été un grand moment lyrique et je craignais quelque peu de moins bien revivre ce beau texte à travers une bande dessinée qui, peut-être n'en restituerait pas toute la densité.

Cette appréhension fut levée dès les premières pages tant j'ai très vite ressenti le plaisir de retrouver les mots de Sylvain accompagnés par un graphisme très esthétique restituant tout le drame humain, guerrier et politique de la retraite de Russie, chant du cygne pour l'Empereur.

Les grandes planches, nombreuses, sont saisissantes par le rendu de leur dépouillement, leurs teintes pastel ou sombres apportent vraiment des images en parfaite harmonie avec le récit de Tesson. Toutes les images de la Russie, les bulbes des églises moscovites, les ponts, les arcs de triomphe, les stèles, l'immensité des paysages reflètent l'intensité dramatique à la fois du voyage de Sylvain avec ses amis et, surtout, de la destruction progressive de la Grande Armée par le froid, le harcèlement des cosaques, le dénuement vestimentaire et alimentaire, tout un ensemble précipitant inexorablement l'aigle vers sa chute.

Les couleurs choisies, particulièrement pour la partie historique, traduisent parfaitement les souffrances endurées par les soldats, les méditations de l'Empereur, sa volonté et sa ténacité pour tenter d'éviter le pire. C'est toute la richesse de cet ouvrage qui lui confère une dimension impériale, hélas insuffisante pour refaire l'histoire.

Pourtant, malgré les images, j'ai eu moins de tristesse à suivre les errements douloureux de l'armée napoléonienne qu'en lisant le livre qui porte tellement toute la souffrance d'une armée qui avait dominé le monde.
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